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Les ombres de la Sarine (roman en cours d'écriture)

 Chapitre 1 : Le début de l'enquête

Le matin était calme à Fribourg, la lumière douce du soleil filtrant à travers les fenêtres de l'appartement de Julien Lefevre, situé dans un vieux bâtiment au cœur de la ville. Le tic-tac régulier de l'horloge murale était le seul bruit, accompagné par le ronflement léger de Népal, son épagneul tibétain, couché à ses pieds. Julien était plongé dans la lecture d'un ancien manuscrit, ses lunettes glissant régulièrement sur le bout de son nez.

C'était une journée comme les autres jusqu'à ce que le téléphone sonne, brisant la tranquillité de la matinée. Julien décrocha, légèrement agacé d'être interrompu.

"Allô ?" répondit-il d'une voix lasse.

"Julien, c'est Marc. J'ai besoin de ton aide." La voix à l'autre bout du fil était empreinte de tension et d'inquiétude.

Marc était un ancien camarade de classe de Julien, quelqu'un qu'il n'avait pas vu depuis des années. Leur dernière rencontre remontait à leur remise de diplôme, et depuis, ils n'avaient gardé que peu de contacts. Pourtant, l'urgence dans la voix de Marc laissait peu de place à l'hésitation.

"Marc ? Qu'est-ce qui se passe ?" demanda Julien, se redressant sur sa chaise.

"Je ne peux pas expliquer au téléphone. Peux-tu me rejoindre chez moi ? C'est important, vraiment important."

Julien acquiesça, bien qu'il sache que Marc ne pouvait pas le voir. "J'arrive."

Il raccrocha et se leva, enfilant rapidement sa veste. Népal, sensible aux mouvements de son maître, se redressa et remua la queue, prêt à le suivre.

La maison de Marc se trouvait à la périphérie de Fribourg, dans un quartier calme bordé d'arbres anciens. Julien se rappela les nombreuses fois où il était venu ici lorsqu'ils étaient adolescents. La maison n'avait pas beaucoup changé, toujours aussi imposante avec son architecture gothique, témoignage de l'histoire riche de la famille de Marc.

Marc l'attendait sur le pas de la porte, visiblement stressé. Ses cheveux étaient en désordre, et ses yeux trahissaient un manque de sommeil évident.

"Merci d'être venu, Julien," dit-il en l'accueillant d'une poignée de main nerveuse. "Entre, je dois te montrer quelque chose."

Ils entrèrent dans le salon, un espace encombré de livres et de papiers éparpillés. Sur la table basse, plusieurs artefacts étaient disposés : des objets anciens, des parchemins jaunis et un médaillon intrigant.

Chapitre 14 : L’écho des ombres (Première partie)

Le silence après le fracas était aussi lourd que le souffle coupé de chacun. Ils se regardèrent un instant, figés dans l’obscurité tremblante de la flamme du briquet, et la peur qui les dévorait sembla trouver une nouvelle force. Chaque seconde qui passait sans un nouveau bruit n'apaisait pas leurs nerfs, au contraire, elle amplifiait leur sentiment d’impuissance face à ce qu’ils ne comprenaient toujours pas.

Népal, toujours immobile, continuait de fixer le vide devant lui, les muscles tendus, prêt à bondir ou fuir. Marc fit un pas en avant, levant légèrement le briquet, mais la lumière vacillante ne parvenait pas à percer les ténèbres qui s’épaississaient devant eux. Le couloir semblait s’allonger à mesure qu’ils le fixaient, comme si l’espace lui-même se déformait.

"On ne peut pas rester là," souffla Marc, à peine audible, presque plus pour lui-même que pour les autres.

Julien hocha la tête, sans pour autant bouger. Une partie de lui savait que Marc avait raison, mais son corps refusait d'obéir. Une sensation qu’il n’avait jamais connue jusque-là l’envahissait. C’était plus qu’une simple peur de l’inconnu, c’était une angoisse primale, viscérale, celle d’être observé par quelque chose d’indescriptible, qui guettait dans l'ombre.

Sophie, toujours collée à Julien, fixait elle aussi les ténèbres. Ses mains tremblaient, son souffle était court et irrégulier. L'air autour d'eux semblait s'être épaissi, comme s'il devenait difficile de respirer. Tout était devenu oppressant. Même les murs, autrefois simplement sales et fissurés, semblaient se rapprocher, les emprisonner dans cet endroit maudit.

"Julien... qu'est-ce qu'on fait ?" demanda Sophie, sa voix pleine d'une détresse qui brisait le cœur de Julien. Elle ne demandait plus des solutions, mais simplement de l'espoir.

Il se tourna vers elle, cherchant dans son propre esprit une réponse qu’il n’avait pas. Il n’y avait pas de réponse facile, pas de solution claire. Ils étaient piégés, à la fois par l’endroit et par la peur qui les envahissait, et rien ne semblait pouvoir les sauver.

"On continue," dit-il, plus fermement qu’il ne l’avait prévu. "On va trouver une sortie. Il doit y avoir un moyen de sortir de là." Mais même en prononçant ces mots, une voix intérieure lui criait que c’était faux. Il n’avait aucune certitude, et chaque pas les enfonçait un peu plus dans l’inconnu.

Sans attendre plus longtemps, Julien fit signe à Marc et Sophie de le suivre, se dirigeant lentement vers l'avant, là où Népal restait immobile, comme un chien de garde posté à la frontière de deux mondes. Marc, d'une main tremblante, tenait toujours son briquet, dont la flamme, si fragile, semblait prête à s’éteindre à tout moment.

Ils avancèrent prudemment, chacun scrutant l'obscurité comme si elle pouvait soudain se matérialiser en quelque chose de tangible, de monstrueux. Les murs du couloir semblaient se rapprocher d’eux, et chaque bruit, chaque grattement imperceptible sur les pierres, semblait leur murmurer que quelque chose approchait.

Népal grogna à nouveau, mais cette fois, il fit un pas en arrière, comme s'il se préparait à protéger Julien et les autres de ce qu’il voyait ou ressentait. Le chien, pourtant si courageux, n’avait jamais montré un tel comportement. Il était sur la défensive, prêt à attaquer ou fuir, mais surtout à protéger son maître.

"Je n'aime pas ça," murmura Marc derrière Julien. "C’est comme si… comme si quelque chose nous suivait."

Julien jeta un regard rapide à Marc, puis à Sophie, qui était visiblement sur le point de craquer. Ses yeux écarquillés cherchaient désespérément un point de repère, mais tout ce qu’elle voyait n’était qu’ombres mouvantes et couloirs sans fin.

Soudain, un bruit sourd, encore plus fort que les précédents, résonna dans le couloir derrière eux. Un craquement, suivi d’un grondement qui fit vibrer le sol sous leurs pieds. Julien sentit son cœur s’arrêter un instant. Quelque chose venait de se déplacer. Quelque chose de lourd. Le son n’était pas naturel. Pas humain.

"Vite ! Courons !" s'écria Marc, le souffle coupé par la terreur.

Ils se mirent à courir, Julien entraînant Sophie par la main, Marc juste derrière eux. La flamme du briquet vacillait dangereusement alors qu'ils s’élançaient à travers les ombres. Népal bondit en avant, courant avec eux, son grognement toujours aussi bas et menaçant.

Ils s’enfonçaient plus profondément dans les entrailles de cet endroit maudit, ne sachant plus si ce qu’ils fuyaient était réel ou s’il s’agissait d’une projection de leur propre terreur. Chaque pas résonnait comme un écho lointain dans le vide, mais ils n’avaient plus le luxe de réfléchir. Ils couraient pour survivre.

Le couloir s’ouvrit soudainement sur une large pièce circulaire, et ils s'arrêtèrent brusquement, haletants, les jambes tremblantes. Leurs respirations rapides étaient le seul bruit dans cette nouvelle pièce. La lumière vacillante du briquet révéla une architecture qui semblait bien plus ancienne que le reste du bâtiment. Des pierres taillées grossièrement composaient les murs, et des gravures oubliées y étaient inscrites.

Mais ce qui attira leur attention, c’était une grande ouverture au fond de la pièce. Un tunnel, sombre et béant, qui semblait les appeler. Une odeur de terre humide et de moisissures s'en échappait, mais une chose était certaine : ce tunnel ne faisait pas partie de l'hôpital d'origine.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Sophie, sa voix à peine plus qu'un souffle.

Julien s’avança prudemment, la main toujours serrée sur celle de Sophie. La pièce autour d’eux avait une atmosphère différente, presque solennelle. Les murs, les gravures anciennes, tout indiquait que cet endroit avait été oublié depuis longtemps. Ce n'était plus seulement un hôpital en ruines. C’était autre chose, un lieu caché, oublié par le temps.

Marc s’approcha de l’entrée du tunnel, levant légèrement le briquet pour éclairer l’obscurité béante. Le faible éclat de la flamme révéla des escaliers taillés dans la pierre qui descendaient profondément, jusqu’à disparaître dans les ténèbres.

"Ça ne fait pas partie des plans de l’hôpital," murmura Marc, jetant un regard inquiet à Julien.

Julien acquiesça. Ils venaient de trouver quelque chose, un passage secret, peut-être l’entrée vers les souterrains dont ils avaient entendu parler. Mais en même temps, l’air froid qui montait du tunnel et l’oppression qui pesait sur leurs épaules leur donnait à tous un sentiment de malaise intense.

"On fait quoi ?" demanda Sophie, son souffle toujours rapide, l’angoisse la submergeant.

Julien jeta un coup d'œil à Marc, qui restait immobile à l’entrée du tunnel. Il savait que ce qu’ils cherchaient se trouvait probablement en bas de ces escaliers, mais tout son corps lui criait de faire demi-tour, de quitter cet endroit avant qu’il ne soit trop tard.

Le silence de la pièce circulaire pesait sur leurs épaules comme une chape de plomb. L’ouverture béante du tunnel, noire comme la nuit, semblait aspirer toute la lumière, toute l’énergie. Marc, Sophie et Julien restaient figés, partagés entre l’urgence de découvrir ce qui se cachait au bout de ces escaliers et la terreur paralysante de ce qu’ils pourraient y trouver.

Julien fit un pas en avant, mais il sentait ses jambes trembler légèrement sous la pression de la situation. Le grondement sourd qu’ils avaient entendu dans le couloir résonnait encore dans son esprit, comme un écho lointain de ce qui les poursuivait. Chaque fibre de son être lui disait de faire marche arrière, de sortir d’ici à tout prix, mais il savait que ce n’était pas une option.

"On doit descendre," murmura-t-il enfin, brisant le silence étouffant.

Sophie tourna un regard horrifié vers lui. "Descendre ? Julien, tu as vu cet endroit. Il n'y a rien de bon qui nous attend là-dessous."

Marc, qui tenait toujours le briquet tremblant, acquiesça, mais son regard restait fixé sur l’escalier en pierre. "Il y a quelque chose ici, quelque chose que les Chevaliers de la Poya ne voulaient pas que l’on découvre."

Julien n'avait pas besoin d'entendre plus de raisons pour comprendre qu'ils n'avaient pas le choix. S'ils fuyaient maintenant, ils perdraient probablement la seule chance de percer le mystère qu'ils cherchaient depuis le début. Alors, contre toute logique, il s'avança vers le tunnel et prit une grande inspiration.

"Suivez-moi," dit-il d'une voix plus ferme qu'il ne se sentait.

Sans un mot de plus, Marc prit la tête avec le briquet, suivi de Julien, qui ne lâchait pas la main de Sophie. Népal, fidèle à lui-même, trottait juste devant eux, le poil toujours hérissé, prêt à défendre son maître en cas de besoin. Ensemble, ils commencèrent à descendre lentement les escaliers. Chaque marche était froide et rugueuse sous leurs pieds, et le claquement de leurs pas résonnait étrangement dans cet espace confiné, amplifiant leur angoisse.

Le tunnel semblait s’étendre à l’infini. Plus ils descendaient, plus l’air devenait lourd, chargé d’une humidité glaciale qui leur collait à la peau. La lumière du briquet, déjà faible, vacillait dangereusement, menaçant de les plonger dans une obscurité totale à tout instant. Marc fronça les sourcils, tentant de protéger la flamme d’un courant d’air qui semblait venir des profondeurs.

"Ça ne tiendra pas longtemps," murmura-t-il, à peine audible.

Julien serra les dents. Ils devaient trouver quelque chose, une sortie ou un indice, avant que le briquet ne les laisse complètement dans le noir. Chaque seconde les rapprochait du point de non-retour, et l’atmosphère devenait de plus en plus oppressante.

Puis, sans prévenir, ils arrivèrent au bas de l’escalier. Le tunnel s'ouvrit sur une nouvelle salle, plus petite et encore plus sombre que la précédente. La flamme du briquet peinait à en révéler les contours, mais ce qu’ils pouvaient voir les glaça sur place.

Au centre de la pièce se trouvait un autel, ancien et poussiéreux, recouvert de gravures similaires à celles qu’ils avaient vues plus haut. Mais ici, l’air était encore plus lourd, presque suffocant. Il y avait quelque chose de profondément malsain dans cet endroit, comme si les murs eux-mêmes murmuraient des histoires d’un autre temps, des secrets que personne ne devait découvrir.

Sophie retint son souffle, ses yeux fixés sur l’autel. "C’est quoi cet endroit ?" souffla-t-elle, tremblante.

Julien s'approcha prudemment de l'autel, tendant la main vers l'une des gravures. Les symboles étaient anciens, mais ils racontaient une histoire, celle d’un ordre caché, d’un rituel oublié. Il sentit son cœur s’accélérer. C’était ici. Ils étaient au bon endroit.

Marc s’avança à son tour, jetant un coup d'œil aux alentours. "C’est ici qu’ils se réunissaient," murmura-t-il, les yeux écarquillés. "Les Chevaliers… C’est ici qu’ils gardaient leurs secrets."

Mais alors que l’excitation de la découverte commençait à prendre le dessus, un bruit sourd résonna à nouveau, venant des escaliers qu’ils venaient de descendre. Julien se figea, tout comme Marc et Sophie. Ce bruit… Ce n’était plus seulement un écho. Quelque chose approchait.

"On n'est pas seuls," murmura Marc, ses mains tremblantes sur le briquet qui vacillait encore plus sous l’effet du souffle nerveux qui le traversait.

Julien recula instinctivement vers Sophie, ses muscles tendus. Quelque chose venait.

Népal, qui jusque-là avait été relativement calme, commença à grogner à nouveau, son regard fixé sur l'entrée du tunnel. Les poils sur sa nuque se hérissèrent davantage, et un aboiement puissant brisa le silence lourd qui régnait.

Sophie se tourna vers Julien, terrifiée. "On doit partir. Maintenant."

Julien hocha la tête, mais avant qu’ils ne puissent faire un pas, la lumière du briquet vacilla une dernière fois avant de s’éteindre complètement, plongeant la pièce dans une obscurité absolue. Un cri de terreur étranglé s’échappa des lèvres de Sophie, tandis que Marc s’éloignait instinctivement de l’autel, comme si l’obscurité elle-même l’avait poussé.

Julien attrapa la main de Sophie, son propre cœur battant si fort qu'il pouvait l’entendre dans ses oreilles. "On doit sortir de là !"

Mais le bruit dans le tunnel s’intensifiait. Des pas. Des pas lourds qui résonnaient dans le silence. Quelque chose ou quelqu’un descendait lentement les marches qu’ils venaient de franchir. Plus ils écoutaient, plus il devenait évident que ce n’était pas une hallucination, ni le fruit de leur imagination. C’était réel.

"Népal !" appela Julien, espérant que son fidèle compagnon pourrait les guider dans cette obscurité totale. Le chien aboya à nouveau, mais cette fois, son aboiement était plus désespéré, presque comme un avertissement.

La panique monta en eux, et ils se mirent à tâtonner dans le noir, cherchant à retrouver la sortie, mais le chaos qui régnait autour d’eux les paralysait. Le bruit des pas était de plus en plus proche, et avec lui, une sensation glacée qui s’infiltrait dans la pièce.

"Marc ! Allume le briquet !" s'écria Julien.

"Je... je n'y arrive pas !" répondit Marc, sa voix tremblante, alors qu’il s’acharnait à faire jaillir une flamme, en vain.

Les pas se rapprochaient encore. Il ne leur restait que quelques secondes avant que l’inconnu n’apparaisse dans la pièce.

Sophie agrippa fermement la main de Julien. "On doit sortir... maintenant !"

Julien, guidé par son instinct et la peur qui dévorait son esprit, attrapa Népal et tira Sophie vers ce qu’il pensait être la sortie. Le cœur battant, ils s'élancèrent à l’aveugle dans l’obscurité, sans savoir s’ils se dirigeaient vers le salut ou vers un piège encore plus profond.

"Tout a commencé lors de la construction du Pont de la Poya," expliqua Marc. "Ils ont trouvé ces artefacts enfouis sous les fondations. Ma famille a été impliquée dans les fouilles, et depuis, des choses étranges se passent."

Julien prit l'un des parchemins et l'examina attentivement. "Des choses étranges ? Comme quoi ?"

"Des disparitions," répondit Marc, sa voix tremblante. "Mon grand-père a disparu il y a quelques semaines. Puis mon oncle. Et maintenant, j'ai l'impression d'être suivi."

Julien fronça les sourcils. "Et tu penses que ces artefacts sont liés à ces disparitions ?"

"Oui," répondit Marc en hochant vigoureusement la tête. "Je n'ai aucune preuve, mais il y a quelque chose de sombre à propos de ces objets. Je sens qu'ils cachent un secret."

Julien observa les artefacts. Ils semblaient anciens, portant des inscriptions qu'il ne pouvait déchiffrer. "Nous devons en savoir plus. As-tu contacté quelqu'un d'autre ?"

"Non," dit Marc. "Je ne fais confiance qu'à toi. Tu as toujours eu un don pour découvrir des choses cachées. J'ai besoin de ton aide pour comprendre ce qui se passe."

Julien hocha la tête, sentant le poids de la responsabilité sur ses épaules. "Très bien, commençons par examiner ces artefacts. Il faut comprendre leur origine et ce qu'ils signifient."

Julien passa le reste de la journée à étudier les artefacts avec Marc. Népal, fidèle à ses côtés, reniflait les objets avec curiosité. Les parchemins portaient des symboles et des écritures anciennes que Julien ne pouvait déchiffrer seul. Il prit des photos des inscriptions, décidant de consulter un expert en langues anciennes à l'Université de Fribourg le lendemain.

En examinant le médaillon de plus près, Julien remarqua un détail intrigant : une gravure représentant un pont similaire à celui de la Poya, mais avec des symboles étranges autour. Était-ce une coïncidence, ou y avait-il un lien direct avec la construction récente du pont ?

Le mystère s'épaississait. Marc avait raison de s'inquiéter. Les artefacts semblaient être plus que de simples objets anciens. Ils portaient en eux un secret, potentiellement dangereux. Et les disparitions dans la famille de Marc ne faisaient qu'ajouter à l'urgence de résoudre cette énigme.

La nuit tombait sur Fribourg, enveloppant la ville d'une obscurité tranquille. Mais pour Julien et Népal, la quête de vérité ne faisait que commencer. Les ombres de la Sarine murmuraient des secrets anciens, et ils étaient déterminés à les percer, coûte que coûte.

En soirée, après avoir quitté la maison de Marc, Julien s'arrêta au café du coin, un endroit où il aimait souvent se retrouver pour réfléchir. Le café, avec ses murs recouverts de photographies anciennes de Fribourg, offrait une atmosphère propice à la contemplation. Il s'assit à une table dans un coin et commanda un café noir. Népal, assis à ses pieds, observait les alentours d'un œil attentif.

Julien sortit son carnet de notes et y inscrivit les détails de la journée. Il dessina une esquisse rapide du médaillon et des symboles qu'il y avait vus. Le serveur, un homme âgé au visage marqué par le temps, s'approcha et posa la tasse de café devant lui.

"On dirait que tu as trouvé quelque chose d'intéressant," dit-il en regardant les notes de Julien.

"Peut-être," répondit Julien avec un sourire en coin. "Connaissez-vous des histoires sur des artefacts anciens trouvés sous le Pont de la Poya ?"

Le serveur haussa les épaules. "J'ai entendu des rumeurs. Des ouvriers qui disent avoir trouvé des objets étranges. Certains parlent de trésors cachés, d'autres de malédictions. Mais qui sait ce qui est vrai ?"

Julien hocha la tête. "Merci. Parfois, les rumeurs contiennent un grain de vérité."

Le serveur s'éloigna, laissant Julien seul avec ses pensées. Il repensa à la nervosité de Marc et aux disparitions mystérieuses dans sa famille. Il était clair que quelque chose de sombre était à l'œuvre, et il devait en découvrir la source.

Après avoir fini son café, Julien rentra chez lui, son esprit tournant autour des artefacts et des indices qu'il avait vus. Il savait qu'il devait approfondir ses recherches et qu'il aurait besoin de l'aide d'experts pour déchiffrer les inscriptions. La nuit était tombée, et la ville de Fribourg semblait calme, mais Julien sentait que des forces invisibles étaient à l'œuvre, prêtes à tout pour protéger leurs secrets.

Le lendemain matin, Julien se rendit à l'Université de Fribourg. Il avait pris rendez-vous avec le professeur Weiss, un expert en langues anciennes et en symbolisme. Le professeur Weiss, un homme de petite taille avec des cheveux grisonnants et des lunettes rondes, l'accueillit chaleureusement dans son bureau encombré de livres et de parchemins.

"Julien, c'est un plaisir de te voir," dit le professeur Weiss en serrant la main de Julien. "Quels mystères as-tu apportés cette fois ?"

Julien sortit les photos des artefacts et les posa sur le bureau du professeur. "Ces artefacts ont été découverts lors de la construction du Pont de la Poya. Mon ami Marc pense qu'ils sont liés à des disparitions mystérieuses dans sa famille. J'ai besoin de ton aide pour déchiffrer ces inscriptions."

Le professeur Weiss examina les photos avec intérêt. "Ces symboles sont fascinants. Ils semblent appartenir à une ancienne langue oubliée, peut-être liée aux anciennes confréries de Fribourg. Je vais avoir besoin de temps pour les analyser correctement."

"Merci, professeur. Toute aide que vous pouvez apporter serait précieuse."

Julien quitta l'université avec une lueur d'espoir. Il savait que le professeur Weiss était l'un des meilleurs dans son domaine, et si quelqu'un pouvait déchiffrer les inscriptions, c'était lui.

En retournant chez lui, Julien réfléchit à la prochaine étape de son enquête. Il décida de rendre visite aux archives de la ville pour rechercher des documents historiques sur la construction du Pont de la Poya et les fouilles archéologiques associées. Peut-être y trouverait-il des indices supplémentaires sur les artefacts et leur origine.

Aux archives, il fut accueilli par Sophie, la bibliothécaire qu'il connaissait bien. Sophie, une femme aux cheveux bruns courts et aux yeux vifs, avait toujours été une alliée.
 


