Donald Trump et la conférence de presse bizarre du New Jersey: Un discours décousu entre Kamala Harris, migration, inflation… et Cheerios.
Donald Trump, l’ancien président américain et candidat républicain pour la Maison-Blanche, a offert au public une conférence de presse des plus étranges jeudi soir dans le New Jersey. Imaginez la scène: une maison de poupées, trois bouteilles de lait de vache, quatre sortes de muesli et des filets de saumon en arrière-plan, le tout couronné par un discours d'une heure de Trump. Oui, cela paraît surréaliste, et pourtant, c'est bien ce qui s'est passé.
Un début en fanfare (ou presque)
Tout commence par une introduction digne des meilleures œuvres de la littérature absurde: «J'espère que vous profitez du soleil. Nous vivons dans un pays détruit.» Un contraste qui plante tout de suite le décor de cette seconde apparition publique de Trump depuis début août. Si l’on espérait des éclaircissements sur sa stratégie de campagne, on pouvait se préparer à être déçu. Car plutôt que de se concentrer sur ses propres propositions, l'ancien président s'est surtout adonné à son passe-temps favori: critiquer Kamala Harris.
Trump contre Harris: des attaques répétées et des accusations farfelues
L’ancienne vice-présidente n’a pas été épargnée. Trump l'accuse, comme à son habitude, de vouloir imposer une «politique communiste à l'image du Venezuela» et de «lâcher des migrants étrangers sur la population américaine». Des accusations qui, au mieux, rappellent un mauvais épisode de télé-réalité. Et puis, il y a eu cette nouvelle perle: Kamala Harris aurait légalisé le vol dans les magasins de Californie tant que la valeur des biens dérobés n'excède pas 950 dollars. Une information fausse, comme l'a précisé CNN. La réalité est que l'État a simplement réduit les peines pour ce type de délit, et Harris n'y est pour rien.
Et sa campagne à lui, alors?
Mais qu’en est-il de sa propre campagne? Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Trump a brièvement mentionné qu'il voulait maîtriser l'inflation et faire baisser les prix des loyers et des denrées alimentaires, mais sans jamais entrer dans les détails. Rien de concret. À la place, il a préféré insister sur son désir de bannir les migrants criminels du pays et sur une théorie très personnelle selon laquelle ces mêmes migrants «prennent en charge plus de 100% des nouveaux emplois». Une statistique mystérieuse, dont l’origine reste floue, tout comme le reste de son discours.
Un discours confus et décousu
Entre la migration, l’inflation, ses exploits au golf et ses nombreux procès en cours, Trump a sauté d'un sujet à l'autre sans fil conducteur. À plusieurs reprises, il s'est même interrompu pour lire des notes dans un dossier, perdant ainsi le fil de son propre monologue. CNN, sans surprise, a mis fin à la retransmission en direct après une trentaine de minutes, précisant dans son fact-checking: «Nous avons déjà analysé tout cela.»
Une session de questions-réponses écourtée
Lors de la session de questions-réponses, Trump a coupé la parole aux journalistes, évitant soigneusement toute question sur sa stratégie électorale. À ceux qui insistaient, il a simplement rétorqué: «Pourquoi devrais-je changer quelque chose? Dans tous les sondages, nous sommes devant les démocrates.» Une affirmation que les derniers sondages démentent d’ailleurs. Kamala Harris est au coude à coude avec Trump dans la plupart des États clés, et dans certains d’entre eux, elle le devance même.
Des cornflakes pour conclure
Après seulement 20 minutes, Trump a mis fin aux questions. Aucune nouvelle promesse, aucun détail sur sa campagne, rien. Mais il a tout de même tenu à éclaircir un point: les accessoires présents sur scène. «Regardez le prix de ces produits! Je les baisserai tous le premier jour de mon mandat.» Puis, l'air distrait, il s'est attardé sur une boîte de Cheerios, qu'il a désignée comme ses «cornflakes préférés». Au moins, les spectateurs sauront une chose: Donald Trump aime les Cheerios.
En conclusion, cette conférence de presse aura peut-être offert aux spectateurs un moment de pur surréalisme, mais elle n’a certainement pas apporté de réponses concrètes aux questions sur l’avenir politique de l’ancien président. Pour l’instant, tout semble aussi flou que ses cornflakes préférés.