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France 2025 : la République sous anesthésie

Une Marianne moderne, visage fatigué, drapée d’un drapeau tricolore effiloché, assise sur un fauteuil de l’Assemblée vide. Derrière elle, l’Élysée éclairé comme un théâtre, avec un projecteur sur un rideau rouge entrouvert. Style réaliste-pictural, tons sépia et bleu nuit, texture “presse magazine engagée”.

La France traverse une crise politique majeure, mais feutrée — une crise institutionnelle que le pouvoir s’efforce de maquiller en simple désaccord parlementaire. Emmanuel Macron parle de stabilité, de responsabilité, de « cordon républicain ». En réalité, c’est la République elle-même qui se fissure, prise dans une séquence de trois scandales démocratiques : une élection bâtie sur la peur, un pouvoir qui nie le verdict des urnes, et un gouvernement suspendu à des alliances idéologiques sans légitimité populaire. Tout cela au nom d’une République qu’on invoque pour mieux la contourner.


1. Une élection fondée sur la peur, pas sur les idées

Le Nouveau Front populaire, ressuscité dans l’urgence après la dissolution, n’a pas été le fruit d’un projet, mais d’un réflexe : « faire barrage » au Rassemblement national. La France n’a pas choisi, elle a tremblé. Le vote a servi de catharsis collective, pas de programme. De la gauche radicale aux centristes apeurés, chacun a levé un drapeau moral pour masquer le vide idéologique.
Résultat : une Assemblée éclatée, sans majorité, où chaque groupe se proclame gardien d’une République qu’il ne gouverne plus. Le pays vit au rythme du blocage et du soupçon. L’idée même de mandat populaire s’est dissoute dans le réflexe pavlovien du « barrage ».


2. Le déni du verdict des urnes

Le deuxième scandale est celui du refus présidentiel d’admettre la défaite. Après la débâcle électorale de juin, la Macronie, reléguée en troisième position derrière le RN et le Front populaire, aurait dû se réinventer. Elle s’est simplement recyclée.
Trois Premiers ministres en un an — Attal, Cazeneuve, Bayrou — pour une même politique : technocratique, verticale, coupée du réel.
Aujourd’hui, François Bayrou, déjà en sursis, tente l’impossible : arracher une confiance parlementaire qu’il sait perdue. Le Bulletin Quotidien du 2 septembre le dit sans détour : même au sein du camp présidentiel, on « s’interroge davantage sur l’après que sur la survie du gouvernement ».
Bayrou dramatise, menace d’un chaos budgétaire, d’une « dérive laxiste » s’il tombe. Mais son budget, qui prévoit la suppression de deux jours fériés et un gel brutal des dépenses sociales, est rejeté de toute part — de la gauche à la droite. Les appels à la démission ou à une nouvelle dissolution se multiplient. Et Macron, lui, s’accroche, comme si la République pouvait tenir sur un coup de poker permanent.


3. La prise d’otage idéologique

Troisième scandale : la dépendance idéologique d’un pouvoir sans cap.
Faute de majorité, le président s’est enfermé dans une alliance implicite avec une gauche résiduelle, plus médiatique que populaire. C’est une poignée de socialistes, pesant moins de 3 % de l’électorat, qui dictent aujourd’hui la tonalité économique du pays — retour masqué de l’ISF, fin de la flat tax, frein aux réformes structurelles.
Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, l’a dit clairement : « Mieux vaut travailler avec le Parti socialiste qu’avec le Rassemblement national. » Autrement dit : gouverner sans majorité, mais avec la caution morale d’une gauche de plateau.
La Macronie, jadis « ni droite ni gauche », est devenue un radeau idéologique où chacun rame à contresens — les centristes vers la rigueur, les ex-socialistes vers la redistribution, et le président vers un centre introuvable.


Une République en apnée

Ces trois dérives — la peur érigée en projet, le déni du vote, et la prise d’otage idéologique — composent le triptyque d’une République en apnée.
Le réel, c’est un pays de droite gouverné par un centre-gauche sans mandat.
Le réel, c’est un peuple épuisé par l’inflation, le désordre fiscal et l’impuissance politique.
Le réel, c’est un exécutif qui prétend sauver la République en la vidant de sa substance démocratique.

Le Bulletin Quotidien cite Marine Le Pen et Jordan Bardella, déjà en ordre de bataille, convaincus que la prochaine dissolution leur ouvrira la voie vers Matignon. À gauche, l’appel à une « démission du président » devient récurrent. Au centre, même les alliés de Macron, de Yaël Braun-Pivet à Xavier Bertrand, réclament « un compromis de fin de règne ».

Reste une vérité nue : ce quinquennat n’a plus ni légitimité, ni cohérence, ni souffle.
La République, elle, mérite mieux qu’un théâtre d’ombres.


📍En conclusion

Deux issues honnêtes demeurent :

La dissolution, pour rendre la parole aux Français.

La démission, pour reconnaître que le cycle macronien est terminé.

Tout le reste — remaniements, faux débats budgétaires, consultations feutrées — n’est que théâtre d’Éta

 

🇬🇧 France 2025: A Republic Under Anesthesia

France is facing a major political crisis — discreet but profound. President Emmanuel Macron speaks of “stability,” “responsibility,” and the “Republican cordon.” In reality, the Republic itself is being hollowed out by three simultaneous democratic scandals: an election built on fear, a power denying the verdict of the people, and a government held hostage by ideological minorities. All done in the name of the Republic — invoked only to bypass it.


1. An Election Built on Fear, Not Ideas

The New Popular Front was born not from vision but from panic. France did not vote for something, but against something. “Stop the far right” became the only unifying slogan, replacing ideas with reflexes. From communists to centrists, everyone joined hands in a moral masquerade. The result: a parliament in ruins, a people without mandate, and a democracy reduced to Pavlovian reflexes.


2. Denying the Verdict of the Ballot Box

After losing both the right and the left, Macron’s camp should have turned the page. Instead, it reprinted the same script with different actors: Attal, Cazeneuve, Bayrou — all from the same technocratic mold.
François Bayrou now faces a confidence vote he is almost certain to lose. His austerity plan, including the suppression of two public holidays, is condemned by every party. The Bulletin Quotidien describes a government “in suspension,” an executive ruling against the current. Macron clings to power as if France were his experiment — a republic managed like a startup, forever in “crisis mode.”


3. The Ideological Hostage-Taking

With no real majority, Macron leans on a symbolic left that represents little more than 2% of voters but controls the media narrative. These surviving socialists push their moral codes and fiscal dogmas — the return of wealth taxes, attacks on investment, paralysis of reforms.
Even his ministers admit it: “We’d rather work with the social democrats than with the National Rally,” said Labor Minister Astrid Panosyan-Bouvet. It’s a confession of weakness disguised as virtue. Macronism has lost its center, its coherence, its reason for being.


A Republic Out of Breath

Fear has replaced debate. Denial has replaced democracy. Opportunism has replaced conviction.
France today is a right-leaning country governed by a left-leaning center without a mandate.
A country exhausted by inflation, bureaucracy, and the contempt of elites.

The far right is preparing for power, the left calls for Macron’s resignation, and the center whispers about “an end-of-reign compromise.” Meanwhile, the president speaks of saving the Republic — while draining it of life.


Two Honest Exits Remain

Dissolution, to return the voice to the people.

Resignation, to recognize that Macronism has run its course.

Everything else — reshuffles, consultations, symbolic budgets — is nothing but state theater.