Chapitre 2 : Un vieil ami en détresse

Le lendemain, Julien se réveilla tôt, son esprit encore occupé par les mystères de la veille. Népal, comme toujours, était prêt à commencer la journée, trottinant joyeusement autour de l'appartement. Après un petit-déjeuner rapide, Julien et Népal se dirigèrent vers la maison de Marc.

La demeure gothique de Marc, située à la périphérie de Fribourg, semblait plus sombre que d'habitude. Les volets étaient partiellement fermés, et une aura de mystère imprégnait l'air. Julien frappa à la porte et fut rapidement accueilli par un Marc visiblement fatigué, ses cernes révélant une nuit sans sommeil.

"Bonjour, Julien. Entre vite," murmura Marc, jetant des regards inquiets par-dessus son épaule.

Julien et Népal suivirent Marc jusqu'au salon, où les artefacts découverts la veille étaient toujours dispersés sur la table basse. Le salon, autrefois chaleureux avec ses meubles en bois massif et ses tapis persans, semblait désormais froid et désordonné. Julien s'assit et observa attentivement Marc, attendant des explications supplémentaires.

"Alors, dis-moi exactement ce qui s'est passé," demanda Julien, notant l'anxiété palpable dans la voix de Marc.

Marc prit une profonde inspiration avant de commencer. "Tout a commencé il y a environ deux mois, lorsque l'équipe de construction du Pont de la Poya a découvert une série d'artefacts enfouis sous les fondations. Mon grand-père, historien amateur et passionné d'archéologie, a été immédiatement fasciné par ces découvertes. Il a commencé à passer ses journées à étudier ces objets."

Julien hocha la tête, incitant Marc à continuer. Pendant ce temps, il ne pouvait s'empêcher de penser aux responsabilités croissantes qui pesaient sur ses épaules. Pourquoi devait-il toujours se retrouver au cœur des mystères les plus sombres ? Cependant, il ne pouvait nier l'excitation qui montait en lui. Cette enquête pourrait bien être la plus importante de sa carrière.

"Un jour, il est revenu à la maison avec ce médaillon et ces parchemins. Il était convaincu qu'ils cachaient un grand secret lié à notre famille et à l'histoire de Fribourg. Mais peu de temps après, il a commencé à se comporter étrangement. Il parlait de voix qu'il entendait et de présences qu'il sentait autour de lui."

Marc fit une pause, sa voix tremblante. Ses mains, serrées autour d'une tasse de café, tremblaient légèrement. "Puis, il a disparu. Nous avons fouillé partout, mais il n'a laissé aucune trace. Peu après, mon oncle a également commencé à montrer des signes de paranoïa, avant de disparaître à son tour."

Julien écoutait attentivement, notant chaque détail dans son carnet. Il ressentait un mélange de compassion et de détermination. Il savait qu'il devait aider Marc, mais il était aussi conscient que chaque pas dans cette enquête pourrait le conduire plus profondément dans un abîme de secrets et de dangers.

"As-tu remarqué quelque chose d'étrange chez toi ? Des indices qui pourraient expliquer ces disparitions ?" demanda Julien, cherchant des connexions dans les détails.

Marc hocha la tête. "La nuit, j'entends des bruits étranges, comme des murmures ou des pas. Et j'ai trouvé des marques étranges gravées sur les murs de la cave. Je suis certain que tout cela est lié aux artefacts."

Julien se leva. "Montre-moi ces marques."

Ils descendirent dans la cave, une pièce sombre et froide éclairée par une unique ampoule vacillante. L'air y était humide et sentait la terre. Les murs étaient couverts de vieilles pierres, et au fond de la pièce, Julien aperçut des gravures étranges. Des symboles qui ressemblaient à ceux vus sur les artefacts.

"Ces symboles... ils semblent anciens, mais je ne peux pas les déchiffrer," dit Julien, prenant des photos avec son téléphone. "Nous devons trouver un expert pour analyser tout cela."

Marc acquiesça. "Je sais que c'est beaucoup à demander, mais peux-tu m'aider à résoudre ce mystère ? Je ne sais pas à qui d'autre m'adresser."

Julien posa une main rassurante sur l'épaule de Marc. "Bien sûr, je t'aiderai. Nous commencerons par montrer ces symboles au professeur Weiss. Il pourrait avoir des réponses."

L'Université de Fribourg, avec son architecture imposante et ses couloirs silencieux, était un lieu où Julien se sentait toujours inspiré. Chaque pierre semblait imprégnée d'histoire, et les hauts plafonds ajoutaient une majesté solennelle à l'endroit. Il avait rendez-vous avec le professeur Weiss, un éminent expert en langues anciennes et en symbolisme. Le bureau du professeur était encombré de livres et de parchemins, témoignant de décennies de recherche.

"Julien, Marc, entrez," les accueillit le professeur Weiss, un homme de petite taille avec des cheveux grisonnants et des lunettes rondes. "Montrez-moi ce que vous avez trouvé."

Julien sortit les photos des artefacts et des symboles gravés dans la cave de Marc. Le professeur Weiss les examina attentivement, ses yeux s'écarquillant d'intérêt.

"Ces symboles sont fascinants," murmura-t-il. "Ils semblent appartenir à une langue ancienne, peut-être liée aux confréries médiévales de Fribourg. Je vais devoir faire des recherches approfondies pour en savoir plus."

"Merci, professeur," répondit Julien. "Nous avons aussi besoin de savoir si ces artefacts peuvent être liés aux disparitions dans la famille de Marc."

Le professeur hocha la tête. "Je vais faire de mon mieux. Revenez me voir dans quelques jours, j'aurai peut-être des réponses pour vous."

En quittant l'université, Julien sentait une lueur d'espoir. Le professeur Weiss était l'un des meilleurs dans son domaine, et s'il pouvait déchiffrer les symboles, cela pourrait les mener à la vérité.

De retour chez Marc, Julien décida de continuer ses recherches aux archives de la ville. Sophie, la bibliothécaire qu'il connaissait bien, serait sans doute une aide précieuse. Sophie, une femme aux cheveux bruns courts et aux yeux vifs, avait toujours été une alliée fidèle dans ses enquêtes.

Aux archives, Sophie les accueillit chaleureusement. "Julien, Marc, je suis heureuse de vous voir. Comment puis-je vous aider aujourd'hui ?"

Julien expliqua rapidement la situation, montrant les photos des artefacts et des symboles. Sophie examina les images avec attention.

"Ces symboles me sont familiers," dit-elle enfin. "Ils ressemblent à ceux que j'ai vus dans des documents sur les anciennes confréries de Fribourg. Il y a peut-être un lien avec l'histoire de la ville et les légendes locales."

Julien hocha la tête. "C'est exactement ce que nous cherchons. Peux-tu nous aider à trouver des documents sur ces confréries et sur les fouilles archéologiques liées à la construction du Pont de la Poya ?"

Sophie sourit, ses yeux brillant d'excitation. "Bien sûr. Suivez-moi."

Ils passèrent l'après-midi plongés dans des vieux livres et des parchemins. La lumière du jour traversait les fenêtres étroites, projetant des ombres longues et dramatiques sur les tables de travail. Julien trouva des références à une ancienne confrérie appelée "Les Chevaliers de la Poya", une société secrète qui aurait existé au Moyen Âge. Les documents parlaient de rituels mystérieux et de trésors cachés, des éléments qui semblaient étrangement familiers.

Marc, quant à lui, découvrit des rapports de fouilles archéologiques mentionnant des artefacts similaires à ceux qu'ils avaient trouvés. Les rapports décrivaient des objets en métal gravés de symboles, des parchemins en langue inconnue, et des mentions de disparitions mystérieuses parmi les ouvriers.

"Regarde ça, Julien," dit Marc en brandissant un vieux document. "Il est écrit que plusieurs ouvriers ont disparu lors des fouilles. Ils ont attribué ces disparitions à des accidents, mais cela pourrait être lié aux artefacts."

Julien acquiesça. "Cela commence à faire sens. Les artefacts et les symboles sont liés à cette confrérie, et il semble que ceux qui les découvrent disparaissent mystérieusement. Nous devons en savoir plus sur ces Chevaliers de la Poya."

Sophie, qui écoutait attentivement, intervint. "Ces documents mentionnent également un site spécifique près de la Sarine où la confrérie aurait réalisé ses rituels. Cela pourrait être un bon endroit pour continuer vos recherches."

Marc regarda Julien avec une lueur d'espoir dans les yeux. "Penses-tu que nous devrions explorer cet endroit ?"

Julien réfléchit un moment avant de répondre. "Oui, cela vaut la peine d'être exploré. Mais nous devons être prudents. Si ces artefacts ont vraiment un lien avec les disparitions, nous pourrions nous retrouver en danger."

Sophie hocha la tête. "Je suis d'accord. Mais je crois aussi que découvrir la vérité est crucial. Je vais vous aider à préparer cette exploration."

La nuit tombait sur Fribourg, enveloppant la ville d'une obscurité mystique. Les lampadaires projetaient des halos de lumière sur les pavés mouillés, créant des reflets miroitants. Julien et Népal, avec Marc à leurs côtés, se préparaient à affronter les mystères et les dangers qui les attendaient. Les ombres de la Sarine murmuraient toujours, gardant jalousement leurs secrets, mais Julien Lefevre n'était pas homme à se laisser intimider. La quête de vérité ne faisait que commencer.

Alors qu'ils quittaient les archives, Julien sentit une détermination renouvelée. Il savait que chaque étape les rapprochait de la vérité, même si celle-ci était enfouie sous des siècles de secrets et de mystères. La route serait longue et semée d'embûches, mais avec des alliés comme Marc, Sophie et Népal, il se sentait prêt à affronter ce qui les attendait.

Le lendemain matin, ils se retrouvèrent à l'aube, équipés de lampes torches, de cartes et de provisions pour leur expédition. Le site mentionné dans les documents de la confrérie était situé dans une forêt dense près de la Sarine, un endroit isolé et peu fréquenté.

"Tout le monde est prêt ?" demanda Julien en regardant ses compagnons. Marc acquiesça, bien que sa nervosité soit palpable. Sophie, quant à elle, affichait une détermination calme.

"Allons-y," dit-elle simplement.

La forêt était sombre et silencieuse, les arbres anciens formant un plafond dense au-dessus de leurs têtes. Népal avançait prudemment, reniflant l'air et les environs, comme s'il sentait l'importance de leur mission. Le chemin était étroit et parfois difficile, mais ils continuaient à avancer, guidés par les indications des documents anciens.

Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent enfin à une clairière où se dressaient les ruines d'un ancien bâtiment en pierre. Les murs étaient recouverts de mousse et de lierre, et l'endroit dégageait une aura de mystère et de danger.

"C'est ici," murmura Sophie en consultant la carte. "Les Chevaliers de la Poya utilisaient cet endroit pour leurs rituels."

Julien sentit une montée d'adrénaline. "Restons sur nos gardes. Nous ne savons pas ce que nous allons trouver."

Ils avancèrent prudemment dans les ruines, explorant chaque recoin à la recherche d'indices. Marc trouva une vieille porte en bois, à moitié cachée sous un amas de débris. Julien s'approcha et, avec l'aide de Marc, réussit à dégager l'entrée.

"Derrière cette porte, nous pourrions trouver les réponses que nous cherchons," dit Julien en prenant une profonde inspiration avant d'ouvrir la porte.

L'intérieur était sombre et sentait le renfermé. Ils allumèrent leurs lampes torches et découvrirent un escalier en pierre descendant dans l'obscurité. Sans hésitation, Julien commença à descendre, suivi de près par Marc, Sophie et Népal.

En bas de l'escalier, ils se retrouvèrent dans une grande salle voûtée. Les murs étaient recouverts de symboles gravés, similaires à ceux des artefacts. Au centre de la salle, un autel en pierre portait des inscriptions et des objets rituels.

"Regardez ça," dit Sophie en s'approchant de l'autel. "Ces symboles... ils parlent d'un pouvoir ancien et d'un trésor caché."

Marc, les yeux écarquillés, murmura. "Est-ce possible que ce trésor soit encore ici ?"

Julien examina les inscriptions de plus près. "Si c'est le cas, nous devons être très prudents. Ces rituels et ces symboles suggèrent que les Chevaliers de la Poya protégeaient quelque chose de très important."

Soudain, un bruit sourd résonna dans la salle. Népal grogna, ses poils se hérissant sur son dos. Julien se tourna vers l'entrée, le cœur battant à tout rompre.

"Quelqu'un vient," murmura-t-il.

La tension monta d'un cran alors qu'ils se préparaient à affronter l'inconnu. Dans l'ombre, les secrets de la Sarine semblaient sur le point d'être dévoilés, mais à quel prix ?
 


 Chapitre 3 : Premiers soupçons

Le jour se levait à peine lorsque Julien, Népal et Marc quittèrent Fribourg pour se rendre dans la forêt près de la Sarine. Le brouillard matinal enveloppait les arbres, rendant l'atmosphère encore plus mystérieuse. Les oiseaux commençaient tout juste à chanter, mais le silence de la forêt semblait presque oppressant. Julien savait qu'ils étaient sur le point de découvrir quelque chose de crucial.

"Est-ce vraiment ici ?" demanda Marc, sa voix trahissant une nervosité palpable.

"Les documents de la confrérie indiquaient ce site," répondit Julien en consultant la carte. "Nous devons être prêts à tout."

Népal trottinait en avant, ses sens aiguisés, reniflant chaque recoin. Ils avancèrent prudemment à travers les sous-bois, évitant les branches basses et les racines traîtresses. Soudain, Népal se figea, le museau pointé vers un amas de rochers couverts de mousse.

"Qu'as-tu trouvé, mon vieux ?" murmura Julien en s'approchant. En regardant de plus près, il aperçut une ouverture entre les rochers. "Regardez ça. On dirait une entrée cachée."

Marc s'approcha, ses mains tremblant légèrement d'excitation. "Devons-nous entrer ?"

Julien hocha la tête. "Oui, mais faisons attention. On ne sait pas ce qui nous attend là-dedans."

Ils allumèrent leurs lampes torches et se glissèrent à l'intérieur. L'air y était frais et humide, et l'obscurité était totale. Les murs de pierre, couverts de symboles anciens, semblaient les observer alors qu'ils progressaient lentement. Julien sentait son cœur battre à tout rompre, chaque pas les rapprochant des secrets enfouis de la confrérie. Il ne pouvait s'empêcher de penser à la responsabilité qui pesait sur ses épaules. La peur de mettre en danger ses amis se mêlait à une détermination farouche de découvrir la vérité. Les secrets de la Sarine étaient trop importants pour être ignorés, et Julien savait qu'il ne pouvait plus reculer.

Ils débouchèrent dans une grande salle souterraine, semblable à celle qu'ils avaient découverte auparavant. Mais cette fois, l'endroit semblait plus ancien, plus sacré. Au centre, un autel en pierre était couvert de poussière et de toiles d'araignée, comme s'il n'avait pas été touché depuis des siècles.

"Regardez ça," dit Julien en pointant une série de gravures sur le mur. "Ces symboles... ils sont similaires à ceux des artefacts."

Marc s'approcha de l'autel, ses mains frôlant les inscriptions. Il ressentait un mélange d'excitation et de peur. L'idée que ces symboles puissent être responsables des disparitions de ses proches le terrifiait, mais l'espoir de retrouver son grand-père et son oncle lui donnait la force de continuer. "Pensez-vous que ce soit ici que les Chevaliers de la Poya réalisaient leurs rituels ?"

"Il y a de fortes chances," répondit Julien. "Mais nous devons encore comprendre ce qu'ils cherchaient à protéger."

Soudain, un bruit sourd résonna dans la salle. Népal grogna, ses poils se hérissant sur son dos. Julien se tourna vers l'entrée, le cœur battant à tout rompre.

"Quelqu'un vient," murmura-t-il.

La tension monta d'un cran alors qu'ils se préparaient à affronter l'inconnu. Dans l'ombre, les secrets de la Sarine semblaient sur le point d'être dévoilés, mais à quel prix ?

Une silhouette apparut dans l'encadrement de la porte, avançant lentement vers eux. Julien leva sa lampe torche pour éclairer le visage de l'intrus. C'était Sophie, la bibliothécaire.

"Sophie ? Qu'est-ce que tu fais ici ?" demanda Julien, soulagé mais confus.

"Je ne pouvais pas rester en arrière," répondit-elle, essoufflée. "J'ai trouvé quelque chose d'important dans les archives. Je devais vous le montrer immédiatement."

Elle sortit un vieux parchemin de son sac et le déplia. "Regardez ça. C'est un plan de la salle que vous avez découverte. Il montre un passage secret qui mène à une chambre cachée."

Julien examina le plan avec attention. Les détails étaient fascinants. Le parchemin, jauni par le temps, était couvert de symboles et de dessins minutieux. Chaque ligne semblait avoir été tracée avec soin, révélant une connaissance approfondie des lieux. "Si ce plan est correct, nous sommes sur le point de découvrir quelque chose de très important."

Marc, l'espoir renaissant dans ses yeux, demanda : "Où est ce passage ?"

Sophie pointa un coin de la salle. "Là-bas, derrière cette pierre."

Julien et Marc se dirigèrent vers l'endroit indiqué et commencèrent à déplacer les pierres. Après plusieurs minutes d'efforts, ils révélèrent une ouverture étroite menant à un tunnel obscur.

"Allons-y," dit Julien, déterminé. "La vérité nous attend."

Ils s'engouffrèrent dans le tunnel, leurs lampes torches éclairant le chemin. Le passage était étroit et sinueux, les murs de pierre se refermant parfois presque sur eux. Après ce qui sembla une éternité, ils débouchèrent dans une petite chambre cachée.

La pièce était remplie de coffres en bois, de vieux livres et de parchemins. Au centre, un piédestal portait un artefact en or, incrusté de pierres précieuses. Julien s'approcha avec précaution et l'examina de plus près. L'artefact était une statuette représentant une figure humanoïde avec des ailes déployées, tenant une clé dans une main et une épée dans l'autre. La statuette mesurait environ trente centimètres de haut et était finement ciselée, chaque détail révélant un artisanat exceptionnel. Les pierres précieuses qui l'incrustaient scintillaient à la lumière des lampes torches, ajoutant une aura de mystère et de puissance à l'objet.

"C'est incroyable," murmura-t-il. "Cet artefact... il pourrait être la clé de tout."

Soudain, un autre bruit se fit entendre derrière eux. Julien se retourna brusquement, mais il était trop tard. Une force invisible les projeta contre les murs, leurs lampes torches tombant au sol et s'éteignant dans un fracas. Dans l'obscurité, une voix froide et menaçante résonna.

"Vous n'auriez jamais dû venir ici. Les secrets des Chevaliers de la Poya ne doivent jamais être révélés."

Julien, l'esprit embrouillé par le choc, essaya de se relever. Népal était à ses côtés, grognant et montrant les dents. "Qui êtes-vous ?" demanda Julien, sa voix tremblante de colère et de peur.

La silhouette dans l'obscurité avança, révélant un homme d'âge moyen, vêtu d'une robe ancienne et tenant un bâton gravé de symboles. "Je suis le gardien de ces secrets. Et vous ne sortirez jamais d'ici vivants."

La tension était à son comble. Julien savait qu'ils étaient en grand danger, mais il refusait de laisser ces secrets sombrer à nouveau dans l'oubli. Avec une détermination renouvelée, il se prépara à affronter leur mystérieux adversaire, sachant que la quête de vérité venait de prendre un tournant des plus sombres et des plus dangereux.

Les yeux de Marc se remplissaient de peur alors qu'il regardait leur adversaire mystérieux. Il sentait le désespoir monter en lui, mais il savait qu'il ne pouvait abandonner maintenant. La disparition de ses proches était encore fraîche dans son esprit, et il devait découvrir la vérité. Même si la peur le paralysait presque, l'espoir de retrouver sa famille le poussait à se relever.

Sophie, quant à elle, ressentait un mélange d'excitation et d'appréhension. La découverte du plan et des symboles avait été un moment d'euphorie pour elle, mais elle comprenait aussi les risques qu'ils prenaient en suivant ces indices. Sa curiosité naturelle et son amour des mystères historiques étaient tempérés par une inquiétude croissante pour ses amis. Elle savait que chaque découverte les rapprochait du cœur du mystère, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander quels dangers les attendaient encore.

Julien, malgré la situation désespérée, ressentait une détermination farouche. Chaque pas dans cette enquête semblait le plonger plus profondément dans un abîme de mystères et de périls. Il savait qu'il ne pouvait reculer maintenant. Les secrets de la Sarine étaient trop importants pour être ignorés. Sa détermination à percer le mystère était plus forte que jamais, même si cela signifiait affronter des forces qu'il ne comprenait pas encore pleinement. Il se redressa, jetant un coup d'œil à Népal, prêt à défendre ses amis à tout prix.

L'homme, avec un sourire cruel, leva son bâton, prêt à frapper. Julien savait qu'ils devaient agir vite. Avec un cri de ralliement, il se jeta sur l'inconnu, espérant désarmer le gardien avant qu'il ne puisse utiliser son bâton. Mais l'homme était plus rapide que prévu. D'un mouvement habile, il esquiva l'attaque de Julien et le repoussa violemment contre le mur.

Marc, rassemblant son courage, se lança à son tour sur le gardien. Il attrapa le bâton et tenta de l'arracher des mains de l'homme, mais la force de celui-ci était impressionnante. Sophie, voyant la lutte désespérée de ses amis, saisit une pierre au sol et la lança de toutes ses forces vers le gardien. La pierre frappa l'homme à la tempe, le désorientant momentanément.

Julien en profita pour se relever et se jeter de nouveau sur le gardien, cette fois avec plus de détermination. Népal, sentant le danger, sauta sur l'homme, mordant son bras et le faisant crier de douleur. Ensemble, ils réussirent enfin à lui arracher le bâton des mains.

L'homme, maintenant désarmé et acculé, regarda Julien avec une haine pure. "Vous ne comprenez pas ce que vous avez fait. Les secrets des Chevaliers de la Poya ne doivent jamais être révélés."

Julien, le souffle court, répondit avec une détermination froide. "Nous n'avons pas l'intention de laisser ces secrets disparaître à nouveau. La vérité doit être connue."

Sophie, encore sous le choc, s'approcha de l'autel et examina les parchemins. "Julien, regarde ça. Ces documents... ils contiennent des informations sur les rituels et les trésors cachés de la confrérie."

Marc, essoufflé mais soulagé, se tourna vers Julien. "Nous devons les étudier et comprendre ce qui est arrivé à ma famille."

Julien hocha la tête. "Oui, mais nous devons aussi nous assurer que ces secrets ne tombent pas entre de mauvaises mains."

Ils attachèrent le gardien et fouillèrent la salle plus en profondeur. Chaque découverte les rapprochait un peu plus de la vérité, mais ils savaient que leur quête ne faisait que commencer. Les ombres de la Sarine murmuraient encore, gardant jalousement leurs secrets, mais Julien Lefevre et ses amis étaient prêts à tout pour les dévoiler.

