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Ces cinq Premiers ministres peuvent transformer la France (et Macron)

 image illustrant les cinq potentiels Premiers ministres devant le bâtiment de l'Assemblée nationale française. Chaque candidat est représenté avec des symboles correspondant à leur position politique

 

Le président français n'a pas encore accepté la démission de son Premier ministre Gabriel Attal. Il devra pourtant le faire, dès qu'une coalition gouvernementale émergera à l'Assemblée nationale. Voici quelques noms.

 

Et voilà, c’est fini! Le second tour des élections législatives françaises s’est achevé dimanche soir par la victoire inattendue du Nouveau Front Populaire, la coalition de la gauche unie. Laquelle demeure toutefois très loin d’obtenir une majorité absolue des sièges, avec 182 députés sur 577. La question est maintenant de savoir qui va accéder à l’Hôtel de Matignon à la place de Gabriel Attal. Chaque jour, nous avons suivi cette campagne à travers nos chroniques en 5 infos. Continuez de lire Blick et abonnez-vous à notre newsletter Républick! Au menu de notre dernière chronique en 5 infos: Ces cinq Premiers ministres peuvent transformer la France (et Macron)

Olivier Faure, la gauche plurielle

Le premier secrétaire du Parti socialiste, réélu au premier tour dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne (sud de Paris), a réussi la prouesse de faire oublier à la fois les fractures du PS (il a été accusé de tripatouillage électoral), et sa réputation d’apparatchik grisâtre, ex-directeur de cabinet adjoint de François Hollande lorsque celui-ci dirigeait le parti. A 55 ans, il vient de se déclarer candidat au poste de Premier ministre, avec un modèle en tête: celui de la gauche plurielle de Lionel Jospin qui gouverna entre 1997 et 2002. Faure a en plus un avantage: le 18 juillet, au gré du choix des députés en rupture de ban avec le leader de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, le groupe socialiste à l’assemblée pourrait devenir le plus important à gauche, devant LFI. Autre carte à jouer pour Olivier Faure, métis d’une mère d’origine vietnamienne: sa connaissance des rouages de l’assemblée, expérience gouvernementale du PS, et sa capacité à rassurer l’aile gauche du camp présidentiel dont plusieurs figures sont d’ex-socialistes. À commencer par l’actuel chef du gouvernement: Gabriel Attal.

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Marine Tondelier, l’écolo-république

Sa nomination à la tête du gouvernement serait un formidable bras d’honneur à Marine le Pen et au Rassemblement national: à 37 ans la patronne des écologistes français, candidate presque déclarée au poste de Premier ministre, est toujours élue d’opposition à Hénin-Beaumont, sa ville du Pas-de-Calais, fief du RN, et épicentre de la circonscription où la patronne du RN a été réélue au Premier tour. Problème: Marine Tondelier n’est pas députée. Avantage pour les écologistes, qui comptent une trentaine d’élus à l’assemblée: ils ont une plate-forme qui peut regrouper des élus de tous les partis. Ils ont abrité dans leurs locaux la création du Nouveau Front Populaire (NFP). Et ils disposent, via les réseaux mobilisés pour la lutte contre le réchauffement climatique, de nombreux experts qui connaissent bien l’administration. Problème: Emmanuel Macron n’a pas cessé, depuis 2017, d’avoir des problèmes avec ses ministres chargés de l’écologie. Le premier, Nicolas Hulot, explosa même en col en démissionnant avec fracas fin août 2018.

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Clémentine Autain, le coma de Mélenchon

La députée réélue de Seine Saint-Denis a rompu avec le leader de la France Insoumise et la «secte» qui l’entoure au sein de LFI. Très médiatique, cette élue âgée de 51 ans est le contraire d’Élisabeth Borne, l’ancienne Première ministre issue de la haute administration et incapable de parler aux «vrais gens». Autain est une pasionaria dotée d’une réelle force de conviction. Elle est aussi très liée aux milieux de la culture, très influents en France. Problème: il lui faudra, pour se frayer un chemin aux côtés d’autres déserteurs du camp Mélenchon, comme François Rufin, mettre en coma artificiel le tribun de 72 ans, qui continue de tirer les ficelles de son parti. Son énorme handicap est son manque d’expérience à la tête d’une formation politique, et son statut d’élue parisienne «bobo», à l’opposée de la France de province qui souffre de déclassement. Ses partisans affirment en revanche qu’elle ferait une très convaincante «Marianne», le symbole de la République. Avec des cheveux coupés court.

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François Bayrou, la droite décomposée

Il pourrait devenir le Joe Biden Français. Pas en raison de son état de santé et de ses problèmes cognitifs. Mais parce qu’il est un vétéran des arcanes de la République, et parce qu’il est le recours permanent depuis près de trente ans. A 73 ans, le maire de Pau (Pyrénées Atlantique) est un centriste qui n’a jamais réussi à s’imposer complètement au centre. Mais il lorgne sur la présidentielle 2027, et il dispose d’une arme face à Macron: c’est lui qui l’a fait roi en le ralliant en 2017. Bayrou, qui n’est pas député, a un groupe politique à l’assemblée: le modem (mouvement démocrate). Il est en charge du plan et il a supervisé les travaux du Conseil national de la refondation. Il vient d’être relaxé par la justice dans une affaire de détournements de fonds publics. Il se positionne comme un possible Premier ministre capable de diriger un gouvernement alliant la droite et la gauche. Bref, du Macron sans Macron. Avec pour principal adversaire celui qui a tout à perdre dans la décomposition de la droite: l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.

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Gérald Darmanin, ressusciter Sarkozy

C’est l’ultime solution. Celle qui renverserait complètement la table après les législatives remportées par la gauche, et celle qui ferait un clin d’œil appuyé au Rassemblement national. L’actuel ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 41 ans, député réélu du Nord, est paraît-il l’un des artisans de la dissolution de l’assemblée. Il en est sorti réélu. Et le revoici à la manœuvre pour imposer une alternative à l’actuel gouvernement de centre droit de Gabriel Attal (dont la démission présentée lundi n’a pas encore été acceptée par Emmanuel Macron): un cabinet plus à droite, centré sur la lutte contre l’immigration et le rétablissement de l’autorité. Darmanin a un modèle dont il ne prononce jamais le nom, tant il a peur de lui être associé: Nicolas Sarkozy. il lui ressemble physiquement. Il croit, comme Sarko, que c’est par la droite qu’il faut rattraper les électeurs du RN. Dans ce cas franchement, Macron ferait presque mieux de proposer le poste de chef de gouvernement à l’ancien président de la République.

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