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💰 Budget 2026 : le gouvernement serre la vis aux grandes entreprises — mais sans toucher au cƓur du systùme

Un montage photo symbolique :  une AssemblĂ©e nationale plongĂ©e dans la pĂ©nombre,  un graphique rouge montant reprĂ©sentant les profits des grandes entreprises,  et au premier plan, un citoyen anonyme, facture d’électricitĂ© Ă  la main.

UneAutreVie.org — 28 octobre 2025

Sous la pression d’une opinion publique exaspĂ©rĂ©e par les inĂ©galitĂ©s et d’une AssemblĂ©e fragmentĂ©e, les dĂ©putĂ©s ont adoptĂ© hier un amendement alourdissant de deux milliards d’euros la contribution exceptionnelle sur les bĂ©nĂ©fices des grandes entreprises.
Un geste symbolique, mais rĂ©vĂ©lateur d’un malaise politique profond : celui d’un pays oĂč l’austĂ©ritĂ© continue de s’imposer aux mĂ©nages tandis que le capital reste largement prĂ©servĂ©.

Une « contribution exceptionnelle » devenue permanente

Initialement temporaire, cette surtaxe sur les profits des grands groupes — instaurĂ©e dans la loi de finances 2025 pour compenser partiellement les cadeaux fiscaux antĂ©rieurs — devait ĂȘtre rĂ©duite de moitiĂ© cette annĂ©e.
Sous la pression, Bercy a finalement maintenu un taux plus Ă©levĂ©, portant la charge totale Ă  environ 8 milliards d’euros.
Le ministre de l’Économie Roland Lescure s’est fĂ©licitĂ© d’un « effort collectif juste et Ă©quilibrĂ© ». Mais dans les couloirs de l’AssemblĂ©e, mĂȘme les dĂ©putĂ©s de la majoritĂ© concĂšdent que l’équilibre penche encore du cĂŽtĂ© des grandes fortunes.

Les inĂ©galitĂ©s françaises, miroir d’une dĂ©fiance dĂ©mocratique

Ce mĂȘme jour, le Conseil Ă©conomique, social et environnemental (CESE) publiait son Rapport annuel sur l’état de la France, fruit d’une enquĂȘte Ipsos menĂ©e dĂ©but septembre.
Le constat est brutal :

Un Français sur deux dit ne plus parvenir à couvrir ses besoins essentiels.

Six sur dix estiment qu’il est devenu « beaucoup plus difficile, voire impossible, de rĂ©ussir » selon son origine sociale ou son lieu de vie.

Et deux tiers des citoyens affirment avoir personnellement subi une inĂ©galitĂ© des chances — dans leurs Ă©tudes, leur travail ou l’accĂšs aux soins.

Ces donnĂ©es confirment ce que beaucoup pressentaient : l’écart entre discours politique et rĂ©alitĂ© sociale n’a jamais Ă©tĂ© aussi large.
Le président du Medef, Jacques Creyssel, coprésident du rapport, appelle à « un nouvel équilibre fondé sur la productivité ».
Sa rapporteure, la syndicaliste CGT Fabienne Rouchy, lui répond : « Les Français ne veulent plus de productivité, ils veulent de la dignité. »

Une dĂ©mocratie « Ă  l’épreuve des rĂ©seaux sociaux »

En parallĂšle, Emmanuel Macron a annoncĂ© l’ouverture d’un « vaste chantier de rĂ©flexion sur la protection de la dĂ©mocratie Ă  l’heure d’Internet et des rĂ©seaux sociaux ».
Mais pour beaucoup d’observateurs, cette initiative ressemble Ă  un paravent : on s’interroge sur les “dĂ©rives numĂ©riques” pendant qu’on laisse prospĂ©rer les dĂ©rives Ă©conomiques.
La dĂ©sinformation, certes, gangrĂšne le dĂ©bat public. Mais l’inĂ©galitĂ©, elle, mine les fondations mĂȘmes du contrat social.

Europe : entre fracture et transition

Le gouvernement appelle aussi Ă  doubler les investissements bas carbone d’ici 2030. Objectif affichĂ© : accĂ©lĂ©rer la transition Ă©cologique.
Mais les écologistes dénoncent un plan sans financement clair, et les grandes entreprises continuent de bénéficier de niches fiscales considérables liées au crédit impÎt recherche ou à la compétitivité.
L’illusion du « verdissement rentable » semble avoir remplacĂ© la politique Ă©cologique de rupture.

L’Europe observe : stabilitĂ© ou rĂ©gression ?

Pendant ce temps, les NĂ©erlandais s’apprĂȘtent Ă  voter, avec un paradoxe rĂ©vĂ©lateur : la coalition pro-europĂ©enne menĂ©e par Frans Timmermans affronte la poussĂ©e de l’extrĂȘme droite.
Un scĂ©nario familier — et inquiĂ©tant. Partout sur le continent, les promesses de justice sociale s’épuisent, laissant le champ libre aux populismes identitaires.


🔎 En rĂ©sumĂ©

La France s’enfonce dans une double crise : Ă©conomique et dĂ©mocratique.
En taxant un peu plus les multinationales sans changer la logique du systĂšme, le pouvoir tente de sauver les apparences.
Mais tant que la rĂ©partition des richesses, la justice sociale et la transparence politique ne seront pas remises au centre du jeu, la fracture ne fera que s’élargir.

 

💰 Budget 2026: France’s Symbolic Tax on Big Business Masks a Deeper Crisis

UneAutreVie.org — October 28, 2025

Under mounting public pressure over inequality and a fragmented Parliament, French lawmakers have approved an amendment increasing the exceptional tax on corporate profits by €2 billion.
A symbolic move that exposes a deeper malaise: a country where austerity still targets households, while capital remains largely untouched.

A “temporary” tax that never ends

Originally billed as temporary, this surtax — created in the 2025 budget law to offset previous corporate tax cuts — was supposed to be halved this year.
Under pressure, Bercy has now maintained a higher rate, raising the total contribution to around €8 billion.
Economy Minister Roland Lescure praised it as a “fair and balanced collective effort.” Yet even within the ruling majority, some MPs privately admit the balance still favors the wealthiest.

Inequality and democratic erosion

That same day, the French Economic, Social and Environmental Council (CESE) released its State of the Nation Report, based on an Ipsos survey conducted in September.
The numbers are stark:

One in two French citizens can no longer cover basic needs.

Six in ten say social mobility has become “nearly impossible.”

Two-thirds report experiencing inequality firsthand — in education, jobs, or healthcare.

The message is clear: the gap between political rhetoric and lived reality has never been wider.
Business leaders call for “a new productivity pact.”
Union voices respond: “People don’t want more productivity — they want dignity.”

Democracy under digital siege

President Macron also announced a “broad consultation on democracy and the digital age.”
But critics see a deflection tactic: while attention turns to ‘digital misinformation,’ the real crisis — economic injustice — continues to deepen.

Europe’s green mirage

France pledges to double low-carbon investments by 2030, yet offers no clear funding path.
Corporate tax breaks and loopholes remain intact.
The illusion of “profitable green growth” has replaced real ecological policy.

A continental mirror

Meanwhile, the Netherlands prepares for elections where Frans Timmermans’ pro-EU coalition faces a far-right surge — a now-familiar pattern across Europe.
Everywhere, promises of fairness are fading, leaving space for identity populism.


🔎 In summary

France is trapped in a dual crisis: economic and democratic.
By modestly taxing corporations without questioning the system itself, the government maintains appearances — but not justice.
Without a real redistribution of wealth and power, the fracture will only widen.