Avec l'artefact en main et les documents précieux, ils quittèrent la chambre cachée, conscients que leur aventure venait de prendre un tournant décisif. La route serait encore longue et semée d'embûches, mais leur détermination à percer les mystères de Fribourg était inébranlable.

Chapitre 4 : Le mystère se dévoile

La forêt était encore enveloppée de la brume matinale lorsque Julien, Népal, Marc et Sophie quittèrent les ruines, leur découverte brûlant dans leur esprit. Ils savaient que le retour en ville ne serait que le début d'une nouvelle phase de leur enquête. Chaque pas les rapprochait de la vérité, mais aussi des dangers qu'ils avaient encore du mal à imaginer.

En traversant les sous-bois, Julien réfléchissait aux événements de la nuit précédente. Le gardien mystérieux, l'artefact en or, les parchemins découverts... Tout cela formait un puzzle complexe dont il ne détenait que quelques pièces. Il sentit Népal se rapprocher de lui, comme pour lui rappeler qu'il n'était pas seul dans cette quête.

"Sophie," commença-t-il, "ces documents que nous avons trouvés, ils parlent vraiment des rituels et des trésors des Chevaliers de la Poya ?"

Sophie hocha la tête, ses yeux brillants d'excitation malgré la fatigue. "Oui, Julien. Ils mentionnent des rituels anciens qui semblent avoir un lien avec des artefacts de grande valeur. Nous devons les étudier en détail pour comprendre ce que cela signifie vraiment."

Marc, marchant à leurs côtés, ne pouvait cacher son impatience. "Je veux savoir ce qui est arrivé à mon grand-père et à mon oncle. Si ces rituels sont responsables de leur disparition, alors nous devons le découvrir au plus vite."

En arrivant à Fribourg, ils décidèrent de se rendre directement chez Marc pour étudier les documents en toute sécurité. La maison gothique, bien que sombre et imposante, semblait offrir un refuge bienvenu après leur périlleuse expédition.

Installés dans le salon de Marc, autour de la grande table en bois massif, ils déployèrent les parchemins et commencèrent à les examiner minutieusement. Sophie, avec sa connaissance approfondie des textes anciens, prit la parole.

"Ces documents sont incroyablement bien conservés pour leur âge. Les Chevaliers de la Poya devaient être extrêmement précautionneux avec leurs écrits. Regardez ici," dit-elle en pointant un passage avec son doigt. "Ce texte décrit un rituel de protection, destiné à cacher un trésor d'une valeur inestimable."

Julien se pencha pour lire par-dessus son épaule. "Et ces symboles ? Ils semblent correspondre à ceux que nous avons vus sur les artefacts."

"Exactement," répondit Sophie. "Il est possible que ces artefacts soient des clés pour accéder à ce trésor. Mais il y a quelque chose d'autre ici... un avertissement."

Marc, qui feuilletait un autre parchemin, fronça les sourcils. "Un avertissement ? Quel genre d'avertissement ?"

Sophie lut à haute voix, traduisant le texte ancien. "Il est écrit que ceux qui cherchent à découvrir les secrets des Chevaliers de la Poya doivent se préparer à affronter de grands dangers. 'Les gardiens protégeront le savoir à tout prix.'"

Julien se redressa, son visage grave. "Nous avons déjà rencontré l'un de ces gardiens. Si d'autres existent, nous devons être extrêmement prudents."

Pour approfondir leurs recherches, ils décidèrent de se rendre à la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU) de Fribourg, située Rue de la Carrière 22. La vieille bâtisse en pierre, avec ses hauts plafonds et ses étagères remplies de livres, offrait une atmosphère propice à la concentration.

Le bibliothécaire, un homme âgé aux cheveux blancs, les accueillit avec un sourire chaleureux. "Bienvenue. Que puis-je faire pour vous aujourd'hui ?"

Julien expliqua brièvement leur recherche, sans entrer dans les détails les plus sombres. "Nous cherchons des informations sur une ancienne confrérie appelée les Chevaliers de la Poya. Avez-vous des documents qui pourraient nous aider ?"

Le bibliothécaire hocha la tête et les guida vers une section reculée de la bibliothèque, où se trouvaient les archives médiévales. "Vous trouverez ici plusieurs volumes sur les confréries et les sociétés secrètes de Fribourg. Prenez votre temps."

Ils se plongèrent dans les livres et les parchemins, cherchant des indices supplémentaires. Marc trouva un manuscrit qui semblait particulièrement intéressant. "Julien, regarde ça. Ce texte parle d'une cérémonie de passage chez les Chevaliers de la Poya. Il pourrait contenir des indices sur les rituels que nous avons découverts."

Julien prit le manuscrit et le parcourut rapidement. "C'est fascinant. Ils mentionnent un lieu sacré près de la Sarine, où les nouveaux membres devaient prêter serment. Cela pourrait être lié à notre chambre cachée."

Alors qu'ils continuaient leurs recherches, Sophie tomba sur un document qui attira son attention. "Julien, venez voir ceci. Il s'agit d'une carte ancienne de Fribourg, datant de l'époque des Chevaliers de la Poya. Elle montre des tunnels souterrains reliant différents points clés de la ville."

Julien s'approcha et examina la carte. "Ces tunnels pourraient nous conduire à d'autres cachettes ou artefacts. Nous devons vérifier ces endroits."

Marc, reprenant espoir, ajouta : "Si nous trouvons ces tunnels, nous pourrions découvrir d'autres indices sur ce qui est arrivé à ma famille."

Ils prirent des notes détaillées et décidèrent de se rendre sur place dès le lendemain. La nuit tombait à nouveau sur Fribourg, et ils savaient qu'ils auraient besoin de toute leur énergie pour affronter ce qui les attendait.

De retour chez Marc, ils discutèrent des prochaines étapes. "Nous devons être prudents," insista Julien. "Les gardiens des secrets sont bien réels, et nous avons déjà vu de quoi ils sont capables."

Sophie acquiesça. "Nous devrions nous préparer. Peut-être emmener des provisions et du matériel pour explorer les tunnels."

Soudain, un bruit sourd retentit à l'extérieur de la maison. Népal se mit à grogner, ses poils se hérissant. Julien se leva d'un bond, se dirigeant vers la fenêtre. À travers la vitre, il aperçut plusieurs silhouettes se déplaçant dans l'ombre.

"Nous avons de la compagnie," murmura-t-il. "Préparez-vous. Ça pourrait être dangereux."

Ils s'armèrent de tout ce qu'ils pouvaient trouver, prêts à défendre leur découverte. Les ombres approchaient, et Julien savait qu'ils étaient sur le point de vivre une nouvelle confrontation. Le mystère des Chevaliers de la Poya s'épaississait, et chaque révélation semblait attirer davantage de danger.

Les intrus frappèrent à la porte, et Julien ouvrit prudemment, révélant trois hommes vêtus de noir, leurs visages masqués. "Nous savons ce que vous cherchez," dit l'un d'eux d'une voix froide. "Vous feriez mieux de nous remettre ce que vous avez trouvé."

Julien, le regard déterminé, répondit fermement. "Nous ne reculons pas devant les menaces. Si vous voulez ces secrets, vous devrez passer par nous."

La tension monta d'un cran. Les hommes en noir tentèrent de forcer l'entrée, mais Julien et ses amis se défendirent avec acharnement. Népal, fidèle compagnon, mordit l'un des intrus, le faisant reculer. Marc, armé d'un bâton trouvé dans la maison, frappa un autre assaillant, tandis que Sophie, utilisant un livre épais, assomma un troisième homme.

La bataille fut brève mais intense. Les intrus, réalisant qu'ils ne pouvaient vaincre, prirent la fuite, laissant Julien et ses amis essoufflés mais victorieux.

"Nous devons être plus prudents," déclara Julien, reprenant son souffle. "Ces hommes ne s'arrêteront pas là. Nous devons protéger nos découvertes à tout prix."

Sophie, secouée mais déterminée, ajouta : "Et nous devons continuer à chercher. Les secrets des Chevaliers de la Poya sont plus proches que jamais."

Marc, regardant les documents et l'artefact qu'ils avaient protégés, sentit un nouvel espoir naître en lui. "Nous trouverons la vérité. Peu importe les obstacles."

Après la confrontation, Julien savait qu'il fallait renforcer leur sécurité et leur plan. Ils retournèrent à la bibliothèque pour étudier plus en profondeur les manuscrits trouvés. La carte des tunnels souterrains était la clé. En la superposant avec une carte actuelle de Fribourg, ils pouvaient identifier les points d'accès possibles.

Julien se tourna vers ses amis. "Nous devons explorer ces tunnels, mais cette fois, nous devons être mieux préparés. Sophie, peux-tu trouver plus de détails sur ces points d'accès ?"

Sophie hocha la tête. "Je vais chercher dans les archives. Peut-être que nous trouverons des mentions de ces tunnels dans des documents plus récents."

Marc, toujours déterminé à découvrir la vérité sur sa famille, ajouta : "Je vais me renseigner auprès de quelques historiens locaux. Peut-être que certains d'entre eux connaissent des histoires ou des légendes qui pourraient nous aider."

Le lendemain, équipés de lampes torches, de cordes et de provisions, ils se retrouvèrent devant l'un des points d'accès identifiés sur la carte. L'entrée, partiellement obstruée par des débris, semblait n'avoir pas été utilisée depuis des décennies. Julien prit une profonde inspiration et commença à déblayer l'ouverture avec l'aide de Marc. Bientôt, ils purent entrer dans le tunnel.

À l'intérieur, les murs en pierre suintaient d'humidité, et l'air était lourd et oppressant. Leurs pas résonnaient sinistrement alors qu'ils avançaient prudemment, les faisceaux de leurs lampes torches perçant l'obscurité. Népal, toujours à l'avant-garde, explorait chaque recoin avec vigilance.

"Regardez là-bas," murmura Sophie en pointant une inscription gravée dans la pierre. "Ce sont les mêmes symboles que nous avons vus sur les artefacts. Nous sommes sur la bonne voie."

Julien hocha la tête, mais il restait sur ses gardes. "Nous devons rester prudents. Ces tunnels peuvent être piégés, et les gardiens des secrets ne sont peut-être pas loin."

Après une longue marche, le tunnel déboucha finalement sur une grande salle voûtée. Les murs étaient décorés de fresques représentant des scènes de rituels anciens, et au centre de la pièce se trouvait un autel en marbre, surmonté d'une statue d'un chevalier en armure. À ses pieds, une série de coffres en bois semblait attendre d'être ouverte.

"Nous y sommes," murmura Marc, ses yeux brillant d'excitation. "Le trésor des Chevaliers de la Poya."

Sophie s'approcha des coffres avec précaution. "Attendons un instant. Il pourrait y avoir des pièges."

Julien et Marc acquiescèrent, et ensemble, ils inspectèrent minutieusement chaque coffre. Après plusieurs minutes de recherche, ils conclurent qu'il n'y avait aucun danger apparent.

"Allons-y," dit Julien en soulevant le couvercle du premier coffre.

À l'intérieur, ils trouvèrent des artefacts en or, des parchemins anciens et des bijoux ornés de pierres précieuses. Les trésors des Chevaliers de la Poya étaient enfin devant eux.

"Incroyable," souffla Marc. "Nous avons trouvé ce que ma famille cherchait depuis des générations."

Sophie examina les parchemins avec attention. "Ces documents contiennent des informations précieuses sur les rituels et les secrets de la confrérie. Nous devons les étudier attentivement."

Julien hocha la tête. "Mais avant tout, nous devons sortir d'ici en sécurité."

Alors qu'ils commençaient à ranger les trésors dans leurs sacs, un bruit sourd retentit à l'entrée de la salle. Julien se tourna brusquement, son cœur battant à tout rompre.

"Quelqu'un vient," murmura-t-il.

Des silhouettes apparurent dans l'encadrement de la porte. C'était le même groupe d'hommes en noir qui les avaient attaqués la veille. Julien se plaça instinctivement devant ses amis, prêt à défendre leur découverte.

"Vous ne sortirez pas d'ici vivants," déclara le chef des intrus, un sourire cruel sur les lèvres.

La tension monta d'un cran. Julien savait qu'ils devaient agir vite pour protéger les trésors et les secrets qu'ils venaient de découvrir.

"Préparez-vous," murmura-t-il à Marc et Sophie. "Nous devons les neutraliser avant qu'ils ne puissent nous attaquer."

La bataille qui s'ensuivit fut féroce. Népal, fidèle compagnon, se jeta sur les intrus, mordant et griffant avec férocité. Marc et Julien, armés de bâtons et de pierres, se défendirent avec détermination. Sophie, utilisant un vieux chandelier en fer, parvint à assommer l'un des hommes.

Les intrus, surpris par la résistance acharnée de Julien et ses amis, commencèrent à battre en retraite. Le chef, voyant ses hommes en difficulté, hurla de rage avant de disparaître dans les ombres du tunnel.

Essoufflés mais victorieux, Julien, Marc et Sophie se regroupèrent. "Nous devons partir maintenant," dit Julien. "Avant qu'ils ne reviennent avec des renforts."

Ensemble, ils rassemblèrent les trésors et les parchemins et se précipitèrent vers la sortie. Le chemin du retour fut éprouvant, mais leur détermination les portait. Lorsqu'ils émergèrent enfin du tunnel, la lumière du jour les accueillit, apportant un sentiment de soulagement et de triomphe.

"Nous avons réussi," murmura Marc, les yeux remplis de gratitude.

Julien sourit, posant une main sur l'épaule de son ami. "Ce n'est que le début. Nous devons maintenant protéger ces trésors et révéler la vérité sur les Chevaliers de la Poya."

Avec une nouvelle détermination, ils se dirigèrent vers le château de La Poya, conscients que leur aventure ne faisait que commencer. Les secrets de Fribourg étaient sur le point d'être dévoilés, et rien ne pourrait les arrêter.

Chapitre 5 : Le Château de La Poya

Le château de La Poya se dressait fièrement sur une colline surplombant Fribourg. Sa façade néoclassique imposante et ses jardins impeccables témoignaient de son riche passé et de son importance patrimoniale. Julien, Marc, Sophie et Népal arrivèrent au château avec un mélange de curiosité et d'appréhension. Ils savaient que cet endroit détenait peut-être les réponses à leurs questions sur les Chevaliers de la Poya.

En approchant de l'entrée principale, Julien s'arrêta pour admirer l'architecture. "Le château a été construit entre 1698 et 1701 par François-Philippe de Lanthen-Heid," expliqua-t-il. "C'est le premier exemple d'architecture néo-palladienne au nord des Alpes."

Sophie, fascinée par les détails architecturaux, ajouta : "Regardez les ornements en stuc du grand salon. Ils ont été réalisés par le stucateur tessinois Antonio Roncati, l'un des plus grands artistes de son époque."

Marc, plus pragmatique, demanda : "Où devons-nous chercher en premier ?"

Julien sortit la carte ancienne de Fribourg et la superposa avec un plan du château. "Il y a des mentions de passages secrets et de chambres cachées. Nous devons vérifier les zones autour du grand salon et des rotondes latérales."

Ils pénétrèrent dans le château, leurs pas résonnant sur le marbre poli du hall d'entrée. La grandeur des lieux était intimidante, mais leur détermination était plus forte que jamais. Julien guida le groupe vers le grand salon, une pièce majestueuse ornée de fresques et de dorures.

"Ici," dit-il en pointant un mur décoré. "Les documents mentionnaient un passage secret derrière un panneau mural."

Marc et Sophie examinèrent attentivement le mur, cherchant des indices. Sophie appuya doucement sur un relief en forme de fleur, et un déclic se fit entendre. Une section du mur coulissa lentement, révélant un étroit passage obscur.

"Bien joué, Sophie," dit Julien avec un sourire. "Allons-y."

Ils s'engouffrèrent dans le passage, leurs lampes torches illuminant le chemin. Le couloir les conduisit à une petite salle voûtée, remplie de coffres anciens et de parchemins poussiéreux. Au centre, une table en pierre portait une série de symboles gravés.

"Regardez ça," murmura Sophie en examinant les gravures. "Ce sont les mêmes symboles que ceux des artefacts. Nous devons déchiffrer leur signification."

Julien hocha la tête. "Ces symboles pourraient révéler l'emplacement exact du trésor ou d'autres artefacts importants."

Alors qu'ils commençaient à analyser les symboles, un bruit sourd retentit à l'entrée du passage. Népal se mit à grogner, ses poils se hérissant.

"Quelqu'un vient," murmura Marc, le visage tendu.

Des silhouettes apparurent à l'entrée du passage, éclairées par des lampes torches. Julien reconnut immédiatement le chef des hommes en noir qu'ils avaient affronté plus tôt.

"Vous ne pouvez pas échapper aux gardiens des secrets," déclara le chef d'une voix froide. "Nous protégerons ces trésors à tout prix."

La tension monta instantanément. Julien savait qu'ils devaient agir vite pour protéger leurs découvertes. "Préparez-vous à défendre ces trésors," murmura-t-il à ses amis.

La confrontation fut intense. Julien et Marc se battirent avec acharnement, utilisant des bâtons et des outils trouvés dans la salle. Sophie, armée d'une lampe torche, frappa l'un des hommes, tandis que Népal attaquait férocement les intrus. Les gardiens, surpris par la résistance de Julien et de ses amis, commencèrent à reculer.

"Nous devons partir maintenant," dit Julien, essoufflé mais déterminé. "Emportons ce que nous pouvons et sortons d'ici."

Ils rassemblèrent rapidement les parchemins et quelques artefacts et se précipitèrent vers la sortie. Les gardiens, désorganisés, ne purent les empêcher de fuir. Lorsqu'ils émergèrent du passage secret, la lumière du jour les accueillit, apportant un sentiment de soulagement.

"Nous avons réussi," souffla Marc, ses yeux brillants de gratitude.

Julien sourit, posant une main sur l'épaule de son ami. "Ce n'est que le début. Nous devons maintenant protéger ces trésors et révéler la vérité sur les Chevaliers de la Poya."

Ils quittèrent le château de La Poya, conscients que leur aventure ne faisait que commencer. Les secrets de Fribourg étaient sur le point d'être dévoilés, et rien ne pourrait les arrêter.

De retour chez Marc, ils installèrent les artefacts et les parchemins sur la grande table en bois massif. Julien, Sophie et Marc commencèrent à étudier les documents, cherchant à déchiffrer les symboles et à comprendre les rituels décrits.

"Ces parchemins sont incroyables," murmura Sophie en examinant un document particulièrement ancien. "Ils contiennent des informations sur les rituels de protection et les cérémonies des Chevaliers de la Poya. Si nous pouvons les comprendre, nous pourrions découvrir des secrets encore plus grands."

Julien hocha la tête. "Et nous devons aussi nous préparer à d'éventuelles attaques des gardiens. Ils ne nous laisseront pas tranquille tant que nous aurons ces trésors."

Marc, déterminé, ajouta : "Nous devons aussi trouver un moyen de rendre ces découvertes publiques, pour que tout le monde connaisse la vérité sur les Chevaliers de la Poya."

Sophie sourit. "Nous y arriverons. Nous avons déjà surmonté tant d'obstacles. Rien ne pourra nous arrêter."

La nuit tomba sur Fribourg, mais l'atmosphère dans la maison de Marc était remplie d'excitation et d'espoir. Julien, Sophie, Marc et Népal savaient que leur quête était loin d'être terminée, mais ils étaient prêts à affronter tous les défis pour découvrir la vérité.

Leur prochaine étape serait de déchiffrer les parchemins et de comprendre les secrets qu'ils renfermaient. Les mystères de Fribourg commençaient à se dévoiler, et leur détermination à révéler la vérité n'avait jamais été aussi forte.

Pour donner un contexte à la suite, Julien expliqua à ses amis l'importance historique du château de La Poya. "Le maître de l'ouvrage, François-Philippe de Lanthen-Heid, était un notable fribourgeois influent. Membre du Petit Conseil à 29 ans, bourgmestre de Fribourg à 35 ans, et bailli du canton de Fribourg, il jouissait d'une grande influence. Il a fait construire ce château à son retour de Versailles, où il était délégué suisse auprès de Louis XIV."

Marc, intrigué, demanda : "Pensez-vous que les secrets des Chevaliers de la Poya aient un lien avec la cour de Louis XIV ?"

Julien hocha la tête pensivement. "C'est possible. La richesse et le pouvoir de Lanthen-Heid auraient pu lui permettre de s'associer avec des confréries secrètes pour protéger des trésors ou des connaissances précieuses."

Sophie ajouta : "Nous devrions également chercher des indices dans les autres propriétés de Lanthen-Heid mentionnées dans les archives, comme les châteaux à Cugy et à Montet, ou même sa maison bourgeoise à Fribourg."

Marc acquiesça. "Nous devons explorer toutes les pistes possibles."

Le lendemain, ils décidèrent de retourner au château de La Poya pour une exploration plus approfondie. Cette fois, ils prirent soin de se munir de matériel de sécurité supplémentaire, y compris des détecteurs de pièges et des outils pour ouvrir les passages secrets. La tension était palpable, mais leur détermination à découvrir la vérité les poussait à avancer.

De retour au château, ils commencèrent par explorer les jardins néoclassiques en terrasse, avec leurs bassins et leurs statues élégantes. Julien expliqua que ces jardins avaient été aménagés en 1914 par Adolf Ernst Vivell, un paysagiste renommé.

"Ces jardins pourraient contenir des indices," suggéra Sophie. "Regardez, il y a des motifs similaires à ceux que nous avons vus dans les salles souterraines."

Marc et Julien examinèrent les motifs de plus près. "Il y a peut-être un passage secret ici," dit Julien en s'agenouillant pour inspecter une statue de plus près.

Après quelques minutes de recherche, ils découvrirent un mécanisme caché sous la statue. En activant le mécanisme, une section du sol se souleva, révélant un escalier en pierre menant à une nouvelle salle souterraine.

"Incroyable," murmura Marc. "Nous devons descendre et voir ce que nous pouvons trouver."

L'escalier les conduisit à une vaste salle remplie de trésors et de documents anciens. Les murs étaient recouverts de fresques détaillant l'histoire des Chevaliers de la Poya et leurs exploits.

"Regardez ça," dit Sophie en montrant une fresque représentant une cérémonie secrète. "C'est une représentation de l'un des rituels mentionnés dans les parchemins."

Julien et Marc s'approchèrent pour examiner la fresque. Les détails complexes et vivants de la scène représentaient un groupe de chevaliers en train de réaliser un rituel sous une lumière mystique. Au centre, un chevalier tenait un artefact semblable à celui qu'ils avaient découvert.

"Ces fresques sont fascinantes," murmura Sophie. "Elles montrent non seulement les rituels, mais aussi les visages des chevaliers. Peut-être pourrions-nous identifier certains d'entre eux."

Julien hocha la tête. "Si nous pouvions faire des correspondances entre ces visages et les membres des familles notables de Fribourg, cela pourrait nous fournir des pistes précieuses."

Marc, fouillant dans les coffres, trouva un livre relié en cuir. "Regardez ceci. Il semble contenir des notes et des noms. Peut-être des journaux de bord ou des registres des chevaliers."

