+0,2 % : Une Économie Française au Ralenti Malgré un Soutien Public Massif
Le PIB et la croissance de la France au deuxième trimestre 2024
Alors que l'économie française peine à se remettre du choc économique majeur de 2022-2023, marqué par une inflation galopante et des revenus stagnants pour de nombreux travailleurs, le deuxième trimestre 2024 n'apporte guère d'amélioration. Avec une croissance famélique de +0,2 %, l'économie nationale stagne, malgré un soutien public massif qui commence à s'essouffler. Le gouvernement, en accord avec Bruxelles, a initié une réduction de son soutien à l'économie, annonçant 10 milliards d'euros d'économies, avec 10 autres milliards de coupes budgétaires en perspective. Dans ce contexte de crises internationales complexes et de climat social tendu, quels sont les risques pour le pouvoir d'achat et l'emploi en France ? Décryptage.
1. Une Quasi-Stagnation de la Croissance
La croissance du PIB français continue de diminuer : après +0,4 % au quatrième trimestre 2023 et +0,3 % au premier trimestre 2024, le deuxième trimestre affiche une maigre hausse de +0,2 %. Ces chiffres, calculés selon l'indice des prix de l'Insee, suscitent des interrogations, notamment en raison des écarts avec les estimations d'Eurostat, qui utilise une méthode harmonisée au niveau européen.
2. Un PIB par Habitant Qui Dépasse à Peine Celui de 2019
En tenant compte de la croissance démographique, le PIB par habitant dépasse à peine son niveau d'avant-crise du deuxième trimestre 2019. En effet, une croissance économique faible, combinée à une augmentation de la population, conduit à une stagnation, voire une baisse du niveau de vie moyen. Les cinq dernières années ont ainsi été marquées par une quasi-absence de croissance, avec des conséquences sur le pouvoir d'achat et la dette publique.
3. Une Croissance Sauvée par le Secteur Public et les Exportations
L'analyse des contributions à la croissance du PIB révèle que la demande intérieure est atone, n'ajoutant que +0,05 point de pourcentage à la croissance totale. Le commerce extérieur a légèrement contribué à hauteur de +0,12 point, principalement grâce aux exportations de voitures et d'avions, ainsi qu'à un secteur touristique en hausse de 8 %.
4. Plus d'Exportations de Voitures et Moins d'Importations d'Énergie
Les exportations ont augmenté de +0,4 %, portées par les produits manufacturés et le tourisme. Les importations, quant à elles, ont légèrement augmenté de +0,1 %, avec une hausse des importations de produits agricoles et d'énergie, mais une baisse des produits manufacturés. Le déficit commercial reste cependant préoccupant, dépassant les 100 milliards d'euros sur les quatre derniers trimestres.
5. La Construction et la Consommation Alimentaire en Décroissance
La production dans les secteurs agricoles et industriels est en baisse, tandis que la construction immobilière est sinistrée, affectée par une crise qui perdure depuis mi-2023. La consommation des ménages est stable mais montre des signes d'affaiblissement, notamment avec une forte baisse du volume des achats alimentaires, indiquant que les ménages continuent de se restreindre.
6. Les Dividendes Ont Terminé Leur Forte Croissance
Les revenus provenant des dividendes et des intérêts ont augmenté de +1,2 %, conséquence de la hausse des profits de certaines entreprises. Cependant, cette croissance des dividendes semble atteindre un plateau, alors que les ménages font face à une augmentation des impôts et des cotisations sociales.
7. Le Pouvoir d'Achat en Berne
L'inflation reste un facteur clé, avec une hausse des prix à la consommation de +0,2 % au dernier trimestre. Le pouvoir d'achat par personne n'a augmenté que de +0,2 % sur la même période. Malgré une légère hausse des revenus, la consommation stagne, et le taux d'épargne des ménages atteint 18 %, reflétant des inquiétudes quant à l'avenir.
Ce qu'il faut retenir
Le deuxième trimestre 2024 confirme le ralentissement de l'économie française, avec une croissance du PIB de seulement +0,2 %. La demande intérieure est faible, la consommation des ménages stagne, et le pouvoir d'achat n'augmente que marginalement. Les soutiens publics massifs, qui ont jusqu'à présent permis d'éviter une récession plus sévère, sont en cours de réduction, conformément aux engagements pris avec Bruxelles. Dans ce contexte, les risques pour le pouvoir d'achat et l'emploi sont réels, d'autant que les indicateurs avancés ne sont guère optimistes. L'économie française se trouve à un tournant, nécessitant des ajustements profonds pour éviter une crise sociale et politique majeure.
Cette analyse est une mise à jour régulière des grands indicateurs économiques, offrant une vision claire de la situation actuelle et des perspectives à venir. Nous continuerons de vous informer sur ces sujets cruciaux pour comprendre les enjeux économiques et sociaux de notre pays.