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Le sacrifice de notre modèle social sur l'autel de l'UE néolibérale

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« Les dépenses publiques explosent ! » nous rabâchent sans cesse les néolibéraux et leurs médias, comme si c’était un drame, eux qui pourtant ont la hantise de la moindre baisse des dépenses privées. Or, il est bon de rappeler que ces « dépenses publiques » servent essentiellement à financer un modèle social qui nous a procuré un niveau et une espérance de vie inédits dans l’Histoire. Fragilisé par le vieillissement de la population, ce modèle est désormais en danger, tant en raison de l'érosion de idéal de solidarité, que de la désinformation massive sur son fonctionnement et ses avantages. Ce dénigrement à tout va ouvre désormais la voie pour que la Commission européenne et ses relais politiques locaux planifient sa destruction, quitte à renvoyer une grande partie des retraités dans la pauvreté. Pour les décideurs, c'est un sacrifice essentiel afin de concrétiser ce qui compte le plus à leurs yeux : préserver la fortune des plus riches de l'impôt.

Depuis un demi-siècle, les dépenses publiques ont fortement augmenté, passant de 10 % à 58 % du PIB. C’est en fait un phénomène relativement naturel qui accompagne le développement des pays.

Cette hausse a majoritairement concerné les dépenses de Sécurité sociale. Ceci a été causé par deux phénomènes : tout d’abord, on a créé un large système de retraite et de santé, qui a sorti une grande partie des retraités de la misère. Mais par la suite, comme il a fortement augmenté notre espérance de vie, il a entrainé un fort vieillissement de la population auquel s’est ajouté l’effet du baby-boom des Trente Glorieuses.

Le vieillissement va se poursuivre encore longtemps, poussant logiquement les dépenses publiques à la hausse. Or, étant donné que les néolibéraux n’acceptent plus la moindre augmentation des prélèvements obligatoires, ils vont vouloir diminuer de force les prestations au niveau individuel pour stabiliser les dépenses. Pire, la Commission européenne indique qu’elle veut diminuer les dépenses nationales de retraite, au moment où le nombre de séniors va fortement augmenter. Si nous laissons Bruxelles appliquer son plan, les retraites individuelles pourraient baisser d’un tiers d'ici 30 ans.

Pour compenser les fortes hausses liées à la protection sociale, les gouvernements ont stabilisé les dépenses d’administration. Comme celles des collectivités locales ont explosé – en partie pour créer des emplois peu qualifiés dans des zones frappées par le chômage causé par la désindustrialisation et la mondialisation – cela signifie que les gouvernements n’ont eu de cesse de diminuer les dépenses de l’État, d’où la déliquescence des services publics. Cerise sur le gâteau, les néolibéraux, de gauche comme de droite, n’ont eu de cesse, par clientélisme, que de diminuer les recettes de l’État encore plus rapidement, ce qui a fait exploser le déficit public.

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