Sophie prit le livre avec précaution et l'ouvrit. "Les pages sont anciennes mais bien conservées. Nous pourrions trouver des informations cruciales ici."

Alors qu'ils continuaient à explorer la salle, Népal commença à aboyer furieusement, alertant tout le monde. Une porte dissimulée s'ouvrit brusquement, et un groupe d'hommes en noir fit irruption, armés et déterminés.

"Nous devons défendre ces découvertes," cria Julien en prenant position.

La bataille fut féroce. Julien, Marc et Sophie se battirent avec toute la détermination et le courage qu'ils pouvaient rassembler. Népal, fidèle et courageux, attaqua les intrus avec une férocité sans pareille. Malgré leur nombre supérieur, les intrus semblaient surpris par la résistance acharnée du groupe.

Sophie utilisa le livre en cuir comme arme improvisée, frappant l'un des assaillants à la tête. Marc, utilisant une vieille épée trouvée parmi les artefacts, parvint à repousser deux des hommes. Julien, armé d'un bâton de cérémonie, parvint à désarmer le chef des intrus.

"Vous ne savez pas ce que vous faites," grogna le chef, son visage tordu de colère. "Ces secrets doivent rester enfouis."

Julien, essoufflé mais déterminé, répondit : "La vérité doit être révélée. Les secrets des Chevaliers de la Poya appartiennent à l'histoire, et non à un groupe secret."

Les intrus, voyant qu'ils ne pouvaient pas l'emporter, commencèrent à battre en retraite. "Ce n'est pas fini," menaça le chef avant de disparaître dans l'obscurité.

Essoufflés mais victorieux, Julien, Marc, Sophie et Népal se regroupèrent. "Nous devons quitter cet endroit et mettre ces découvertes en sécurité," dit Julien.

Ils rassemblèrent les parchemins, les livres et les artefacts, puis sortirent précipitamment de la salle secrète. Le chemin du retour fut éprouvant, mais leur détermination les portait. Lorsqu'ils émergèrent enfin à l'air libre, la lumière du jour apporta un sentiment de soulagement.

De retour chez Marc, ils sécurisèrent les trésors et les documents et commencèrent immédiatement à les étudier. "Nous devons comprendre ces rituels et ces symboles," dit Sophie. "Ils pourraient nous conduire à d'autres découvertes ou nous aider à comprendre l'histoire des Chevaliers de la Poya."

Marc acquiesça. "Et nous devons également nous préparer à d'autres attaques. Les gardiens ne renonceront pas facilement."

Julien, regardant les documents étalés sur la table, sentit une détermination renouvelée. "Nous devons protéger ces trésors et révéler la vérité. Les mystères de Fribourg ne peuvent plus rester dans l'ombre."

Avec une nouvelle détermination, ils se mirent au travail, conscients que leur aventure ne faisait que commencer. Les secrets de La Poya et des Chevaliers attendaient d'être dévoilés, et rien ne pourrait les arrêter.

Chapitre 7 : Une pause dans l'intrigue

Après des jours intenses de recherches et de confrontations, Julien, Marc, Sophie et Népal décidèrent de faire une pause bien méritée. Ils avaient besoin de réfléchir aux nouvelles informations qu'ils avaient découvertes et de planifier leurs prochaines étapes. Une journée de détente à explorer les lieux emblématiques de Fribourg semblait être le remède parfait pour reprendre des forces.

Leur première destination fut la majestueuse Cathédrale Saint-Nicolas. Érigée au 13ème siècle, la cathédrale était un exemple impressionnant d'architecture gothique. En approchant de l'édifice, Julien ne put s'empêcher d'admirer la façade ornée de sculptures délicates.

"Regardez ces détails," dit-il en pointant les gargouilles et les reliefs sur les murs. "Chaque sculpture raconte une histoire."

Sophie, passionnée par l'histoire de l'art, acquiesça avec enthousiasme. "La cathédrale est non seulement un lieu de culte, mais aussi un musée vivant de l'architecture médiévale."

À l'intérieur, ils furent accueillis par les vitraux colorés qui projetaient des lumières chatoyantes sur les murs en pierre. Ils prirent le temps de se promener dans les allées, admirant les chapelles latérales et les œuvres d'art religieuses.

Marc s'arrêta devant l'autel principal. "Il est incroyable de penser que ce lieu a été témoin de tant d'événements historiques," murmura-t-il.

Julien hocha la tête. "Et qui sait, peut-être que certains des secrets des Chevaliers de la Poya sont liés à cet endroit."

Après avoir quitté la cathédrale, le groupe se dirigea vers le célèbre Pont de Berne. Construit au 13ème siècle, ce pont couvert en bois était l'un des monuments les plus emblématiques de Fribourg. En traversant le pont, ils profitèrent de la vue pittoresque sur la rivière Sarine et les collines environnantes.

"Ce pont est un véritable symbole de Fribourg," déclara Julien en s'appuyant sur la rambarde. "Il a survécu à des siècles d'histoire."

Sophie sourit en observant les vieilles planches de bois sous leurs pieds. "Chaque pas que nous faisons ici nous rapproche de l'histoire de la ville."

Ils s'arrêtèrent au milieu du pont pour contempler la vue. Népal, assis à côté d'eux, observait l'eau qui coulait en contrebas.

Leur prochaine étape fut la vieille ville de Fribourg, un dédale de ruelles pavées et de maisons médiévales bien conservées. En se promenant dans les rues étroites, ils purent sentir l'âme historique de la ville. Les façades colorées des maisons, les balcons fleuris et les enseignes en fer forgé donnaient un charme unique à chaque coin de rue.

Marc s'arrêta devant une fontaine ornée. "Regardez cette fontaine. Elle date du 16ème siècle."

Julien s'approcha pour lire l'inscription gravée. "Chaque fontaine a son histoire. C'est incroyable de penser à toutes les générations qui ont puisé de l'eau ici."

Ils continuèrent leur promenade, s'arrêtant de temps en temps pour admirer une maison particulièrement belle ou pour entrer dans une petite boutique d'artisanat local.

Pour finir leur journée, ils décidèrent de visiter la Tour de Bourguillon, une ancienne tour de guet située sur une colline surplombant la ville. La montée fut raide, mais la vue depuis le sommet en valait la peine. De là, ils pouvaient voir toute la ville de Fribourg étalée devant eux, avec ses toits en tuiles rouges, ses clochers d'église et ses ponts pittoresques.

"Quelle vue magnifique," s'exclama Sophie. "On peut voir tous les endroits où nous sommes allés aujourd'hui."

Julien, assis sur une pierre, prit un moment pour réfléchir. "Cette pause était nécessaire. Nous avons découvert tant de choses, et nous avons encore un long chemin à parcourir."

Marc acquiesça. "Oui, mais aujourd'hui nous a rappelé pourquoi nous faisons cela. Fribourg est une ville avec une histoire riche et fascinante. Découvrir ses secrets en vaut la peine."

Népal, allongé à leurs pieds, semblait également apprécier la pause. Son pelage luisait sous le soleil couchant, et il regardait la ville avec ses amis.

Le lendemain matin, ils décidèrent de commencer leur journée par une visite à la piscine de la Motta. Située en plein air, cette piscine historique, construite dans les années 1920, offrait une vue imprenable sur la vieille ville et la cathédrale.

En arrivant, ils furent accueillis par le bruit apaisant de l'eau et les rires des baigneurs. Julien, Marc et Sophie se changèrent rapidement et plongèrent dans l'eau fraîche, profitant du moment de détente.

"C'est agréable de prendre un peu de temps pour se relaxer," dit Marc en flottant sur le dos. "Nous avons vraiment besoin de cette pause."

Sophie, nageant près du bord, sourit. "Et c'est un endroit magnifique pour se ressourcer. La vue depuis ici est incroyable."

Julien, observant la cathédrale en arrière-plan, hocha la tête. "Fribourg a tant à offrir. Chaque coin de cette ville est imprégné d'histoire."

Après une bonne baignade, ils s'étendirent sur les pelouses pour se sécher au soleil. Népal, lui, profitait de l'herbe douce pour se rouler et se détendre.

L'après-midi, ils décidèrent de prendre le funiculaire de Fribourg, l'un des derniers funiculaires au monde fonctionnant encore grâce aux eaux usées. Inauguré en 1899, ce funiculaire relie le bas de la ville à la ville haute, offrant une vue unique sur les toits et les ruelles de Fribourg.

"Prendre ce funiculaire, c'est comme remonter dans le temps," dit Julien en observant les mécanismes anciens de l'engin.

Le trajet fut court mais pittoresque. En arrivant en haut, ils eurent une vue panoramique sur la ville et ses environs.

"Fribourg est vraiment une ville unique," dit Marc en regardant au loin. "Nous sommes chanceux de pouvoir explorer ses secrets."

Sophie, prenant une photo de la vue, ajouta : "Chaque lieu que nous visitons nous rapproche un peu plus de la compréhension de cette ville et de ses mystères."

En redescendant la colline, ils se sentirent revigorés et prêts à reprendre leur enquête. De retour chez Marc, ils prirent le temps de revoir leurs notes et de planifier leurs prochaines étapes.

La maison de Marc était une imposante demeure gothique située dans une rue tranquille de la vieille ville de Fribourg. Construite au 16ème siècle, elle se distinguait par ses murs en pierre sombre et ses fenêtres à meneaux. La façade était ornée de gargouilles et de motifs sculptés qui semblaient raconter des histoires anciennes.

En entrant, ils furent accueillis par le craquement du parquet en bois massif sous leurs pieds. Le hall d'entrée était spacieux, avec un plafond voûté et des murs décorés de tapisseries représentant des scènes médiévales. Un grand escalier en colimaçon, en bois de chêne sculpté, menait aux étages supérieurs.

"Cette maison a une âme," murmura Sophie en passant la main sur la rampe de l'escalier. "On sent l'histoire à chaque coin."

Ils se dirigèrent vers le salon, une pièce chaleureuse et confortable, éclairée par la lumière douce de plusieurs lampes à abat-jour en dentelle. Les murs étaient couverts de bibliothèques remplies de livres anciens et de documents précieux. Une grande cheminée en pierre, ornée de motifs floraux sculptés, trônait au centre de la pièce, apportant une atmosphère accueillante.

Marc s'installa dans un fauteuil en cuir usé près de la cheminée. "C'est ici que nous avons passé tant de nuits à essayer de déchiffrer les secrets des Chevaliers de la Poya," dit-il en regardant autour de lui.

Julien hocha la tête. "Et nous avons encore beaucoup à découvrir."

Sur la grande table en bois massif au centre de la pièce, des piles de parchemins, de livres et de cartes anciennes étaient étalées. Une lampe de bureau en laiton, avec un abat-jour vert, éclairait les documents, créant un contraste frappant avec l'ambiance feutrée du salon.

"Chaque document ici est une pièce du puzzle," dit Sophie en prenant un parchemin. "Nous devons tout analyser minutieusement."

Julien étala la carte de Fribourg sur la table. "Demain, nous explorerons les autres sites indiqués sur cette carte. Chaque endroit pourrait nous rapprocher de la vérité."

La cuisine de la maison de Marc, située juste à côté du salon, était une pièce charmante avec des armoires en bois sombre et un plan de travail en marbre. Des casseroles en cuivre pendaient au-dessus de l'îlot central, et une vieille cuisinière à bois ajoutait une touche rustique. Ils décidèrent de préparer un repas simple mais réconfortant pour reprendre des forces.

Ensemble, ils préparèrent des pâtes aux champignons, une recette traditionnelle de la région. L'odeur délicieuse remplissait la maison, créant une atmosphère chaleureuse et conviviale. Ils s'assirent autour de la grande table de la cuisine, partageant le repas et discutant de leurs découvertes.

"Fribourg est une ville fascinante," dit Marc en servant le vin. "Chaque coin de rue, chaque bâtiment a une histoire à raconter."

Sophie, savourant une bouchée de pâtes, acquiesça. "Et chaque histoire nous rapproche un peu plus des Chevaliers de la Poya."

Après le dîner, ils retournèrent au salon. Sophie alluma la cheminée, et le crépitement des bûches ajouta une ambiance apaisante. Népal, fidèle compagnon, s'installa près du feu, profitant de la chaleur.

"Nous devons rester sur nos gardes," rappela Julien en consultant ses notes. "Les gardiens des secrets ne nous laisseront pas tranquilles."

Marc, déterminé, ajouta : "Nous découvrirons ce qui est arrivé à ma famille et nous dévoilerons les secrets des Chevaliers de la Poya."

Ils passèrent le reste de la soirée à analyser les documents et à planifier leurs prochaines explorations. Chaque découverte était soigneusement notée, chaque indice minutieusement examiné. La maison de Marc, avec son atmosphère historique et ses trésors cachés, était le refuge idéal pour leurs recherches.

Alors que la nuit avançait, Julien se leva pour fermer les volets en bois épais, protégeant ainsi la maison des regards indiscrets. Il jeta un coup d'œil par la fenêtre, observant les rues silencieuses de Fribourg, baignées dans la lumière argentée de la lune.

"Nous avons encore un long chemin à parcourir," dit-il en retournant vers ses amis. "Mais je suis confiant. Ensemble, nous percerons les mystères de cette ville."

Avec une nouvelle détermination, ils se préparèrent pour la suite de leur aventure. Les mystères de Fribourg attendaient d'être dévoilés, et rien ne pourrait les arrêter.

Ils décidèrent de se reposer pour la nuit. Les chambres de la maison de Marc étaient tout aussi charmantes que le reste de la maison, avec des lits à baldaquin, des draperies en velours et des tapis épais. Sophie s'installa dans une chambre décorée de tapisseries florales, tandis que Julien prit une chambre aux tons plus sombres, avec des meubles en bois massif.

Népal, quant à lui, trouva une place confortable au pied du lit de Julien, gardant un œil vigilant sur ses amis. Malgré l'excitation et les tensions des derniers jours, ils s'endormirent rapidement, bercés par le calme de la vieille maison.

Au petit matin, les rayons du soleil pénétrèrent à travers les lourds rideaux, illuminant doucement les chambres. Julien fut le premier à se lever, se sentant étrangement revitalisé. Il descendit dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner. L'odeur du café fraîchement moulu et des croissants réchauffés remplit rapidement la maison, attirant Marc et Sophie.

"Prêts pour une nouvelle journée d'exploration ?" demanda Julien en souriant.

Marc hocha la tête en prenant une tasse de café. "Absolument. Nous avons encore beaucoup à découvrir."

Sophie, croquant dans un croissant, ajouta : "Et chaque jour nous rapproche un peu plus de la vérité."

Avec cette nouvelle énergie, ils se préparèrent à partir pour une nouvelle journée d'aventures à Fribourg. Leurs esprits étaient clairs, et leur détermination inébranlable. Les secrets des Chevaliers de la Poya et de Fribourg étaient à portée de main, et rien ne pourrait les détourner de leur quête.

Chapitre 8 : Rencontres et Révélations

Le matin était frais et lumineux alors que Julien, Marc, Sophie et Népal quittaient la maison de Marc, prêts pour une nouvelle journée d'exploration à Fribourg. Cependant, cette fois-ci, ils décidèrent de s'éloigner des anciennes reliques et des passages secrets pour se plonger davantage dans la vie locale et rencontrer des habitants qui pourraient les aider à comprendre les mystères de la ville.

Leur première destination fut le marché de Fribourg, un lieu animé où les habitants se rassemblaient pour acheter des produits frais et des spécialités locales. Les étals colorés regorgeaient de fruits, légumes, fromages, et autres délices. L'odeur du pain frais et des herbes aromatiques flottait dans l'air, créant une ambiance conviviale et chaleureuse.

Julien se pencha vers Sophie. "C'est ici que nous pouvons rencontrer des gens qui connaissent bien l'histoire locale. Peut-être qu'ils ont des histoires ou des légendes à partager."

Ils s'arrêtèrent à un stand de fromages tenu par une femme d'un certain âge, au sourire bienveillant. Sophie engagea la conversation. "Bonjour, votre fromage sent si bon. Vous êtes ici depuis longtemps ?"

La femme sourit. "Oh oui, ma famille tient ce stand depuis des générations. Fribourg a tant d'histoires à raconter."

Julien prit le relais. "Nous sommes particulièrement intéressés par les légendes locales et les secrets de la ville. Avez-vous entendu parler des Chevaliers de la Poya ?"

La femme fronça les sourcils, puis hocha la tête. "Ah, les Chevaliers de la Poya. Beaucoup de gens ici connaissent des histoires à leur sujet. Vous devriez parler à Monsieur Dubois. Il tient la librairie ancienne près de la place, et il est une véritable encyclopédie vivante sur l'histoire de Fribourg."

Guidés par les indications de la marchande de fromage, ils se rendirent à la librairie ancienne. La devanture de la boutique était charmante, avec des livres anciens exposés en vitrine et une enseigne en bois sculpté. À l'intérieur, l'air sentait le papier vieilli et le cuir.

Monsieur Dubois, un homme d'un âge avancé avec des lunettes rondes et une chevelure grisonnante, les accueillit chaleureusement. "Bienvenue, que puis-je faire pour vous ?"

Julien expliqua brièvement leur recherche et mentionna les Chevaliers de la Poya. Les yeux de Monsieur Dubois s'illuminèrent. "Ah, les Chevaliers de la Poya. Une confrérie fascinante. J'ai plusieurs livres et documents qui pourraient vous intéresser."

Il les guida vers une section de la librairie où des livres poussiéreux étaient soigneusement rangés sur des étagères en bois. "Certains de ces ouvrages contiennent des récits détaillés sur les rituels et les secrets des Chevaliers. Mais il y a aussi des légendes locales, transmises de génération en génération."

Sophie parcourut les titres. "C'est incroyable. Ces livres pourraient contenir des indices que nous n'avons pas encore découverts."

Monsieur Dubois sourit. "Prenez votre temps. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me demander."

Après avoir passé une bonne partie de la matinée à la librairie, ils décidèrent de faire une pause et de réfléchir à ce qu'ils avaient appris. Ils se rendirent au Café du Marché, un petit café pittoresque avec une terrasse ensoleillée donnant sur la place animée.

Assis à une table en terrasse, ils commandèrent des boissons et des pâtisseries locales. "Nous devons absolument goûter le Nidelkuchen," déclara Marc en souriant. "C'est une spécialité de Fribourg."

Le serveur, un homme jovial, leur apporta trois généreuses parts de Nidelkuchen, une tarte à la crème onctueuse et légèrement sucrée, garnie d'une fine couche de caramel doré. L'odeur délicieuse du gâteau leur ouvrit immédiatement l'appétit.

Julien prit une première bouchée et ses yeux s'illuminèrent. "C'est incroyable ! La crème est si légère et le caramel ajoute une touche parfaite de douceur."

Sophie, savourant elle aussi son morceau de gâteau, acquiesça. "C'est divin. La texture est parfaite, ni trop lourde, ni trop sucrée. Je comprends pourquoi c'est une spécialité locale."

Marc, se régalant de sa part, ajouta : "Le Nidelkuchen est préparé avec une crème à base de lait entier, de sucre et de farine, puis cuit lentement jusqu'à ce qu'il prenne cette belle couleur dorée. C'est un véritable délice fribourgeois."

En dégustant leur gâteau, ils profitèrent de l'atmosphère animée du marché. Les conversations des habitants, les rires des enfants et les couleurs vives des étals de fruits et légumes créaient une ambiance conviviale et chaleureuse.

"Ce moment de détente est exactement ce dont nous avions besoin," dit Julien en buvant une gorgée de son café. "Cela nous permet de recharger nos batteries avant de continuer notre enquête."

Sophie regarda autour d'elle, appréciant la scène. "Et c'est aussi une excellente occasion de nous immerger dans la culture locale. Fribourg a tant à offrir."

Alors qu'ils terminaient leurs parts de Nidelkuchen, une femme élégante s'approcha de leur table. Elle portait un chapeau à larges bords et des lunettes de soleil. "Excusez-moi, j'ai entendu votre discussion. Vous parlez des Chevaliers de la Poya ?"

Julien leva les yeux, surpris. "Oui, en effet. Qui êtes-vous ?"

La femme sourit mystérieusement. "Je m'appelle Claire. Je suis historienne et j'ai consacré de nombreuses années à étudier les légendes de Fribourg. Les Chevaliers de la Poya ont toujours été un sujet de fascination pour moi."

Sophie l'invita à s'asseoir. "C'est un plaisir de vous rencontrer, Claire. Nous sommes en quête de vérité sur cette confrérie. Toute aide serait la bienvenue."

Claire hocha la tête. "Je serais ravie de vous aider. J'ai accès à des archives privées et à des documents que peu de gens connaissent. Si vous le souhaitez, nous pourrions nous rencontrer plus tard pour en discuter."

Julien, Marc et Sophie échangèrent un regard complice. "Ce serait merveilleux," dit Julien. "Merci pour votre offre."

Avec leur curiosité renouvelée et une nouvelle alliée à leurs côtés, ils se préparèrent à explorer les nouvelles pistes qui s'ouvraient devant eux.

Le soir venu, ils retrouvèrent Claire dans une ancienne demeure transformée en centre de recherche. Les murs étaient tapissés de livres et de cartes anciennes, et une grande table était couverte de documents et de parchemins.

Claire les guida vers une section spécifique des archives. "Ces documents proviennent d'une famille noble de Fribourg qui a longtemps été associée aux Chevaliers de la Poya. Ils contiennent des informations précieuses sur leurs rituels et leurs cachettes."

En feuilletant les parchemins, Sophie découvrit une lettre codée. "Regardez ça. Cela pourrait être un message secret entre les membres de la confrérie."

Marc examina la lettre de plus près. "Nous devons déchiffrer ce code. Il pourrait contenir des informations cruciales."

Le soir venu, ils retrouvèrent Claire dans une ancienne demeure transformée en centre de recherche. Les murs étaient tapissés de livres et de cartes anciennes, et une grande table était couverte de documents et de parchemins.

Claire les guida vers une section spécifique des archives. "Ces documents proviennent d'une famille noble de Fribourg qui a longtemps été associée aux Chevaliers de la Poya. Ils contiennent des informations précieuses sur leurs rituels et leurs cachettes."

En feuilletant les parchemins, Sophie découvrit une lettre codée. "Regardez ça. Cela pourrait être un message secret entre les membres de la confrérie."

Marc examina la lettre de plus près. "Nous devons déchiffrer ce code. Il pourrait contenir des informations cruciales."

Claire prit la lettre et la plaça sous une lampe pour mieux examiner les caractères. "À l'époque médiévale, plusieurs méthodes de cryptage étaient couramment utilisées pour protéger des informations sensibles. L'une des plus simples mais efficaces est le chiffre de César."

Elle leur expliqua comment fonctionnait ce système. "Le chiffre de César consiste à décaler chaque lettre de l'alphabet d'un certain nombre de positions. Par exemple, avec un décalage de trois, A devient D, B devient E, et ainsi de suite."

