Élections européennes 2024 : Un séisme politique en France
Les résultats des élections européennes de 2024 ne surprennent guère en eux-mêmes, reflétant globalement les derniers sondages. Pourtant, un événement inattendu retient toute l'attention : Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale, provoquant des législatives aux conséquences potentiellement historiques.
Débâcle pour le gouvernement
Le score de la majorité présidentielle est catastrophique : moins de 15 % des suffrages exprimés, équivalant à moins de 8 % des inscrits. Macron a donc invoqué l'article 12 de la Constitution pour dissoudre l'Assemblée, fixant des élections pour les 30 juin et 7 juillet, à peine 21 jours après la dissolution. Une décision rapide, critiquée pour son opportunisme.
Une manœuvre précipitée
Certains juristes, comme Marylise Lebranchu et Jean-Jacques Urvoas, ont soulevé une polémique sur la légalité du délai, évoquant une violation du Code électoral. Toutefois, la Constitution prime sur les dispositions législatives, comme confirmé par le Conseil constitutionnel en 1981 et 1988.
Un pari risqué
Les éditorialistes macronistes parlent d’un « coup de poker ». Mais ce pari ressemble plus à un saut en parachute sans parachute. Les législatives de 2022 avaient créé une tripartition : Nupes (30 %), Macron-LR (40 %), et extrême droite (25 %). Aujourd'hui, ce paysage a évolué en 30 % (Nupes), 25 % (Macron-LR), et 35 % (extrême droite). Le mode de scrutin majoritaire pourrait avantager cette fois-ci l’extrême droite, potentiellement majoritaire à l’Assemblée.
Scénarios possibles
Sursaut pro-Macron : Macron espère se positionner en leader du front anti-extrême droite, fracturant Nupes et attirant des Républicains. Cependant, peu d'électeurs pourraient suivre.
Victoire du RN : Marion Maréchal appelle à une union des droites, avec Jordan Bardella à Matignon. Macron pourrait espérer rester à l’Élysée, comptant sur un mécontentement populaire futur.
Impasse parlementaire : Aucun parti n’obtient une majorité stable, menant à un gouvernement de transition ou à une nouvelle dissolution.
Hypothèse Néron : Macron, conscient de son échec, pourrait provoquer une crise pour montrer que « c’était mieux avant avec lui » ou même démissionner.
Conséquences économiques
Cette situation politique instable inquiète les marchés financiers, qui détestent l’incertitude. Les réactions seront surveillées de près. À long terme, la confiance des ménages et des entreprises en sera affectée, impactant croissance, emploi, et pouvoir d’achat. La France, déjà dégradée par Standard & Poor’s, doit éviter de perdre davantage le contrôle de ses finances.
Les prochains jours s’annoncent donc critiques, avec des implications majeures pour l’avenir politique et économique de la France. Restons attentifs aux évolutions.