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Macron Garde le Cap Malgré les Turbulences Politiques

Macron

Inspiré par Ilyes Ramdani - Sources: Médiapart

Malgré une série de revers politiques récents, le président Emmanuel Macron continue à diriger le pays comme si de rien n'était. Alors que le Parlement est au ralenti et que le gouvernement ne fonctionne qu'à mi-régime, Macron multiplie les décisions importantes, y compris dans des dossiers diplomatiques sensibles.

Changement de Cap sur le Sahara Occidental

Une récente lettre du président Macron au roi du Maroc a bouleversé la diplomatie française. Dans cette missive, rendue publique le 30 juillet, Macron a exprimé le soutien de la France au plan de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, marquant une rupture avec une politique diplomatique française de plus de trente ans. Cette prise de position a suscité une vive réaction de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur, ainsi que la critique d'une partie de la gauche française qui voit là une « trahison » du droit international et du principe d’autodétermination du peuple sahraoui.

Une Décision Contestée

Le timing de cette décision a été critiqué, notamment par Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti Les Écologistes, qui a dénoncé une "erreur historique" prise dans un contexte politique où Macron est perçu comme gouvernant seul, sans gouvernement stable ni majorité parlementaire.

Gouverner Pendant une Trêve Politique

Emmanuel Macron avait pourtant déclaré une "trêve olympique et politique" pour se concentrer sur la bonne tenue des Jeux Olympiques de Paris 2024. Toutefois, malgré la défaite de son camp lors des élections européennes et législatives, le président semble déterminé à avancer sur plusieurs fronts. Des experts en droit constitutionnel soulèvent des questions sur la légitimité de telles actions, étant donné que la Constitution stipule que la politique de la nation est déterminée par le gouvernement, qui est actuellement en transition.

Autres Décisions Politiques et Diplomatiques

Avant cette décision concernant le Sahara occidental, Macron avait déjà provoqué des remous en soutenant le renouvellement de Thierry Breton au poste de commissaire européen, ce qui avait été critiqué par l’opposition de gauche comme un « coup de force insupportable ».

Réorganisation et Nominations en Série

En dépit de la démission du gouvernement de Gabriel Attal, les affaires courantes continuent d'être gérées, parfois avec des décisions contestées comme un décret sur la durée du travail pour les vendanges, qui permet des semaines de travail pouvant aller jusqu’à 72 heures. Cette situation est critiquée par les syndicats, qui déplorent un manque de régulation face aux risques liés aux conditions de travail extérieures.

Le gouvernement a également procédé à une série de nominations stratégiques, préparant ainsi une éventuelle cohabitation future. Ces nominations incluent des postes clés au sein de l'administration, avec un intérêt à renforcer des relais politiques fidèles dans la haute administration.

Une Crise en Coulisse

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a exprimé son inquiétude face à ces nominations, notamment concernant leur impact potentiel en cas de changement politique majeur, bien que son recours n’ait pas de poids juridique. Le gouvernement continue cependant à avancer avec des nominations diplomatiques, comme celle d’un nouvel ambassadeur en Arabie saoudite, et à préparer de nouvelles désignations pour des postes prestigieux.

Cette situation reflète la complexité d’une gouvernance en mode « affaires courantes », où l’exécutif semble avancer sans ralentir malgré les critiques et un contexte politique national incertain.