Sophie s'intéressa particulièrement à cette méthode. "C'est un système assez simple mais efficace. Peut-être que les Chevaliers utilisaient un décalage différent pour chaque message."

Julien hocha la tête. "Essayons de voir si cela fonctionne avec cette lettre."

Ils prirent une feuille de papier et commencèrent à essayer différents décalages, substituant chaque lettre par celle qui se trouvait un certain nombre de positions plus loin dans l'alphabet. Après plusieurs essais infructueux, ils réussirent à déchiffrer une partie du message.

"Voilà, cela commence à prendre forme," dit Marc, les yeux brillants d'excitation. "Mais il semble que ce ne soit pas entièrement du chiffre de César."

Claire sourit. "C'est parce que les Chevaliers de la Poya étaient plus sophistiqués. Ils utilisaient aussi des chiffres polyalphabétiques, comme le chiffre de Vigenère. Ce système utilise une clé pour déterminer le décalage de chaque lettre."

Elle leur montra un tableau de Vigenère et expliqua comment l'utiliser. "Chaque lettre de la clé correspond à une ligne du tableau. Vous trouvez la lettre de votre message dans la colonne de la lettre de la clé et utilisez la lettre à l'intersection."

Sophie prit le tableau et commença à appliquer la méthode à la lettre codée. "C'est plus complexe, mais cela pourrait expliquer les variations dans le cryptage."

Ils choisirent un mot clé lié aux Chevaliers de la Poya et commencèrent à déchiffrer le message en utilisant le tableau de Vigenère. Lentement, les mots commencèrent à apparaître de manière cohérente.

"Il y a aussi la méthode du chiffre de substitution," ajouta Claire. "Cette technique remplace chaque lettre de l'alphabet par une autre lettre ou symbole. Chaque message a son propre alphabet de substitution."

Elle leur montra un exemple d'alphabet de substitution et comment créer le leur. "Nous devons chercher des motifs dans le texte codé, comme des lettres qui apparaissent fréquemment. En français, par exemple, les lettres E et A sont très courantes."

En utilisant cette méthode, ils cherchèrent des répétitions et des motifs dans la lettre codée. Après avoir identifié quelques lettres clés, ils furent capables de remplacer plusieurs symboles par les lettres correctes.

Après des heures de travail minutieux, ils parvinrent finalement à déchiffrer la lettre. Les mots prenaient lentement forme, révélant des indices sur une réunion secrète des Chevaliers dans un lieu caché de la ville.

"Regardez," dit Julien, son doigt suivant les lignes de texte. "Il est question d'une réunion dans une ancienne crypte sous l'église Saint-Nicolas. Cela pourrait être notre prochain lieu de recherche."

Marc, excité par la découverte, ajouta : "Et il mentionne aussi des objets sacrés et des rituels. Cela pourrait nous donner des pistes sur les artefacts que nous cherchons."

Sophie sourit, satisfaite de leur avancée. "Nous faisons des progrès. Ces méthodes de cryptage nous ont permis de percer une partie des secrets des Chevaliers de la Poya."

Claire, impressionnée par leur détermination, conclut : "Vous avez bien travaillé. Continuez ainsi, et vous découvrirez tous les mystères que Fribourg a à offrir."

En quittant les archives de Claire, ils se sentaient revigorés et plus déterminés que jamais. Les rencontres de la journée leur avaient ouvert de nouvelles perspectives et fourni des informations précieuses.

De retour chez Marc, ils s'assirent autour de la table dans le salon chaleureux. "Demain, nous suivrons les indices de cette lettre codée," déclara Julien. "Nous sommes sur la bonne voie."

Sophie hocha la tête. "Et nous devons continuer à rencontrer des gens et à explorer la ville. Chaque conversation, chaque découverte nous rapproche un peu plus de la vérité."

Marc, déterminé, ajouta : "Nous découvrirons ce qui est arrivé à ma famille et nous dévoilerons les secrets des Chevaliers de la Poya."

Avec une nouvelle détermination, ils se préparèrent pour la suite de leur aventure. Les mystères de Fribourg attendaient d'être dévoilés, et rien ne pourrait les arrêter.

Chapitre 9 : Les Doutes de Julien

Le silence régnait dans la maison de Marc alors que Julien, seul dans le salon faiblement éclairé, contemplait les documents étalés devant lui. Ses amis étaient déjà montés se reposer, mais lui ne trouvait pas le sommeil. L'ombre du doute planait au-dessus de lui, lourde et persistante, comme un nuage menaçant qui refusait de se dissiper.

Julien s'enfonça dans le fauteuil en cuir, fixant la flamme vacillante de la lampe à huile sur la table. Son esprit était un tourbillon de pensées contradictoires, de questions sans réponse qui revenaient sans cesse. Depuis qu'il avait plongé dans cette enquête sur les Chevaliers de la Poya, il avait avancé avec une détermination inébranlable, poussé par le désir de découvrir la vérité. Mais maintenant, pour la première fois, il se demandait s'il faisait le bon choix.

Un soupir s'échappa de ses lèvres. "Est-ce que tout cela en vaut vraiment la peine ?" se demanda-t-il à voix haute, bien que personne ne soit là pour l'entendre.

Les découvertes qu'ils avaient faites étaient incroyables, certes. Mais à quel prix ? Ses pensées se tournèrent vers les moments de danger qu'ils avaient traversés, les attaques des mystérieux gardiens, les blessures qu'ils avaient subies. Était-il responsable de tout cela ? Était-il en train de mettre ses amis en danger pour une quête qui, au fond, n'était peut-être qu'une illusion ?

Julien sentit un poids se poser sur sa poitrine, une angoisse sourde qu'il avait essayé d'ignorer jusqu'à présent. Le doute. Ce sentiment insidieux qui s'infiltrait dans son esprit, minant sa confiance en lui-même, en ses décisions. Chaque indice qu'ils avaient découvert, chaque pas en avant dans l'enquête, était-il vraiment un pas vers la vérité, ou simplement un détour sur un chemin sans issue ?

"Et si je me trompais ?" pensa-t-il, son regard se perdant dans les ombres dansantes de la pièce. "Et si tout cela n'était qu'une poursuite futile ?"

Sa conscience se manifesta alors, comme une voix intérieure, remettant en question chaque action qu'il avait entreprise. Cette enquête, qu'il avait d'abord perçue comme une noble quête de vérité, était-elle devenue une obsession qui l'aveuglait ? Peut-être qu'il n'était plus capable de distinguer le bien du mal dans cette histoire.

Le doute s'insinuait de plus en plus profondément. Julien savait que la vérité avait un prix, mais était-il prêt à le payer ? Les secrets des Chevaliers de la Poya, aussi fascinants soient-ils, justifiaient-ils vraiment de mettre en péril la vie de ceux qu'il aimait ? Sa quête était-elle devenue une manière de combler un vide intérieur, une lutte contre ses propres démons plutôt qu'une réelle recherche de justice ?

Son esprit vagabonda vers la question morale qui l'avait tourmenté ces derniers jours. "Qu'est-ce qui s'oppose à cette action ?" se demanda-t-il. Était-ce simplement la peur de l'inconnu, ou quelque chose de plus profond, quelque chose qui lui disait que certaines vérités ne devaient peut-être pas être dévoilées ?

Julien se souvenait des avertissements voilés qu'ils avaient reçus, des menaces implicites de ceux qui semblaient protéger ces secrets depuis des siècles. Et s'ils avaient raison ? Peut-être qu'il y avait des secrets qui méritaient de rester dans l'ombre, des vérités qui ne devaient pas être découvertes. Il commençait à se demander s'il n'était pas en train de jouer un rôle dans une pièce dont il ne comprenait pas vraiment les enjeux.

Ce dilemme moral le rongeait. Il voulait découvrir la vérité, mais à quel prix ? Sa conscience lui murmurait que certaines limites ne devaient pas être franchies, que certaines quêtes pouvaient mener à des conséquences irréparables. Mais comment savoir lesquelles ?

Julien ferma les yeux, essayant de calmer le tumulte de ses pensées. "Qu'est-ce que je fais ici ?" se demanda-t-il, cherchant désespérément des réponses en lui-même.

Il se rendit compte qu'il avait besoin de parler à quelqu'un, de partager ce poids qu'il portait. Peut-être que Marc ou Sophie ressentait la même chose, mais ils n'en avaient jamais parlé. Chacun semblait si concentré sur l'enquête, sur la prochaine découverte, qu'ils n'avaient jamais pris le temps de se poser et de se demander : "Pourquoi faisons-nous cela ?"

Julien décida qu'il devait être honnête avec eux, partager ses doutes, ses peurs. S'ils allaient continuer, ils devaient le faire en pleine conscience des risques, des conséquences, et surtout, de ce que cela signifiait pour eux en tant que personnes. Il ne pouvait plus avancer aveuglément, sans réfléchir aux implications de leurs actions.

La décision de parler à ses amis soulagea légèrement le poids sur sa poitrine, mais les doutes ne disparurent pas pour autant. Julien savait que cette conversation serait difficile, mais nécessaire. Il avait besoin de savoir qu'ils étaient tous sur la même longueur d'onde, qu'ils comprenaient les enjeux autant que lui. Et peut-être, ensemble, pourraient-ils trouver un moyen de continuer leur quête sans perdre de vue ce qui était vraiment important.

Julien se leva finalement du fauteuil, laissant derrière lui les documents pour la nuit. Il monta silencieusement les escaliers vers sa chambre, où Népal l'attendait, fidèle comme toujours. Le chien leva les yeux vers lui, semblant comprendre l'agitation intérieure de son maître.

"Demain," murmura Julien en caressant doucement la tête de Népal. "Demain, je parlerai à Marc et Sophie. Nous devons faire face à ces doutes ensemble."

Alors qu'il se dirigeait vers le lit, Julien sentit une étrange sérénité l'envahir. Il savait que les réponses ne viendraient pas toutes immédiatement, mais il était déterminé à affronter ces questions avec honnêteté. Il ne pouvait plus se permettre d'avancer dans l'ombre de ses propres incertitudes.

S'étendant sur le lit, il sentit le poids de la fatigue le rattraper, mais aussi celui de la résolution. Les doutes étaient toujours là, tapissant le fond de son esprit, mais il avait fait un premier pas important : reconnaître leur existence. Le chemin qu'il avait choisi était semé d'embûches, mais il savait maintenant qu'il devait être parcouru en pleine conscience de ses choix.

Népal s'installa à ses pieds, fidèle compagnon prêt à veiller sur lui durant la nuit. Le chien, avec son pelage doux et soyeux, sembla instinctivement comprendre l'agitation intérieure de Julien. Bien qu'il ne puisse parler, son langage était celui de la présence silencieuse, des gestes discrets qui en disaient plus que des mots.

Népal leva les yeux vers Julien, ses prunelles sombres brillantes dans la faible lumière de la chambre. Il y avait quelque chose d'intangible dans ce regard, une compréhension silencieuse que seul un animal aussi proche de son maître pouvait exprimer. Les chiens ne connaissent pas les mots, mais ils connaissent les cœurs. Et ce soir-là, Népal semblait comprendre que le cœur de Julien était lourd, encombré par des pensées qu'il ne pouvait verbaliser.

Julien, se rassis sur le bord du lit, et baissa les yeux vers Népal. Il se demanda un instant si le chien ressentait réellement son malaise, ou si c'était lui qui projetait ses émotions sur son fidèle compagnon. Mais le comportement de Népal ne laissait aucun doute. Il n'essaya pas de jouer, de quémander des caresses ou de distraire Julien. Au lieu de cela, il se contenta de rester là, tout près, sa présence rassurante et réconfortante.

Le chien posa doucement sa tête sur les pieds de Julien, un geste simple mais plein de signification. C'était comme s'il disait : "Je suis là, tu n'es pas seul." Sa respiration régulière et paisible créait un rythme apaisant, presque hypnotique. C'était le genre de calme qui rappelait à Julien que, malgré les tempêtes intérieures qu'il traversait, il y avait des ancrages solides, des certitudes simples dans la vie. Et Népal était l'une de ces certitudes.

Les animaux ont une manière unique de percevoir ce que les humains ne disent pas. Népal ne pouvait pas comprendre les raisons des doutes de Julien, ni les complexités morales de ses réflexions. Mais il comprenait que quelque chose n'allait pas, et il savait comment offrir ce qu'il avait de plus précieux : sa loyauté sans faille, son amour inconditionnel.

Julien sentit son cœur se réchauffer légèrement à la pensée que, même dans ses moments de doute, il avait Népal à ses côtés. Un compagnon qui ne jugeait pas, qui ne demandait rien en retour, mais qui donnait tout simplement. Cette simplicité dans leur relation, cette absence de complexité, était un baume pour son esprit fatigué.

Tandis que le silence de la nuit s'épaississait, Népal se blottit un peu plus contre les pieds de Julien, comme s'il voulait s'assurer que son maître sente bien sa présence. Le chien ne bougea plus, sa respiration devenant une douce berceuse. Julien sentit la tension quitter lentement son corps, la chaleur rassurante de Népal l'enveloppant comme un cocon protecteur.

Il se rallongeât et ferma les yeux, ses pensées s'apaisant peu à peu. Il ne savait pas encore ce que demain lui réserverait, mais il savait qu'il aurait Népal à ses côtés, quoi qu'il arrive. Cette simple certitude l'aidait à trouver le repos dont il avait désespérément besoin.

Lentement, Julien se laissa glisser dans le sommeil, le souffle régulier de Népal à ses côtés. Et dans les dernières lueurs de sa conscience, il remercia silencieusement son fidèle compagnon, ce gardien silencieux de ses nuits agitées, ce confident muet qui, sans un mot, semblait tout comprendre.

Demain, il partagerait ses doutes avec Marc et Sophie. Ensemble, ils décideraient de la suite à donner à leur quête. Parce qu'au fond, même dans le doute, il y avait une vérité à découvrir. Et cette vérité, ils la chercheraient ensemble, avec toute la prudence et la détermination que l'aventure exigeait.

Alors que le silence de la nuit enveloppait la maison, une seule certitude résonnait encore dans l'esprit de Julien : les mystères de Fribourg attendaient d'être révélés, et il était prêt à les affronter, malgré ses doutes, malgré ses peurs. Car parfois, c'est dans l'incertitude que l'on trouve la force de continuer.

Chapitre 10 : La Tentation de l’Abandon

Le lendemain matin, Julien se réveilla avec une étrange sensation de lourdeur. Le sommeil avait été léger, parsemé de rêves confus et de pensées vagabondes. Malgré le calme apparent de la chambre, une tension subtile persistait dans l’air, comme si les doutes de la veille n’avaient pas complètement disparu. Népal, toujours fidèle, dormait paisiblement à ses pieds, ignorant les tourments de son maître.

Julien se leva et se dirigea vers la fenêtre. La lumière du matin baignait Fribourg d’un éclat doré, illuminant les toits de la vieille ville et les ruelles pavées qu’il connaissait si bien. Pourtant, ce matin-là, il ressentait une étrange distance avec cette ville qu’il aimait tant. Il regarda la rue en contrebas, la vie quotidienne des habitants se déroulant sans qu’il y prête attention. Ce contraste entre leur banalité et les secrets qu’il traquait depuis des semaines le rendait nerveux. Peut-être que la vie devait simplement être vécue ainsi, dans sa simplicité, sans chercher à déterrer des mystères anciens.

Sophie et Marc dormaient encore, et pour la première fois depuis qu’ils avaient commencé cette enquête, Julien se surprit à espérer qu’ils restent ainsi un peu plus longtemps. Le temps que lui-même trouve un sens à ce qu’ils faisaient. Un soupir s’échappa de ses lèvres, et il se tourna vers Népal, qui l’observait avec ses grands yeux sombres.

"Toi, au moins, tu ne te poses jamais toutes ces questions, hein ?" murmura Julien en s’accroupissant pour caresser son compagnon. Népal, d’habitude joueur et vif dès le matin, resta immobile, comme s’il comprenait la gravité du moment.

L’idée d’abandonner l’enquête, de tout laisser derrière lui, germait lentement dans l’esprit de Julien. Cela le terrifiait, autant que cela le soulageait. Depuis leur découverte des Chevaliers de la Poya, chaque jour était devenu une course contre la montre, une confrontation contre des ennemis invisibles et des mystères encore plus opaques. Ce matin-là, il se demanda si tout cela en valait vraiment la peine. Qu’étaient ces secrets si importants pour qu’ils mettent leur vie en danger ?

Julien se laissa aller sur le fauteuil près de la fenêtre, son regard toujours perdu dans le paysage urbain. Son esprit était en ébullition. Depuis plusieurs semaines, ils avaient progressé, certes, mais à quel prix ? Chaque découverte semblait les rapprocher d’une vérité qui devenait de plus en plus effrayante à mesure qu’ils avançaient. Et à cet instant précis, il envisageait l’idée de se retirer, de se dire que certaines choses devaient rester dans l’ombre. N’était-ce pas là une forme de sagesse ?

Mais en même temps, une autre voix, plus ténue, le hantait. Une voix qui lui rappelait que tout cela avait commencé pour des raisons personnelles. Cette quête n'était pas uniquement pour découvrir de vieux secrets cachés, mais aussi pour Marc, pour sa famille disparue. Pouvait-il vraiment tout abandonner alors qu'ils étaient si proches de réponses qui pourraient tout changer ?

Alors qu'il était plongé dans ses réflexions, le bruit d'un vieux plancher grinçant attira son attention. Sophie était debout à l’entrée du salon, les yeux encore endormis, mais elle semblait avoir perçu la tension qui habitait Julien.

"Tu es réveillé depuis longtemps ?" demanda-t-elle doucement en s’approchant.

Julien hocha la tête sans un mot, incapable de partager immédiatement le flot d’émotions qui tourbillonnait en lui. Sophie s'assit en face de lui, sans le quitter des yeux, comme si elle pouvait lire dans son silence.

"Tu penses à tout arrêter, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle, brisant finalement le silence.

Julien la fixa, surpris de la clarté avec laquelle elle avait percé ses pensées. Il hésita, puis se laissa aller. "Je ne sais plus, Sophie. Peut-être qu'on pousse trop loin. Peut-être qu'on met tout le monde en danger pour des secrets qui ne valent pas la peine d'être découverts."

Sophie resta silencieuse un moment, avant de poser doucement sa main sur la sienne. "Julien, je comprends tes doutes. Mais nous avons déjà franchi tellement d’obstacles. Abandonner maintenant, c’est laisser ces mystères et ces forces obscures gagner. Et tu sais que Marc ne te le dirait jamais, mais il compte sur toi. Sur nous."

Julien ferma les yeux, sentant l'étau de la décision se resserrer autour de lui. Il savait que Sophie avait raison. Marc ne disait jamais directement ce qu’il ressentait, mais Julien savait à quel point cette enquête signifiait pour lui. Il ne pouvait pas l'abandonner, pas maintenant, pas après tout ce qu'ils avaient traversé.

Comme s’il avait entendu ses pensées, Marc apparut à la porte du salon, l’air éveillé mais fatigué. Il s’approcha des deux autres, lançant un regard interrogateur à Julien. "Vous avez l’air sérieux ce matin," remarqua-t-il en s’asseyant sur le canapé en face d’eux.

Julien respira profondément. Il savait que c'était maintenant ou jamais. "Je pensais... que peut-être nous devrions arrêter," avoua-t-il à voix basse, regardant Marc droit dans les yeux.

Le visage de Marc ne trahit aucune surprise, comme s’il avait déjà deviné ce que Julien allait dire. Il resta silencieux pendant quelques instants, laissant peser ses mots dans l’air avant de répondre. "Je comprends," dit-il finalement. "Mais cette quête, ce n'est pas seulement pour des secrets anciens, Julien. Il s'agit de ma famille, de comprendre ce qui leur est arrivé. Si je n’avais pas été avec vous, je ne sais pas si j’aurais eu le courage de continuer."

Julien sentit la culpabilité le ronger. C’était plus qu’une simple quête de vérité historique pour Marc. C’était une affaire profondément personnelle, un besoin de réponses sur des disparitions qui hantaient sa famille depuis des générations. Pouvait-il vraiment le priver de cela ?

"Je suis désolé, Marc," murmura-t-il. "Je ne veux pas te laisser tomber. Je... c’est juste que je me demande si nous faisons vraiment ce qu’il faut. Si ce n’est pas trop dangereux."

Marc hocha lentement la tête. "Je pense que ces questions, nous devons nous les poser. C’est sain. Mais je ne peux pas faire demi-tour maintenant, et je crois que toi non plus."

Les paroles de Marc firent écho dans l’esprit de Julien. Ce n’était pas une question de courage ou de peur, c’était une question de décision, de responsabilité partagée. Ils étaient tous impliqués, et s’ils allaient continuer, ce serait ensemble. Julien sentit quelque chose en lui se libérer, comme si en admettant ses doutes, il avait aussi trouvé la force de continuer malgré eux.

Il tourna son regard vers Sophie, puis Marc, et hocha la tête. "D’accord. Nous continuerons. Mais avec prudence. Nous ne prendrons pas de risques inutiles."

Sophie sourit, visiblement soulagée. "Nous avons toujours su que ça ne serait pas facile. Mais nous sommes plus forts ensemble."

Julien se leva enfin du fauteuil, sentant une nouvelle détermination l'envahir. La tentation de tout abandonner avait été forte, mais il savait maintenant qu’il n’était pas seul face à ses peurs. Il avait ses amis à ses côtés, et c’était suffisant pour faire face aux incertitudes à venir.

Népal, qui observait silencieusement la scène, se leva aussi, comme pour signifier qu’il était prêt à repartir dans l’aventure. Julien sourit en voyant son compagnon. Oui, ils étaient prêts.

"Alors, que fait-on maintenant ?" demanda Marc, un léger sourire sur le visage.

Julien se tourna vers la carte étalée sur la table. "Nous suivons les indices de la lettre déchiffrée. Il y a une réunion secrète des Chevaliers qui a été mentionnée... et je pense que c’est notre prochaine étape."

Avec cette décision collective, ils se remirent au travail, prêts à faire face aux mystères et dangers à venir. Ce matin-là, ils avaient franchi un cap important, et bien que les doutes ne soient jamais complètement effacés, ils savaient désormais que l’abandon n’était plus une option.

Les mystères de Fribourg attendaient toujours d’être découverts, et, cette fois, Julien était prêt à les affronter avec une nouvelle certitude. Ensemble, ils allaient jusqu’au bout.
 

Chapitre 11: L'ombre des chevaliers

Le groupe se remit au travail après leur décision collective de poursuivre l'enquête. Cependant, une tension nouvelle, légère mais palpable, flottait dans l'air, et Julien ne pouvait s'empêcher de la sentir. Depuis quelques jours, il avait remarqué des échanges de regards entre Marc et Sophie, des gestes presque imperceptibles qu'il n'avait pas saisis tout de suite. Peut-être était-ce simplement le stress de l'enquête, mais il y avait une ambiguïté qu'il ne pouvait ignorer.

