Le Triomphe du Luxe : Comment les Géants de la Mode et des Cosmétiques Dominent le Capitalisme Français
Réussite spectaculaire du secteur du luxe et des cosmétiques dans le capitalisme français ces dernières années, éclipsant des secteurs traditionnels comme l'armement, l'agroalimentaire, et la finance. Des marques prestigieuses telles que Louis Vuitton, Chanel, Hermès, et L'Oréal dominent désormais la bourse, représentant une part significative du CAC 40, l'indice boursier français.
Le CAC 40, composé de 40 grandes entreprises françaises, totalise une capitalisation boursière de 2 100 milliards d'euros. Les groupes de luxe occupent une position dominante avec LVMH, Hermès et L'Oréal, qui concentrent 15,5 % du CAC 40 à eux seuls, grâce à l'augmentation spectaculaire des fortunes des ultra-riches. Les familles Arnault, Puech et Bettencourt-Meyers, propriétaires respectifs de ces groupes, sont devenues les personnes les plus riches de France.
Cette concentration de richesse dans le secteur du luxe s'est produite grâce à l'augmentation massive de la valorisation des actions de ces entreprises au cours de la dernière décennie. Par exemple, les actions d'Hermès ont augmenté de 830 % en dix ans. En parallèle, d'autres secteurs ont connu des performances boursières moins impressionnantes, voire négatives, comme Dassault Systèmes.
Les gestionnaires d'actifs américains, comme BlackRock et Vanguard, ont également accru leur influence dans le CAC 40, contrôlant ensemble 4,6 % de l'indice, tandis que la part de l'État français a chuté de 6 % en 2012 à 2,2 % en 2022, marquant un transfert de richesse du public vers le privé.
En France, contrairement au Royaume-Uni de Margaret Thatcher, il n'y a pas eu de politique d'encouragement à la détention d'actions par les particuliers, ce qui aurait pu améliorer le pouvoir d'achat de la population. Aujourd'hui, 26 % du capital du CAC 40 est détenu par des gestionnaires d'actifs, qui représentent une clientèle diverse, des riches aux retraités.
Le secteur du luxe a bénéficié de la demande croissante des 1 % les plus riches, qui ont vu leur richesse augmenter de manière significative, notamment pendant la période de la pandémie de Covid-19, propulsant les ventes mondiales de biens de luxe à des niveaux records. Cette demande résiliente et en croissance constante assure un avenir prospère pour les entreprises du luxe, même en période de crise économique.