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le paradoxe des conservateurs néolibéraux

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C'est comme si on se plaignait que notre gâteau au chocolat soit trop chocolaté après y avoir vidé la tablette entière. Plongeons dans ce délicieux désordre d'idées, voulez-vous ?

La presse conservatrice, telle une cuisinière se plaignant que sa cuisine est en désordre après avoir elle-même tout éparpillé, pointe du doigt des maux de notre époque – wokisme, assistanat, grande démission, et j'en passe – sans reconnaître que ces phénomènes ne sont autres que les enfants naturels du capitalisme dérégulé qu'elle n'a de cesse d'encenser. En gros, elle déplore les conséquences des causes qu'elle adore.

En 2022, le spectre de la "Grande Démission" hante nos chers médias, avec Le Point et d'autres lançant des SOS pour retrouver le goût de l'effort, disparu comme par magie. Puis, Macron lance le terme de "décivilisation", et voilà nos chers journalistes repartis dans un marathon de lamentations, rebondissant du wokisme à l'assistanat sans jamais se poser pour réfléchir à la racine du problème.

Marx et Engels avaient pourtant prévenu : le capitalisme est une force de révolution constante, dissolvant traditions et solidarités au profit du changement perpétuel et de l'insécurité. C'est comme reprocher à l'eau d'être mouillée : le système que défendent ces conservateurs est intrinsèquement révolutionnaire et destructeur de l'ordre qu'ils prétendent chérir.

Nos "conservateurs" pleurent sur la désindustrialisation et la précarisation du travail sans jamais remettre en question leur sacro-saint marché libre qui les provoque. Ils s'étonnent ensuite que les jeunes ne s'accrochent pas à des emplois sous-payés et sans âme. Et ne parlons même pas de l'impact du libre marché sur le coût de la vie, éloignant encore plus les employés de leurs lieux de travail.

En sapant la qualité et le sens du travail, en favorisant un individualisme exacerbé où chacun est pour soi, ces pseudo-conservateurs ont largement contribué à créer un monde où les liens sociaux s'affaiblissent, où l'attachement à une communauté ou à un métier devient un concept désuet.

Cette "crise de la gratification" et cette promotion de la "désertion" sont les symptômes d'une société où le marché dicte ses lois jusqu'à nos relations les plus intimes, rendant la lutte collective pour un monde meilleur presque impossible.

Pour couronner le tout, la droite conservatrice ferme les yeux sur les ravages de la consommation de masse et du numérique sur notre capacité à nouer des relations significatives, se plaignant des symptômes d'un malaise qu'elle nourrit quotidiennement.

En résumé, la droite pleurnicharde récolte les tempêtes qu'elle a semées, sans jamais réaliser que ses déplorations ne sont que le reflet de sa propre philosophie. Elle vit dans un monde de contradictions, promouvant un modèle économique et social qui détruit précisément ce qu'elle prétend vouloir conserver. Qui sème le vent, récolte la tempête, en effet. Et voilà, mon cher, le monde merveilleux que nous avons : un festin de conséquences arrosé d'un déni exquis. Santé !

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