Sophie s'assit à côté de lui pour consulter la carte, son épaule frôlant la sienne. D'habitude, ce contact aurait été banal, mais Julien ressentit une chaleur inattendue monter en lui. Pendant une fraction de seconde, il la regarda, surpris de voir qu’elle aussi semblait hésiter, ses yeux rencontrant les siens brièvement avant de se détourner. Julien se sentit troublé. Cela faisait des semaines qu’ils travaillaient ensemble, mais ce simple contact fit naître en lui des sensations auxquelles il ne s'attendait pas.

De l'autre côté de la table, Marc, absorbé par ses notes, ne semblait rien remarquer. Pourtant, il y avait une froideur inhabituelle dans ses gestes, une raideur dans la manière dont il tournait les pages. Julien ne pouvait s’empêcher de se demander s'il avait également senti ce changement dans l'air.

Ils continuèrent à déchiffrer la lettre qu'ils avaient trouvée dans les archives, mais l'esprit de Julien n'était plus tout à fait concentré. Sophie, qui d'habitude parlait librement de ses découvertes et hypothèses, semblait elle aussi plus silencieuse que d’habitude. Ses réponses étaient plus courtes, plus hésitantes, et elle évitait soigneusement de croiser le regard de Marc.

Au bout d'un moment, Marc se leva brusquement. "Je vais chercher quelque chose à boire. Vous voulez quelque chose ?" Sa voix était tendue, trahissant une émotion qu’il essayait de réprimer.

Sophie secoua la tête sans répondre, et Julien se contenta de murmurer un "non, merci" distrait. Marc quitta la pièce rapidement, et un silence lourd s'installa. Julien sentit Sophie bouger à côté de lui, et il se tourna vers elle, prêt à dire quelque chose, n'importe quoi pour briser cette tension étrange. Mais avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche, elle parla la première.

"Julien..." Elle semblait chercher ses mots, comme si elle voulait exprimer quelque chose d'important mais n'était pas sûre de comment le formuler. "Est-ce que... tu as l’impression que tout ça devient... plus compliqué ?"

Julien hocha la tête. "Je le ressens aussi," répondit-il, bien qu’il ne sache pas exactement de quoi elle parlait. Était-ce de l’enquête ? Ou faisait-elle allusion à quelque chose de plus personnel ?

Leurs regards se croisèrent à nouveau, et cette fois, il n’y avait pas de détournement gêné. Julien sentit son cœur battre plus fort. Il n’avait jamais envisagé Sophie autrement que comme une amie proche, une partenaire dans cette enquête. Mais là, dans ce silence partagé, il réalisa que quelque chose de plus profond se construisait entre eux, sans qu’il ne l’ait vu venir.

Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Marc revint dans la pièce, deux verres d’eau à la main. Il s'arrêta un instant sur le seuil, ses yeux passant de Julien à Sophie, comme s’il devinait l’échange qui venait de se produire en son absence. Sans un mot, il posa les verres sur la table et reprit sa place. Mais Julien sentit une distance s’installer entre eux, plus grande que celle qui existait quelques instants plus tôt.

Ils se replongèrent dans leurs travaux, mais l’atmosphère était différente, plus lourde, marquée par quelque chose d'invisible. Julien jeta un coup d'œil à Marc, qui semblait concentré sur les documents, mais ses gestes étaient brusques, presque agités. Il était clair que quelque chose le tourmentait.

La journée s’écoula lentement, dans cette même ambiance tendue. À plusieurs reprises, Julien surprit Marc en train de regarder Sophie avec une intensité qu’il n’avait jamais vue chez son ami. Il comprit alors ce qui se passait. Marc aussi était attaché à Sophie, peut-être même plus qu'il ne l’avait imaginé. Une sorte de jalousie muette flottait dans l’air, une compétition non-dite qui rendait leurs échanges moins fluides.

La soirée arriva, et après une journée de travail infructueuse, ils décidèrent de se détendre un peu autour d’un dîner simple. Ils s’installèrent tous les trois autour de la grande table du salon, Népal allongé à leurs pieds, fidèle comme toujours. Mais même ce moment qui aurait dû être convivial était marqué par la tension.

Marc, d’habitude volubile, restait silencieux, jetant de temps en temps des regards en direction de Sophie, qui elle-même semblait éviter tout contact visuel avec lui. Julien, sentant cette gêne peser sur tout le groupe, tenta de lancer une conversation légère, mais cela ne fit que souligner la distance entre eux.

Après le repas, alors qu’ils se préparaient à se retirer pour la nuit, Sophie s'approcha de Julien. "On peut parler un instant ?" murmura-t-elle.

Julien acquiesça et la suivit jusqu’au salon. Une fois seuls, elle se tourna vers lui, l’air grave. "Je ne veux pas que les choses deviennent compliquées entre nous trois. Ce qui compte, c'est cette enquête, mais..." Elle hésita, comme si elle pesait soigneusement ses mots. "Je sens que quelque chose a changé."

Julien sentit son cœur se serrer. Il savait de quoi elle parlait. Lui aussi avait senti ce changement. "Sophie, je... je ne sais pas quoi dire. Tout est devenu plus confus ces derniers jours. Je ne veux pas que cela affecte notre travail ou notre amitié."

Elle hocha la tête. "Je comprends. Mais je crois que Marc ressent quelque chose de plus profond, et ça le perturbe. On ne peut pas ignorer ça."

Julien resta silencieux, comprenant que cette situation allait inévitablement provoquer des tensions entre eux. Il ne pouvait pas nier ce qu’il ressentait pour Sophie, mais il savait aussi que Marc souffrirait s’il découvrait la vérité. Et pourtant, ils devaient avancer ensemble, malgré les émotions complexes qui se mêlaient à leur enquête.

Ils se regardèrent un long moment, sans parler. Le silence entre eux était à la fois apaisant et lourd de sens. Julien savait qu’ils devraient bientôt affronter cette situation, mais pour l’instant, il n’était pas prêt.

Julien et Sophie se tenaient encore dans le salon, entourés par les ombres de la nuit qui tombait doucement sur Fribourg. Le silence entre eux n’avait pas besoin d’être brisé immédiatement ; il portait en lui un sentiment partagé, une compréhension tacite de la complexité de leur relation et de celle qu’ils entretenaient avec Marc. Pourtant, la réalité de l’enquête les rattrapa rapidement.

Alors que Julien s’apprêtait à parler, le téléphone posé sur la table du salon vibra brusquement, coupant le silence. Il sursauta légèrement et attrapa l’appareil. Le message provenait de Claire, leur nouvelle alliée dans l’enquête. La simple vue de son nom sur l’écran provoqua un frisson d’appréhension.

Le message était concis, mais alarmant :
"J'ai trouvé des informations cruciales. Rejoignez-moi à la bibliothèque des archives dans l'heure. Il y a quelque chose que vous devez voir."

Julien montra le message à Sophie, et ils échangèrent un regard. Elle hocha la tête, partageant son inquiétude. Ce message imprévu semblait présager un rebondissement majeur, quelque chose de potentiellement dangereux, mais aussi crucial pour leur enquête.

Ils firent rapidement appel à Marc, qui les rejoignit au salon, son visage encore tendu par les émotions contradictoires de la journée. Le poids de leur discussion passée semblait flotter dans l’air, mais aucun d’eux ne le mentionna. Il y avait une autre urgence à laquelle ils devaient faire face.

"Claire a trouvé quelque chose," annonça Julien, tout en lui montrant le message. Marc plissa les yeux, mais n'ajouta rien, se contentant d'acquiescer. L'air entre eux restait tendu, mais la priorité de l’enquête surpassait pour l'instant tout le reste.

Quelques minutes plus tard, ils étaient dehors, arpentant les ruelles de Fribourg, leurs pas résonnant dans les rues pavées désertes. La bibliothèque des archives, située dans un coin reculé de la ville, était un bâtiment imposant, presque sinistre la nuit. L’obscurité semblait s’accrocher aux murs de pierre, et seule une faible lumière à l’intérieur trahissait la présence de Claire.

Ils poussèrent la grande porte de bois massif, découvrant Claire qui les attendait à l'entrée. Son visage était marqué par une expression qu’ils n’avaient jamais vue chez elle auparavant : une sorte de peur maîtrisée, mêlée à une excitation palpable.

"Venez, vite," dit-elle en chuchotant, les guidant à travers les longs couloirs silencieux de la bibliothèque, jusqu’à une section des archives qu’ils n’avaient pas encore explorée. Une grande pièce en pierre, faiblement éclairée par des lampes à huile, s’ouvrait devant eux.

Sur une grande table de bois massif, des parchemins étaient étalés. L'un d'eux, au centre, attirait particulièrement l’attention : un plan détaillé de la ville de Fribourg, mais vieux de plusieurs siècles.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Marc, s'approchant du plan, son visage soudain concentré.

Claire fit un signe de la tête vers le parchemin. "C’est une carte ancienne de la ville, oui, mais avec des annotations très particulières. Vous voyez ces marques ici ?" Elle pointa des symboles gravés sur des lieux précis. "Ce sont les symboles des Chevaliers de la Poya. Ils indiquent des passages souterrains et des lieux de rassemblement secrets."

Julien s'approcha, l’excitation montant en lui. "Nous savions qu’ils avaient des cachettes, mais là… Ce sont des passages dont on ignorait totalement l’existence."

Marc, toujours méfiant mais attentif, se pencha plus près de la carte. "Ces passages sont encore accessibles ?"

Claire hocha lentement la tête. "Je le pense. J’ai vérifié les lieux qui correspondent sur la carte actuelle de Fribourg, et certains d’entre eux existent encore. Et regardez ici..." Elle pointa une zone près de la cathédrale Saint-Nicolas, là où les indices précédents les avaient déjà menés. "Cet endroit est marqué comme un point de réunion principal."

Sophie, silencieuse jusqu’ici, s’approcha à son tour et laissa ses doigts effleurer la carte. "C’est là que la réunion secrète aurait lieu. Mais pourquoi maintenant ?"

Claire sortit alors un autre document, plus récent, écrit à la main et dans un langage codé, mais que Julien et Sophie reconnaissaient. C’était similaire aux lettres qu’ils avaient déjà déchiffrées.

"J’ai trouvé cela avec la carte," expliqua Claire. "Cela mentionne une date, et cette date correspond à demain soir."

Le cœur de Julien s’accéléra. Un rassemblement des Chevaliers, après tant de siècles d'obscurité. Mais pourquoi maintenant ? Et pourquoi y avait-il encore des personnes prêtes à protéger ces secrets ? Leur enquête touchait-elle à un moment crucial, où toutes les forces en présence se préparaient à s'affronter ?

Marc se redressa, une lueur de détermination dans le regard. "Nous devons nous rendre là-bas. Découvrir ce qu’ils cachent, et surtout comprendre ce qui s’est réellement passé avec ma famille."

Mais Sophie hésitait. Elle ressentait la tension dans l'air, quelque chose d'étrange, presque surnaturel, qui planait autour de cette découverte. "Et si nous marchions dans un piège ? Ces gens sont prêts à tout pour garder leurs secrets. Nous avons déjà failli y laisser notre peau."

Julien réfléchissait rapidement. L'idée d'un piège était bien réelle, mais ils ne pouvaient pas non plus laisser passer cette opportunité. Il se tourna vers Claire. "Penses-tu que nous serions en danger ?"

Claire soupira et hocha la tête. "Je ne peux rien garantir. Ces symboles sont anciens, mais les personnes derrière eux… sont très réelles et dangereuses. Cependant, il y a une raison pour laquelle tout cela se produit maintenant. Quelque chose est sur le point d'éclater, et si nous voulons comprendre, c'est peut-être notre seule chance."

Julien sentait le poids de la décision reposer sur ses épaules. Mais cette fois, ce n’était plus seulement une question de découvrir des trésors cachés. C’était une question de survie, d’honneur, et de loyauté. Et au fond de lui, une voix lui disait que, quoi qu’il arrive, ils devaient aller jusqu'au bout.

Il posa une main rassurante sur l'épaule de Marc, puis regarda Sophie, cherchant dans son regard la confirmation qu'ils étaient prêts à affronter cela ensemble.

"Nous devons y aller," murmura-t-il finalement. "Demain soir, nous découvrirons enfin ce que ces Chevaliers cachent depuis tout ce temps. Mais il faut que nous soyons prêts à tout."
Chapitre 12 : L’écho des murs hantés (Première partie)

Chapitre 12 : L’écho des murs hantés 

La nuit était tombée sur Fribourg, plongeant la ville dans une obscurité dense et oppressante. Les rues autrefois familières semblaient transformées en un labyrinthe de silence et d’ombres. Julien, Marc, Sophie et Népal avançaient d’un pas hésitant, suivant les indications cryptées de la carte que Claire leur avait montrée la veille. Ils n’étaient pas certains de ce qu’ils allaient trouver, mais le lieu qu’ils cherchaient n’était plus très loin.

Au fil de leurs pas, les ruelles de la vieille ville se refermaient autour d’eux, étouffantes, comme si les murs eux-mêmes se resserraient. Aucun bruit ne venait troubler leur progression. Même le vent, qui d’ordinaire sifflait entre les vieilles pierres, semblait s’être retiré pour les laisser seuls dans cette étrangeté palpable. Une tension invisible régnait dans l’air, grimpant lentement, s’insinuant dans leurs esprits, jusqu’à rendre chaque respiration un peu plus lourde.

"Nous sommes presque arrivés," murmura Sophie, les yeux fixés sur la carte.

Elle désigna un bâtiment en ruine, partiellement masqué par la végétation qui l’avait envahi au fil des années. C’était un ancien hôpital abandonné, à moitié effondré, que les habitants de Fribourg évitaient soigneusement. On racontait qu’il était hanté, que des âmes tourmentées y erraient encore, incapables de trouver la paix. Les rumeurs et légendes qui entouraient ce lieu avaient toujours été tenues à distance par Julien et ses amis. Mais ce soir, la logique rationnelle qu’ils partageaient semblait s’effriter sous l’effet de l’atmosphère pesante.

"Cet endroit… je ne l’ai jamais aimé," murmura Marc, les yeux rivés sur la bâtisse. Il n'était pas homme à se laisser impressionner par des histoires de fantômes, mais il n’y avait pas besoin de croire aux esprits pour sentir que quelque chose n’allait pas ici.

Julien le regarda, le visage tendu. "Nous devons entrer. Si c’est là que le passage des Chevaliers est caché, nous n’avons pas le choix."

Ils franchirent le portail rouillé, dont les grincements métalliques résonnèrent dans le silence, comme une plainte de la nuit elle-même. Leurs lampes torches créaient des ombres fantomatiques sur les murs décharnés du bâtiment, projetant des silhouettes mouvantes qui semblaient prendre vie dans la lumière tremblante.

L’intérieur de l’hôpital était pire que l’extérieur. Les murs étaient recouverts de moisissures, l’humidité perçait le sol et l’air était lourd, presque irrespirable. Des meubles en décomposition jonchaient le sol, et chaque pas résonnait dans les couloirs vides comme un écho venu d'un autre monde. Les quelques fenêtres encore intactes filtraient à peine la lumière de la lune, créant une ambiance encore plus inquiétante. Népal, habituellement si calme, restait agité, les oreilles dressées, les grognements bas et sourds trahissant sa nervosité.

"Tu entends ça ?" demanda soudainement Sophie, brisant le silence pesant.

Tous s’arrêtèrent. Un bruit sourd venait de se faire entendre, lointain mais distinct. Un craquement de bois, peut-être, ou un murmure porté par l'écho des couloirs délabrés. Julien regarda autour de lui, la lampe dansant sur les murs fissurés, essayant de trouver l’origine de ce bruit qui ne semblait pas vouloir se répéter.

"Ce n’est rien," dit Marc, visiblement plus pour se rassurer lui-même que pour les autres. Mais dans sa voix, une fêlure se faisait sentir.

Ils continuèrent à avancer dans les couloirs sombres, chaque pas devenant de plus en plus difficile, comme si l’air lui-même se densifiait. Le silence s’était épaissi, comme un voile qui étouffait même le moindre bruit. Julien sentait son cœur battre plus fort. L'angoisse montait lentement en lui, irrationnelle, mais impossible à réprimer. Chaque ombre qui glissait sur les murs prenait une forme sinistre, chaque souffle d’air semblait chargé de présences invisibles, guettant dans l’obscurité.

Au détour d’un couloir, ils arrivèrent devant une porte en bois massif, presque intacte malgré l’état de ruine du reste du bâtiment. Julien s’approcha, sa main hésitant un instant sur la poignée, une sueur froide glissant le long de sa colonne vertébrale. Une part de lui voulait fuir, quitter cet endroit maudit avant que quelque chose de pire n’arrive. Mais la logique, cette voix calme et rationnelle en lui, lui disait que ce n’était qu’un bâtiment. Il poussa la porte.

La pièce qui s’ouvrit devant eux était grande, presque intacte, ce qui contrastait étrangement avec le reste du lieu. Au centre, un large escalier descendait vers une obscurité insondable. Des bougies étaient disposées le long des murs, éteintes depuis longtemps, mais leur simple présence était anormale. Quelqu’un était venu ici récemment. Le sentiment de terreur latent s’intensifia.

"Je n’aime pas ça," murmura Sophie en se rapprochant instinctivement de Julien. Il ressentit sa chaleur contre lui, mais cela ne suffisait pas à dissiper l'oppression qui pesait sur eux tous.

"Il faut descendre," répondit Julien, sa voix trahissant la tension qu'il essayait de contenir. Mais même en parlant, il sentait une terreur glacée grandir dans sa poitrine. Et alors qu’ils s’approchaient de l’escalier, un bruit résonna, venant d’en bas. Cette fois, il n’y avait aucun doute. C’était un gémissement, à peine humain, mais suffisamment distinct pour glacer le sang dans leurs veines.

Sophie tressaillit et recula instinctivement. "C'était quoi, ça ?"

Marc, malgré sa pâleur, tenta de garder son calme. "Ça doit être le vent… ou quelque chose d'autre qui résonne dans les souterrains."

Mais Julien savait que ce n'était pas le vent. Ce son ne pouvait pas être naturel. Il prit une grande inspiration, regardant l'escalier qui semblait s'enfoncer dans les entrailles mêmes de la terre, comme une porte vers un autre monde. Ils devaient descendre, c’était leur seule option, mais tout en lui se rebellait contre cette idée.

Népal se mit à grogner, un grognement bas, presque primal, qui fit frissonner Sophie et Marc. Julien savait que son chien ne réagissait jamais ainsi sans raison. Il ressentait les choses avant les autres, et ce qu’il percevait ici devait être terrifiant.

Le groupe descendit, un pas après l’autre, chaque marche leur semblant plus difficile que la précédente. Le froid devenait mordant, comme si l’air était chargé d’une présence ancienne et hostile. À chaque bruit, leur cœur manquait un battement, à chaque ombre, leurs mains se crispaient sur leurs lampes torches.

Ils atteignirent le bas de l’escalier. Là, dans la faible lumière de leurs lampes torches, une vision étrange se dévoila devant eux. La salle dans laquelle ils se trouvaient était encore plus grande qu’ils ne l’avaient imaginé. Les murs étaient recouverts de symboles gravés profondément dans la pierre, des symboles qui ressemblaient étrangement à ceux qu’ils avaient découverts dans les anciens écrits des Chevaliers de la Poya.

Des objets éparpillés au sol semblaient avoir été abandonnés précipitamment. Des chandeliers renversés, des fragments de céramique brisés, des pages de livres déchirées. Le tout donnait l'impression qu'une cérémonie avait été interrompue brutalement, comme si les participants avaient fui quelque chose de plus sombre encore que leurs propres rituels.

"Ça ne peut pas être une coïncidence," murmura Sophie, sa voix tremblante d’inquiétude. "Ces symboles… c’est comme s’ils formaient un schéma. Quelqu’un les a gravés ici avec une intention bien précise."

Julien s’approcha des gravures, son souffle devenu plus rapide, comme si une pression invisible pesait sur ses épaules. Les symboles semblaient se tordre sous ses yeux, et il eut du mal à se concentrer. L'angoisse qui l’avait envahi au début de cette exploration devenait plus intense à chaque seconde passée dans cette pièce. Son cœur battait si fort qu’il avait l’impression que le son résonnait dans les murs autour de lui.

"Il y a quelque chose de mal ici…" Il recula légèrement, évitant de toucher les symboles, comme s'ils pouvaient transmettre quelque chose de maléfique par simple contact.

Marc, lui, semblait fasciné malgré la peur qui commençait à gagner du terrain en lui. Il s’avança vers une niche au fond de la pièce, là où la lumière ne parvenait presque plus, et y découvrit un objet étrange : une sorte de boîte en bois ancien, ornée de motifs gravés similaires à ceux des murs.

"Regardez ça," murmura-t-il en se penchant pour ramasser la boîte.

Mais à peine avait-il tendu la main que la température de la pièce chuta brutalement, comme si une présence glacée s’était abattue sur eux. Un bruit sourd, semblable à un souffle, résonna dans toute la salle, et les murs, qui semblaient jusque-là inanimés, se mirent à vibrer légèrement. Népal se mit à aboyer férocement, ses poils se dressant sur tout son corps.

Julien fit un pas en avant. "Marc, ne touche pas à ça !"

Mais c’était trop tard. Les doigts de Marc frôlèrent la boîte, et aussitôt, une secousse traversa le sol, comme un grondement sourd qui montait des profondeurs sous leurs pieds. Le gémissement qu’ils avaient entendu plus tôt se fit à nouveau entendre, cette fois-ci bien plus fort et bien plus proche, comme s’il venait de tous les côtés à la fois.

Le cœur de Julien s'emballa. Ses jambes semblaient paralysées par la peur qui le prenait entièrement. Chaque fibre de son corps lui criait de fuir, mais il ne pouvait pas bouger. Le son se rapprochait, cette plainte interminable et surnaturelle, et avec elle, la terreur pure qui montait crescendo, envahissant ses pensées, paralysant sa logique. Ce n'était plus une simple angoisse, c'était une terreur viscérale qui le dévorait.

Sophie se pressa contre lui, et il sentit sa main trembler. "Julien… il faut qu’on sorte d’ici. Maintenant."

Mais ils n'avaient plus de chemin de retour. Le bruit d’un autre effondrement résonna derrière eux, bloquant l’accès à l’escalier par lequel ils étaient descendus. Leurs regards se croisèrent dans un mélange de panique et de désespoir. Ils étaient piégés. Piégés dans ce lieu maudit, entourés d’une présence qu’ils ne pouvaient pas voir, mais qui les observait, qui se rapprochait, et qui semblait vouloir les avaler dans cette nuit éternelle.

Marc, toujours figé près de la boîte, tourna lentement la tête vers Julien et Sophie. Son visage, d’ordinaire confiant et assuré, était pâle comme la mort. Ses yeux trahissaient une terreur qu'il essayait de contenir, mais qui le dévorait de l'intérieur.

"Je… je suis désolé," murmura-t-il, sa voix à peine plus forte qu’un souffle. "Je… je ne savais pas…"

Soudain, la lumière de leurs lampes torches vacilla, puis s’éteignit brutalement, plongeant la pièce dans une obscurité totale. L’obscurité était absolue, étouffante, comme un voile qui venait les envelopper, les isoler du monde extérieur. Julien se sentit submergé par une peur panique, une terreur si profonde qu’elle l’empêchait presque de respirer. Chaque seconde semblait s’étirer à l’infini, chaque son amplifié, chaque mouvement devenu un cauchemar en devenir.

Puis, un nouveau son se fit entendre. Un murmure, cette fois plus distinct, plus proche. Une voix faible, déformée, comme venue d’un autre temps. Mais cette voix ne ressemblait pas à un simple écho. Elle était humaine… ou du moins, elle l’avait été autrefois.

Julien se tourna brusquement vers l'origine du bruit, mais ses yeux, habitués à l’obscurité, ne parvenaient plus à distinguer la moindre forme. Il sentit Sophie se rapprocher de lui, son souffle court, tandis que Marc restait silencieux, presque figé dans la pénombre.

"Qu’est-ce que c’est ?" murmura Sophie, sa voix cassée par la peur.

Julien ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n’en sortit. Il avait la gorge nouée, incapable de prononcer quoi que ce soit. La terreur l’avait pris au piège, paralysant sa raison. Tout autour de lui, le murmure s’intensifiait, des voix incompréhensibles qui se mêlaient aux gémissements, créant une cacophonie angoissante. Il ne savait plus s’il hallucinait ou si ces sons étaient bien réels, mais cela importait peu à ce moment précis. Il voulait fuir, échapper à cette horreur qui se rapprochait, mais il ne savait pas comment.

Soudain, une lumière jaillit, faible mais suffisante pour percer l’obscurité. C’était Marc, qui avait allumé son briquet. La flamme vacillait, projetant des ombres tremblantes sur les murs, mais c’était assez pour les guider. Julien attrapa le bras de Sophie et se précipita vers Marc, son esprit encore en proie à une terreur indescriptible.

"Il faut trouver une sortie," balbutia Marc, la voix tremblante. "On ne peut pas rester ici."
 

Chapitre 13 : L’angoisse qui dévore

Ils s’élancèrent vers un autre couloir qui s’enfonçait plus profondément dans les entrailles du bâtiment, sans savoir où il les mènerait. La terreur qui les poursuivait ne les lâchait pas, mais ils n’avaient pas d’autre choix. Derrière eux, les murmures et les gémissements s’élevaient, se rapprochant, comme si la présence qui hantait ces lieux les suivait, les traquait.
Le souffle court, les pieds glissant sur les dalles humides, Julien, Marc et Sophie s’élançaient à travers les couloirs de l’ancien hôpital abandonné, poursuivis par des ombres invisibles et des murmures étouffés. Népal courait devant eux, son pelage luisant sous la faible lumière du briquet que Marc tenait d’une main tremblante. Chaque seconde passée dans cet endroit semblait aspirer un peu plus de leur courage.

Julien sentait sa gorge se serrer, l’air devenant de plus en plus difficile à avaler. Il jetait des regards rapides derrière lui, mais chaque fois que son faisceau de lumière balayait les ténèbres, il ne voyait rien. Pourtant, la sensation persistait, celle de ne pas être seuls. Les murmures, de plus en plus distincts, semblaient chuchoter à leurs oreilles, s’infiltrer dans leurs esprits.

"On doit... sortir," haleta Marc, son visage blême de terreur. Sa voix trahissait la panique qui grandissait en lui.

Mais où étaient les sorties ? Ils n'avaient aucune idée de l'endroit où ce couloir les mènerait, et chaque virage, chaque coin plongé dans l’obscurité était une nouvelle épreuve à surmonter. Julien pouvait sentir que Marc n’allait pas tenir longtemps. Son ami, d'ordinaire si solide, était en train de céder à la peur. Et cette peur était contagieuse.

Sophie était juste derrière Julien, ses pas devenant irréguliers, comme si ses jambes allaient lâcher à tout moment. Elle aussi commençait à perdre pied. Sa respiration rapide et saccadée semblait accélérer à mesure que celle de Marc devenait plus laborieuse.

"Marc, calme-toi," tenta de dire Julien, sa propre voix tremblante, à peine audible au-dessus du martèlement de leurs pas. "On va trouver une issue."

Mais les mots de Julien étaient vains. Il le savait. La panique ne pouvait être apaisée par de simples paroles. Elle s’enracinait en eux tous, se propageait, comme un poison dans leurs veines. Plus Marc montrait des signes de terreur, plus Julien se sentait oppressé.

Népal, toujours tendu, se tourna soudainement vers l'obscurité. Il fit un pas en avant, grognant sourdement, avant de disparaître dans l'ombre profonde d'un couloir latéral. Le grognement du chien résonna un instant, puis plus rien. Pas un aboiement, pas un bruit de pas, juste le silence.

"Népal !" s’écria Julien, son cœur battant à tout rompre. Il s’arrêta net, les mains tremblantes, cherchant désespérément la lumière de Marc pour éclairer le chemin. Mais le faisceau était faible, vacillant, comme si la flamme du briquet de Marc elle-même hésitait à pénétrer plus loin dans l'obscurité suffocante.

Marc et Sophie, paniqués, s'arrêtèrent également, luttant pour reprendre leur souffle, le visage déformé par l'angoisse croissante. Le départ soudain de Népal venait de faire basculer leur tension déjà à son comble dans une terreur pure.

"On ne peut pas... on ne peut pas le laisser là !" Sophie, d’ordinaire si rationnelle, semblait à deux doigts de craquer. Elle regardait Julien, les yeux écarquillés, luttant contre les larmes qui montaient sous la pression de la peur.

Julien, partagé entre le besoin de retrouver Népal et l’instinct de fuir cet endroit maudit, se tourna vers Marc, espérant un soutien, une aide. Mais le visage de Marc, livide, montrait clairement qu’il était lui-même au bord de l’effondrement. Son souffle était court, ses mains tremblaient, serrant le briquet comme s’il était le dernier rempart contre la folie qui s’insinuait en eux.

La panique dans les yeux de Marc, les tremblements dans sa voix, tout cela ne faisait qu’amplifier l’angoisse de Julien. Plus il voyait Marc perdre pied, plus il sentait la terreur monter en lui, dévorant lentement sa raison. Leurs peurs s’alimentaient les unes des autres, se nourrissant de leurs regards fuyants, de leurs gestes saccadés.

"Il est peut-être... peut-être juste parti chercher quelque chose..." balbutia Marc, sans y croire lui-même, tentant de calmer la panique qui grimpait en lui.

Mais personne n’y croyait. Népal n’aurait jamais disparu ainsi sans raison. Julien le savait, et c’est ce qui le terrifiait le plus. Le lien qu'il avait avec son chien était plus fort que tout. Népal avait ressenti quelque chose, quelque chose de plus ancien et de plus terrifiant que ce qu’ils pouvaient imaginer.

Le silence qui suivit la disparition de Népal était assourdissant. Plus d’un souffle se suspendit dans la gorge de Julien. Le froid semblait s'infiltrer dans ses os, et la terreur le saisit avec une force qu'il n'avait jamais connue auparavant. Chaque seconde s’étirait comme une éternité. Le chien, habituellement si fidèle, n’était plus là. Et si quelque chose lui était arrivé ? Non, ce n'était pas possible.

"On ne peut pas rester ici !" s’écria Marc, brisant enfin le silence avec une panique à peine contenue. "Il faut partir maintenant !" Sa voix tremblait, la lumière vacillante du briquet se reflétant dans ses yeux terrifiés.

Mais Julien ne pouvait pas abandonner Népal, pas comme ça. Il ne s'était jamais senti aussi déchiré, son instinct de protection face à son compagnon de toujours se heurtant à la réalité effrayante de l'endroit dans lequel ils étaient piégés. Il tenta de reprendre le contrôle de ses émotions, mais l’atmosphère lourde semblait peser sur lui comme une chape de plomb.

"Julien, s'il te plaît..." implora Sophie, sa voix tremblante, les larmes perlant au coin de ses yeux. Elle n'était plus que l’ombre d'elle-même, cette femme forte qui les avait tant aidés à rester concentrés. Maintenant, elle était terrifiée, son regard reflétant la même terreur qui habitait Julien et Marc.

La peur de Sophie frappa Julien comme une vague, l’emportant dans un courant encore plus violent. Il savait que s’il s’effondrait maintenant, ils perdraient tous pied. Il devait agir, mais l’angoisse qui l’envahissait était si contagieuse qu’elle affaiblissait son propre jugement.

La seule lumière, cette faible flamme du briquet de Marc, vacillait dangereusement, projetant des ombres irrégulières sur les murs fissurés. Chaque recoin, chaque fissure, semblait abriter une menace invisible, prête à surgir à tout moment. L'obscurité n'était plus seulement un voile autour d'eux, c'était une présence oppressante, quelque chose de vivant, qui les observait.

"On doit le retrouver..." murmura Julien d'une voix presque inaudible, plus pour lui-même que pour les autres.

Marc secoua la tête, désemparé. "Julien, non... il est trop tard, on doit sortir avant que—"

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Un bruit, un claquement sourd, résonna derrière eux, dans la direction opposée à celle où Népal avait disparu. Cette fois, il n’y avait aucun doute : quelque chose était là. Ce n’était plus un simple murmure ou un bruit lointain. C’était proche. Trop proche.

Sophie recula instinctivement, son corps secoué par un sanglot qu’elle n’essayait plus de contenir. "Qu'est-ce que c'est ?" demanda-t-elle, sa voix brisée par la panique.

Julien, figé, tourna lentement la tête vers l’obscurité d’où provenait le bruit. Il sentait son cœur battre dans ses tempes, son esprit incapable de former une pensée cohérente. Marc, quant à lui, semblait sur le point de céder complètement. Il jeta un regard désespéré à Julien, cherchant désespérément une solution, un échappatoire, mais il n’y en avait pas.

Le bruit se répéta, plus proche encore, suivi cette fois d’un grattement le long des murs, comme si quelque chose cherchait à se frayer un chemin à travers les pierres. Marc, tenant son briquet à bout de bras, tremblait tellement que la flamme dansait, menaçant de s’éteindre à tout moment. Les ombres se tordaient sous cette lumière incertaine, créant des formes monstrueuses dans l’esprit de Julien.

"Courons," murmura Marc, la panique gagnant du terrain. "On doit courir !"

Julien savait qu’ils ne tiendraient pas longtemps ainsi. La terreur avait pris possession d’eux tous. Ils étaient comme des proies piégées, incapables de réfléchir rationnellement. La peur de chacun nourrissait celle des autres, créant un cercle vicieux dans lequel ils s’enfonçaient.

Alors, sans réfléchir davantage, Julien prit une décision. "Suivez-moi." Il attrapa la main de Sophie et se mit à courir dans la direction où Népal avait disparu, espérant que le chien les guiderait vers une issue. Marc, à bout de nerfs, suivit immédiatement.

Ils couraient à l’aveugle, éclairés uniquement par la flamme vacillante du briquet. Leurs pas résonnaient dans les couloirs déserts. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, ils s'élançaient dans l’obscurité, poursuivis par cette terreur invisible. Chaque pas semblait résonner dans leur crâne, comme si le sol se dérobait sous leurs pieds. L’angoisse était devenue un poison qui les consumait, les obligeant à fuir sans réfléchir.

La peur, omniprésente, atteignait son paroxysme. Julien sentait Sophie trembler à côté de lui, Marc peinait à suivre, mais ils continuaient. Parce qu’ils n’avaient pas le choix. Parce que l'alternative, rester là, c'était céder à la terreur. Mais l’obscurité qui les entourait ne faisait que s'intensifier, avalant toute tentative de logique ou de raison. Ils couraient, fuyaient cette angoisse qui s'amplifiait à chaque instant.

Puis, soudainement, dans l’éclat pâle du briquet, ils distinguèrent une forme. Népal. Le chien était là, à quelques mètres d’eux, immobile. Mais quelque chose n’allait pas. Népal grognait, les poils hérissés, fixant l’obscurité devant lui avec une intensité qui glaça le sang de Julien.

"Qu’est-ce qu’il regarde ?" souffla Marc, tentant désespérément de reprendre son souffle, sa voix à peine audible entre deux halètements.

Julien, toujours pris par l'angoisse, fit un pas en avant, le faible éclat du briquet ne suffisant pas à dévoiler clairement ce que le chien voyait. Népal restait figé, comme un gardien face à une menace invisible, son grognement de plus en plus sourd.

Marc, sentant que sa propre panique allait l’emporter, leva le briquet encore plus haut, tentant d'éclairer le couloir en face. Mais la flamme, vacillante, était si faible qu’elle ne parvenait pas à dissiper complètement l’obscurité. Tout ce qu’ils pouvaient voir, c'était des ombres dansantes, comme si quelque chose se mouvait silencieusement dans les ténèbres, juste à la limite de leur perception.

Puis, un nouveau bruit, plus fort cette fois. Un fracas. Un bruit si violent qu'il leur coupa le souffle. Julien se retourna brusquement, mais ses yeux, plongés dans la pénombre, ne voyaient rien d’autre que des murs vides et des ombres mouvantes.

Mais l’angoisse qui dévorait Julien avait déjà atteint un point de non-retour. Peu importait qu’ils ne voient rien. Peu importait qu’ils ne puissent identifier ce qui les terrorisait. La terreur était là, dans leur chair, dans leurs os. Elle les dévorait lentement, les broyant de l'intérieur.

Le souffle court, la poitrine brûlante, ils restaient figés, incapables de bouger. Ils savaient que quelque chose approchait. Quelque chose qu’ils ne pouvaient ni fuir, ni combattre.

"Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?" demanda Sophie, la voix brisée, les yeux agrandis par la peur.

Julien la regarda, ses propres pensées embrouillées par l'effroi. Ils étaient au bout de leurs forces, et l'angoisse semblait sur le point de les engloutir. Mais, au fond de lui, une voix murmurait encore : Il y a toujours une issue, il suffit de la trouver...


Chapitre 14 : L’écho des ombres 

Le silence après le fracas était aussi lourd que le souffle coupé de chacun. Ils se regardèrent un instant, figés dans l’obscurité tremblante de la flamme du briquet, et la peur qui les dévorait sembla trouver une nouvelle force. Chaque seconde qui passait sans un nouveau bruit n'apaisait pas leurs nerfs, au contraire, elle amplifiait leur sentiment d’impuissance face à ce qu’ils ne comprenaient toujours pas.

Népal, toujours immobile, continuait de fixer le vide devant lui, les muscles tendus, prêt à bondir ou fuir. Marc fit un pas en avant, levant légèrement le briquet, mais la lumière vacillante ne parvenait pas à percer les ténèbres qui s’épaississaient devant eux. Le couloir semblait s’allonger à mesure qu’ils le fixaient, comme si l’espace lui-même se déformait.

"On ne peut pas rester là," souffla Marc, à peine audible, presque plus pour lui-même que pour les autres.

Julien hocha la tête, sans pour autant bouger. Une partie de lui savait que Marc avait raison, mais son corps refusait d'obéir. Une sensation qu’il n’avait jamais connue jusque-là l’envahissait. C’était plus qu’une simple peur de l’inconnu, c’était une angoisse primale, viscérale, celle d’être observé par quelque chose d’indescriptible, qui guettait dans l'ombre.

Sophie, toujours collée à Julien, fixait elle aussi les ténèbres. Ses mains tremblaient, son souffle était court et irrégulier. L'air autour d'eux semblait s'être épaissi, comme s'il devenait difficile de respirer. Tout était devenu oppressant. Même les murs, autrefois simplement sales et fissurés, semblaient se rapprocher, les emprisonner dans cet endroit maudit.

"Julien... qu'est-ce qu'on fait ?" demanda Sophie, sa voix pleine d'une détresse qui brisait le cœur de Julien. Elle ne demandait plus des solutions, mais simplement de l'espoir.

Il se tourna vers elle, cherchant dans son propre esprit une réponse qu’il n’avait pas. Il n’y avait pas de réponse facile, pas de solution claire. Ils étaient piégés, à la fois par l’endroit et par la peur qui les envahissait, et rien ne semblait pouvoir les sauver.

"On continue," dit-il, plus fermement qu’il ne l’avait prévu. "On va trouver une sortie. Il doit y avoir un moyen de sortir de là." Mais même en prononçant ces mots, une voix intérieure lui criait que c’était faux. Il n’avait aucune certitude, et chaque pas les enfonçait un peu plus dans l’inconnu.

Sans attendre plus longtemps, Julien fit signe à Marc et Sophie de le suivre, se dirigeant lentement vers l'avant, là où Népal restait immobile, comme un chien de garde posté à la frontière de deux mondes. Marc, d'une main tremblante, tenait toujours son briquet, dont la flamme, si fragile, semblait prête à s’éteindre à tout moment.

Ils avancèrent prudemment, chacun scrutant l'obscurité comme si elle pouvait soudain se matérialiser en quelque chose de tangible, de monstrueux. Les murs du couloir semblaient se rapprocher d’eux, et chaque bruit, chaque grattement imperceptible sur les pierres, semblait leur murmurer que quelque chose approchait.

Népal grogna à nouveau, mais cette fois, il fit un pas en arrière, comme s'il se préparait à protéger Julien et les autres de ce qu’il voyait ou ressentait. Le chien, pourtant si courageux, n’avait jamais montré un tel comportement. Il était sur la défensive, prêt à attaquer ou fuir, mais surtout à protéger son maître.

"Je n'aime pas ça," murmura Marc derrière Julien. "C’est comme si… comme si quelque chose nous suivait."

Julien jeta un regard rapide à Marc, puis à Sophie, qui était visiblement sur le point de craquer. Ses yeux écarquillés cherchaient désespérément un point de repère, mais tout ce qu’elle voyait n’était qu’ombres mouvantes et couloirs sans fin.

Soudain, un bruit sourd, encore plus fort que les précédents, résonna dans le couloir derrière eux. Un craquement, suivi d’un grondement qui fit vibrer le sol sous leurs pieds. Julien sentit son cœur s’arrêter un instant. Quelque chose venait de se déplacer. Quelque chose de lourd. Le son n’était pas naturel. Pas humain.

"Vite ! Courons !" s'écria Marc, le souffle coupé par la terreur.

Ils se mirent à courir, Julien entraînant Sophie par la main, Marc juste derrière eux. La flamme du briquet vacillait dangereusement alors qu'ils s’élançaient à travers les ombres. Népal bondit en avant, courant avec eux, son grognement toujours aussi bas et menaçant.

Ils s’enfonçaient plus profondément dans les entrailles de cet endroit maudit, ne sachant plus si ce qu’ils fuyaient était réel ou s’il s’agissait d’une projection de leur propre terreur. Chaque pas résonnait comme un écho lointain dans le vide, mais ils n’avaient plus le luxe de réfléchir. Ils couraient pour survivre.

Le couloir s’ouvrit soudainement sur une large pièce circulaire, et ils s'arrêtèrent brusquement, haletants, les jambes tremblantes. Leurs respirations rapides étaient le seul bruit dans cette nouvelle pièce. La lumière vacillante du briquet révéla une architecture qui semblait bien plus ancienne que le reste du bâtiment. Des pierres taillées grossièrement composaient les murs, et des gravures oubliées y étaient inscrites.

Mais ce qui attira leur attention, c’était une grande ouverture au fond de la pièce. Un tunnel, sombre et béant, qui semblait les appeler. Une odeur de terre humide et de moisissures s'en échappait, mais une chose était certaine : ce tunnel ne faisait pas partie de l'hôpital d'origine.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Sophie, sa voix à peine plus qu'un souffle.

Julien s’avança prudemment, la main toujours serrée sur celle de Sophie. La pièce autour d’eux avait une atmosphère différente, presque solennelle. Les murs, les gravures anciennes, tout indiquait que cet endroit avait été oublié depuis longtemps. Ce n'était plus seulement un hôpital en ruines. C’était autre chose, un lieu caché, oublié par le temps.

Marc s’approcha de l’entrée du tunnel, levant légèrement le briquet pour éclairer l’obscurité béante. Le faible éclat de la flamme révéla des escaliers taillés dans la pierre qui descendaient profondément, jusqu’à disparaître dans les ténèbres.

"Ça ne fait pas partie des plans de l’hôpital," murmura Marc, jetant un regard inquiet à Julien.

Julien acquiesça. Ils venaient de trouver quelque chose, un passage secret, peut-être l’entrée vers les souterrains dont ils avaient entendu parler. Mais en même temps, l’air froid qui montait du tunnel et l’oppression qui pesait sur leurs épaules leur donnait à tous un sentiment de malaise intense.

"On fait quoi ?" demanda Sophie, son souffle toujours rapide, l’angoisse la submergeant.

Julien jeta un coup d'œil à Marc, qui restait immobile à l’entrée du tunnel. Il savait que ce qu’ils cherchaient se trouvait probablement en bas de ces escaliers, mais tout son corps lui criait de faire demi-tour, de quitter cet endroit avant qu’il ne soit trop tard.

Le silence de la pièce circulaire pesait sur leurs épaules comme une chape de plomb. L’ouverture béante du tunnel, noire comme la nuit, semblait aspirer toute la lumière, toute l’énergie. Marc, Sophie et Julien restaient figés, partagés entre l’urgence de découvrir ce qui se cachait au bout de ces escaliers et la terreur paralysante de ce qu’ils pourraient y trouver.

Julien fit un pas en avant, mais il sentait ses jambes trembler légèrement sous la pression de la situation. Le grondement sourd qu’ils avaient entendu dans le couloir résonnait encore dans son esprit, comme un écho lointain de ce qui les poursuivait. Chaque fibre de son être lui disait de faire marche arrière, de sortir d’ici à tout prix, mais il savait que ce n’était pas une option.

"On doit descendre," murmura-t-il enfin, brisant le silence étouffant.

Sophie tourna un regard horrifié vers lui. "Descendre ? Julien, tu as vu cet endroit. Il n'y a rien de bon qui nous attend là-dessous."

Marc, qui tenait toujours le briquet tremblant, acquiesça, mais son regard restait fixé sur l’escalier en pierre. "Il y a quelque chose ici, quelque chose que les Chevaliers de la Poya ne voulaient pas que l’on découvre."

Julien n'avait pas besoin d'entendre plus de raisons pour comprendre qu'ils n'avaient pas le choix. S'ils fuyaient maintenant, ils perdraient probablement la seule chance de percer le mystère qu'ils cherchaient depuis le début. Alors, contre toute logique, il s'avança vers le tunnel et prit une grande inspiration.

"Suivez-moi," dit-il d'une voix plus ferme qu'il ne se sentait.

Sans un mot de plus, Marc prit la tête avec le briquet, suivi de Julien, qui ne lâchait pas la main de Sophie. Népal, fidèle à lui-même, trottait juste devant eux, le poil toujours hérissé, prêt à défendre son maître en cas de besoin. Ensemble, ils commencèrent à descendre lentement les escaliers. Chaque marche était froide et rugueuse sous leurs pieds, et le claquement de leurs pas résonnait étrangement dans cet espace confiné, amplifiant leur angoisse.

Le tunnel semblait s’étendre à l’infini. Plus ils descendaient, plus l’air devenait lourd, chargé d’une humidité glaciale qui leur collait à la peau. La lumière du briquet, déjà faible, vacillait dangereusement, menaçant de les plonger dans une obscurité totale à tout instant. Marc fronça les sourcils, tentant de protéger la flamme d’un courant d’air qui semblait venir des profondeurs.

"Ça ne tiendra pas longtemps," murmura-t-il, à peine audible.

Julien serra les dents. Ils devaient trouver quelque chose, une sortie ou un indice, avant que le briquet ne les laisse complètement dans le noir. Chaque seconde les rapprochait du point de non-retour, et l’atmosphère devenait de plus en plus oppressante.

Puis, sans prévenir, ils arrivèrent au bas de l’escalier. Le tunnel s'ouvrit sur une nouvelle salle, plus petite et encore plus sombre que la précédente. La flamme du briquet peinait à en révéler les contours, mais ce qu’ils pouvaient voir les glaça sur place.

Au centre de la pièce se trouvait un autel, ancien et poussiéreux, recouvert de gravures similaires à celles qu’ils avaient vues plus haut. Mais ici, l’air était encore plus lourd, presque suffocant. Il y avait quelque chose de profondément malsain dans cet endroit, comme si les murs eux-mêmes murmuraient des histoires d’un autre temps, des secrets que personne ne devait découvrir.

Sophie retint son souffle, ses yeux fixés sur l’autel. "C’est quoi cet endroit ?" souffla-t-elle, tremblante.

Julien s'approcha prudemment de l'autel, tendant la main vers l'une des gravures. Les symboles étaient anciens, mais ils racontaient une histoire, celle d’un ordre caché, d’un rituel oublié. Il sentit son cœur s’accélérer. C’était ici. Ils étaient au bon endroit.

Marc s’avança à son tour, jetant un coup d'œil aux alentours. "C’est ici qu’ils se réunissaient," murmura-t-il, les yeux écarquillés. "Les Chevaliers… C’est ici qu’ils gardaient leurs secrets."

Mais alors que l’excitation de la découverte commençait à prendre le dessus, un bruit sourd résonna à nouveau, venant des escaliers qu’ils venaient de descendre. Julien se figea, tout comme Marc et Sophie. Ce bruit… Ce n’était plus seulement un écho. Quelque chose approchait.

"On n'est pas seuls," murmura Marc, ses mains tremblantes sur le briquet qui vacillait encore plus sous l’effet du souffle nerveux qui le traversait.

Julien recula instinctivement vers Sophie, ses muscles tendus. Quelque chose venait.

Népal, qui jusque-là avait été relativement calme, commença à grogner à nouveau, son regard fixé sur l'entrée du tunnel. Les poils sur sa nuque se hérissèrent davantage, et un aboiement puissant brisa le silence lourd qui régnait.

Sophie se tourna vers Julien, terrifiée. "On doit partir. Maintenant."

Julien hocha la tête, mais avant qu’ils ne puissent faire un pas, la lumière du briquet vacilla une dernière fois avant de s’éteindre complètement, plongeant la pièce dans une obscurité absolue. Un cri de terreur étranglé s’échappa des lèvres de Sophie, tandis que Marc s’éloignait instinctivement de l’autel, comme si l’obscurité elle-même l’avait poussé.

Julien attrapa la main de Sophie, son propre cœur battant si fort qu'il pouvait l’entendre dans ses oreilles. "On doit sortir de là !"

Mais le bruit dans le tunnel s’intensifiait. Des pas. Des pas lourds qui résonnaient dans le silence. Quelque chose ou quelqu’un descendait lentement les marches qu’ils venaient de franchir. Plus ils écoutaient, plus il devenait évident que ce n’était pas une hallucination, ni le fruit de leur imagination. C’était réel.

"Népal !" appela Julien, espérant que son fidèle compagnon pourrait les guider dans cette obscurité totale. Le chien aboya à nouveau, mais cette fois, son aboiement était plus désespéré, presque comme un avertissement.

La panique monta en eux, et ils se mirent à tâtonner dans le noir, cherchant à retrouver la sortie, mais le chaos qui régnait autour d’eux les paralysait. Le bruit des pas était de plus en plus proche, et avec lui, une sensation glacée qui s’infiltrait dans la pièce.

"Marc ! Allume le briquet !" s'écria Julien.

"Je... je n'y arrive pas !" répondit Marc, sa voix tremblante, alors qu’il s’acharnait à faire jaillir une flamme, en vain.

Les pas se rapprochaient encore. Il ne leur restait que quelques secondes avant que l’inconnu n’apparaisse dans la pièce.

Sophie agrippa fermement la main de Julien. "On doit sortir... maintenant !"

Julien, guidé par son instinct et la peur qui dévorait son esprit, attrapa Népal et tira Sophie vers ce qu’il pensait être la sortie. Le cœur battant, ils s'élancèrent à l’aveugle dans l’obscurité, sans savoir s’ils se dirigeaient vers le salut ou vers un piège encore plus profond.

Chapitre 15 : La descente dans l'inconnu 

L'obscurité qui entourait Julien, Marc et Sophie semblaient vivants, mouvante. Chaque souffle, chaque geste était une lutte contre cette nuit écrasante qui les avalait peu à peu. Leur course désespérée à travers le tunnel s'accompagnait d'un silence assourdissant, brisé uniquement par leurs pas précipités et les aboiements nerveux du Népal. Derrière eux, les bruits de pas lourds se faisaient plus proches, plus réels. C'était comme si quelque chose de tangible, quelque chose d'invisible et de terrible, les poursuivait dans les profondeurs de ce lieu maudit.

Marc, toujours en tête, tentait en vain de rallumer son briquet. Ses doigts tremblaient tellement qu'il parvenait à peine à saisir la molette du briquet pour faire jaillir une flamme. Chaque tentative échouée n'était qu'un rappel cruel de l'obscurité impénétrable dans laquelle ils étaient plongés.

"Plus vite !" cria Julien, serrant la main de Sophie comme si leur lien pouvait les maintenir à flot dans cette mer d'ombres. Il pouvait sentir la panique grandir en elle, sa respiration saccadée se transformant en halètes désespérés. Il savait qu'ils devaient garder leur calme, mais l'angoisse devenait insupportable.

Le tunnel semblait interminable. Chaque pas les rapprochait peut-être de la sortie, mais l'obscurité totale brouillait toute orientation. Les murs du tunnel, invisibles mais bien présents, semblaient se refermer autour d'eux, oppressants, comme si l'espace lui-même conspirait contre leur fuite.

Soudain, Marc trébucha, s'écrasant lourdement contre le sol de pierre. Le briquet échappa de sa main, ricochant dans le noir. Un cri étranglé s'échappa de sa gorge, plus de terreur que de douleur. Julien tira sur Sophie pour l'arrêter, se penchant rapidement pour aider Marc à se relever.

"Marc, dépêche-toi !" hurla-t-il, la voix déformée par la peur.

Le bruit des pas derrière eux se rapprochait dangereusement. Julien pouvait presque sentir la présence qui les suivrait. C'était là, juste au bord de leur perception, quelque chose qui appartenait à ce lieu et qui ne les laisserait pas partir sans réagir.

Marc se redresse maladroitement, sa respiration rauque et hachée. "Je… je ne peux pas…" haleta-t-il, ses jambes fléchissantes sous la pression de l'effort et de la panique.

Mais Julien n'avait pas l'intention de le laisser tomber. "Tu peux, et tu vas le faire !" Il attrapa le bras de Marc, le sifflant sur ses pieds avec une force qu'il ne savait pas qu'il possédait. Ils se remirent à courir, mais le temps semblait leur échapper.

Sophie, juste derrière eux, jetait des regards nerveux en arrière, bien qu'elle ne puisse rien voir. C'était comme si l'obscurité elle-même la traquait, une ombre plus dense que les ténèbres ordinaires, prête à les engloutir. Le son des pas qui les suivaient n'avait rien d'humain. Ils résonnaient dans l'espace, se répercutaient sur les murs comme un écho venant d'un autre monde.

"Plus vite…" murmura-t-elle, sa voix brisée par la panique. "S'il te plaît, plus vite."

Népal, quant à lui, restait un guide silencieux dans cette nuit noire. Son instinct animal semblait le diriger, même dans l'obscurité absolue. Il s'élançait toujours en avant, son corps tendu vers une direction que Julien et les autres ne pouvaient que deviner.

Ils n'avaient plus aucune notion du temps. Était-ce une minute, une heure qu'ils couraient ainsi, aveugles dans le noir ? L'air devenait de plus en plus lourd à mesure qu'ils avançaient, chargé de cette odeur de terre humide et de pierre froide. Le tunnel ne semblait plus avoir de fin. Une fatigue extrême gagnait leurs membres, rendant chaque pas plus difficile que le précédent.

Et puis, comme un signe de répit, le Népal s'arrête soudainement devant eux, ses aboiements se transformant en gémissements courts et inquiets. Julien sentit son cœur s'emballer de nouveau. Qu'avait-il vu ? Qu'est-ce qui les attendait ?

Il se précipita vers l'endroit où le Népal s'était arrêté, tirant Sophie avec lui. Une faible lumière, presque imperceptible, se distingue dans l'obscurité devant eux. Ce n'était rien de plus qu'un faible éclat, une lueur vacillante qui filtrait à travers ce qui semblait être une ouverture plus loin dans le tunnel.

"Regardez…" souffla Julien, la voix pleine d'espoir. "Il y a quelque chose là-bas. Une sortie, peut-être."

Marc, encore à bout de souffle, leva les yeux vers la lumière, mais son visage restait figé dans une expression de terreur absolue. "Je… je sais pas… si c'est une bonne idée…"

Julien l'ignora. Il n'y avait plus de choix. C'était leur seule chance, et ils devaient la saisir, même si cette lumière semblait étrange, presque irréelle. Il savait que s'ils restaient ici, dans cette obscurité écrasante, la terreur finirait par les dévorer vivants.

Ils avancèrent prudemment vers la lueur, le sol sous leurs pieds devenant de plus en plus irrégulièrement. La lumière grandissait à mesure qu'elles approchaient, jusqu'à éclairer légèrement une grande ouverture dans le mur du tunnel. Julien s'arrête un instant, le souffle court. Devant eux se trouvaient une porte en pierre massive, légèrement entrebâillée, laissant échapper cette étrange lueur qui semblait venir d'un autre monde.

"Qu'est-ce que c'est que ça ?" murmura Sophie, terrifiée.

Julien s'avança, lentement, puis posa la main sur la porte. Le froid de la pierre lui brûla presque la peau, mais il poussa tout de même la porte, l'ouvrant un peu plus pour laisser entrer davantage de lumière.

L'intérieur était… différent. Très différent. Ce n'était plus un tunnel humide et sombre, mais une pièce immense, éclairée par des torches montées sur des supports en pierre. Le contraste avec l'obscurité oppressante qu'ils avaient laissée derrière eux était saisissant. Mais ce qui retint leur souffle, c'était ce qui se trouvait au centre de la pièce.

Un cercle de symboles gravés dans le sol, entouré de livres anciens et de parchemins jetés çà et là. Et au centre du cercle, une grande table en pierre, sur laquelle repose un objet étrange, doré et brillant, presque hypnotique.

"Nous ne sommes pas censés être ici", murmura Marc, incapable de détacher son regard de l'objet.

Julien s'approche lentement de la table, ses pensées brouillées par l'étrangeté de la situation. Tout autour de lui respirait le mystère, mais aussi une inquiétude profonde. Qu'avaient-ils trouvé ?

Je vais maintenant développer la deuxième partie pour que ce chapitre atteigne son plein potentiel et continue d'amplifier la tension.

Julien s'approche prudemment de la grande table en pierre, son regard fixé sur l'objet au centre du cercle de symboles gravés. L'atmosphère de la pièce était chargée d'une tension qu'il ne pouvait expliquer, comme si l'air lui-même vibrait d'une énergie ancienne, oubliée depuis longtemps. Il tendit la main, hésitant un instant avant de toucher la surface froide et lisse de l'objet doré. Une pulsation légère, presque imperceptible, traverse ses doigts. L'objet semblait étrangement vivant.

"Sophie, Marc… regarde ça", murmura-t-il, sa voix à peine audible. Il n'était pas sûr que ce qu'il venait de sentir soit réel ou une simple illusion, mais il ne pouvait pas détourner les yeux. L'objet, d'un doré brillant, était orné de symboles similaires à ceux qu'ils avaient déjà vus sur les murs plus haut, mais ceux-ci étaient plus détaillés, plus complexes, comme si ce qu'ils avaient découvert jusque- là n'était qu'une introduction.

Marc, toujours terrifié par ce qu'ils fuyaient dans le tunnel, jeta un coup d'œil à la porte derrière eux, prêt à reprendre sa course au moindre signe de danger. "Je ne sais pas si on devrait rester ici, Julien. Quelque chose a choisi ne va pas… cet endroit n'est pas normal."

Julien hocha la tête, bien conscient de l'angoisse qui ne quittait plus son estomac. Mais il savait aussi qu'ils étaient proches de quelque chose. Peut-être la clé de tout ce mystère. Népal, jusque-là silencieux, grogna faiblement en fixant le cercle de symboles gravés au sol. Le chien ne bougeait pas, comme s'il sentait que franchir cette limite serait une erreur.

Sophie, à bout de souffle, s'approche également, ses yeux scrutant les gravures sur le sol. "Qu'est-ce que c'est ? Ce… ce cercle… Il ressemble aux anciens schémas de rituels… mais pourquoi ici, sous cet hôpital ?"

Julien serra la tête, incapable de répondre. Il pouvait presque sentir l'histoire de ce lieu, ses secrets enfouis, mais il ne pouvait en saisir la portée. Quel genre de rituels avaient eu lieu ici ? Était-ce une sorte de salle secrète des Chevaliers de la Poya, ou autre chose, quelque chose de plus ancien et plus dangereux ?

Le bruit d'un pas de résonance apparaît dans la pièce, provoquant un sursaut chez les trois amis. Leurs salutations se tournèrent instinctivement vers l'entrée du tunnel qu'ils avaient franchi. Un silence lourd s'installa, brisé uniquement par le crépitement des torches sur les murs.

"On n'est pas seuls", murmura Sophie, la peur déformant ses traits.

Julien fit un signe à Marc pour qu'il recule lentement vers le mur opposé, tentant de garder le contrôle malgré la panique qui montait en lui. Le temps semblait suspendu. Chaque seconde étirée dans cette pièce étrange augmentait leur angoisse. Le bruit de pas se fit entendre à nouveau, plus proche cette fois, mais toujours invisible.

Julien tourna la tête, regardant le cercle gravé au sol. Quelqu'un a choisi l'attirait vers lui, une force irrésistible, comme si ce lieu était bien plus qu'un simple endroit de réunion. Il pose de nouveau les yeux sur l'objet doré posé au centre de la table en pierre. Sa surface brillait sous la lumière vacillante des torches, mais une partie de lui sentait que cet éclat cachait quelque chose de sinistre.

Sans réfléchir, il tend la main pour toucher l'objet une seconde fois. Dès que ses doigts effleurèrent la surface, une sensation étrange le parcourut, comme un choc électrique traversant son corps. Sa vision se brouilla un instant, et des images indistinctes traversèrent son esprit : des ombres, des silhouettes encapuchonnées, des rituels ancestraux, des murmures incompréhensibles.

"Julien !" s'écria Sophie, sa voix soudaine paniquée. Elle le tira en arrière, brisant son contact avec l'objet. "Ne touche pas ça !"

Julien répétait difficilement son souffle, ses mains tremblantes encore de ce qu'il venait de ressentir. "Il ya… quelque chose avec cet objet. Comme si… comme si tout ce lieu existait à cause de ça."

Marc, toujours figé près de l'entrée, a un regard nerveux vers le tunnel. "On doit partir d'ici. Ce n'est pas un endroit pour nous. Qui que soient ces Chevaliers ou ces gens, ils ne voulaient pas qu'on découvre ça."

Mais quelque chose empêchait Julien de partir. Il savait que la logique aurait dû le pousser à suivre Marc, à fuir cet endroit avant que ce qui les poursuivait dans le tunnel ne les rattraper, mais une partie de lui savait qu'ils devaient comprendre ce qu'ils avaient trouvé. Il prend une grande inspiration, cherchant à calmer son esprit brouillé par la peur et la confusion.

"Regardez ça", dit-il en désignant l'objet doré. "C'est peut-être la clé de tout."

Sophie serre la tête, reculant instinctivement. "Julien, c'est trop dangereux. On ne sait pas ce que c'est. On doit partir tant qu'on le peut encore."

Népal grogna à nouveau, fixant l'obscurité de l'entrée. Julien se retourne. Quelqu'un a choisi de s'approcher, c'était certain.

Alors qu'ils se préparaient à quitter la pièce, une vibration sourde traversa le sol sous leurs pieds. Les symboles gravés dans le cercle au sol commencèrent à briller faiblement, comme réveillés par une énergie ancienne. Julien recula brusquement, tirant Sophie avec lui. Les gravures semblaient s'animer, projetant des ombres étranges sur les murs, comme si elles reprenaient la vie.

"Qu'est-ce que...?" commença Marc, ses yeux écarquillés de terreur. Il avait raison, cet endroit n'était pas normal.

Une onde de choc invisible traverse parfois la pièce, comme une déflagration silencieuse. Julien sentit la pression l'écraser, l'air devenant lourd, presque irrespirable. Le tunnel derrière eux semblait se refermer sur lui-même, l'obscurité devenant presque palpable, comme si elle les poursuivait, cherchant à les emprisonner.

Népal aboya violemment, courant vers l'entrée, prêt à défendre son maître. Mais Julien, maintenant certain qu'ils avaient réalisé quelque chose de bien plus dangereux que ce qu'ils avaient imaginé, attrapa le bras de Sophie. "On doit partir maintenant !"

Marc, son visage pâle et en sueur, les rejoignit en haine. Ensemble, ils franchirent la porte de la pièce, s'élançant à nouveau dans l'obscurité du tunnel. Les bruits de pas qu'ils avaient entendus plus tôt étaient maintenant un martèlement sourd derrière eux, les poursuivant à travers le dédale souterrain. L'angoisse les submergeait à nouveau, mais cette fois, elle était alimentée par une certitude effrayante : ils avaient révélé une force qui dépassait tout ce qu'ils auraient pu imaginer.

Ils couraient à en perdre haleine, sans regarder en arrière, leurs pas résonnant dans le tunnel étroit. L'objet doré, l'autel, le cercle de gravures… tout cela n'était plus qu'un souvenir terrifiant qui les poursuivait, une énigme qu'ils ne savaient plus s'ils voulaient résoudre. La lumière vacillante des torches s'éloignait rapidement derrière elles, les replongeant dans une obscurité totale.

"Plus vite !" crie Julien, sa voix brisée par la panique.

Ils ne peuvent plus penser, seulement courir, fuir ce qu'ils ne comprennent pas. Et derrière eux, quelque chose se rapprochait.


Chapitre 16 : Le réveil du brouillard 

Julien se réveilla en sursaut, son cœur battant à tout rompre. Ses yeux s’ouvrirent brusquement, scrutant les ombres familières de sa chambre. Il était dans son lit. Chez lui. Le silence pesant de la pièce le surprit. Pendant quelques instants, il n’eut plus aucune idée d’où il se trouvait. La terreur viscérale qu’il ressentait dans les tunnels semblait encore collée à sa peau, comme un manteau invisible de sueur froide.

Il se redressa, ses doigts serrant nerveusement les draps. L'obscurité de la nuit baignait la chambre de son appartement, et la lueur pâle de la lune filtrant à travers les rideaux ajoutait une ambiance irréelle. Il y avait quelque chose d’étrangement calme, presque trop calme après l'angoisse absolue qui l'avait dévoré dans son rêve. Mais… était-ce vraiment un rêve ?

Julien se frotta le visage avec ses mains moites, cherchant à dissiper la brume dans son esprit. La sensation d’être traqué, d’avoir réveillé quelque chose d’ancien et d’inconnu, était encore terriblement vive. Tout semblait si réel. Le tunnel, l’autel, l’objet doré… il pouvait presque encore sentir le froid de la pierre sous ses doigts, entendre les échos des pas dans l'obscurité.

"Ce n’était qu’un rêve," murmura-t-il pour lui-même, essayant de convaincre son esprit embrouillé. Mais son corps, tendu, ne se détendait pas.

Un mouvement à ses pieds attira son attention. Népal, allongé sur le lit, dormait paisiblement, sa respiration régulière et calme. Le chien était là, tranquille, comme si de rien n'était. Loin de l’anxiété qu’il montrait dans le rêve. Julien s'autorisa un soupir de soulagement. Si Népal dormait ainsi, tout devait être normal.

Il se tourna lentement vers son réveil. 3h27. En plein milieu de la nuit. Il ferma les yeux un instant, essayant de reprendre pied dans la réalité, de se reconnecter à son environnement familier. Ses muscles encore tendus se relâchèrent légèrement, et il se laissa retomber contre l’oreiller, les yeux fixés sur le plafond.

Le rêve avait été d’une intensité terrifiante, mais il commençait déjà à s’effacer. Il était impossible que tout cela ait été réel, se disait-il. L’hôpital abandonné, les symboles gravés dans la pierre, la sensation d’être suivi par quelque chose de maléfique… c’était tout droit sorti d’un cauchemar. Il était épuisé par cette enquête, trop pris par le mystère qui les entourait. Cela devait forcément jouer sur son subconscient.

Sophie. Marc.

La pensée de ses amis lui traversa l’esprit, et un frisson parcourut son échine. Avaient-ils rêvé la même chose ? Julien se redressa à nouveau, cette fois avec une pointe de doute. Il avait besoin de savoir. S’il avait vécu tout ça en rêve, qu’en était-il d’eux ?

Se levant prudemment, il sortit du lit, ses pieds touchant le sol froid de la chambre. L'appartement était étrangement silencieux, pas un bruit ne venait troubler la tranquillité de la nuit. Julien marcha jusqu’à la fenêtre, écartant doucement les rideaux. La ville de Fribourg, endormie sous la lueur de la lune, paraissait d’un calme absolu. Rien ne semblait indiquer que quelque chose d’inhabituel s’était produit. Pas de signes d’activité dans les rues pavées. Tout était paisible, comme si le monde n'avait pas été bouleversé par les événements de cette nuit.

Il resta un moment à regarder dehors, son esprit encore troublé par les réminiscences de son rêve. Le paysage de la ville, si familier et rassurant, l’apaisait peu à peu. Peut-être que tout n’était qu’un effet de son imagination, exacerbée par les mystères qu’ils avaient explorés. Peut-être que l’enquête l'avait plus affecté qu’il ne le pensait.

Mais une voix persistante dans son esprit refusait de se taire. Et si ce n’était pas qu’un rêve ?

Julien soupira, puis se dirigea vers la cuisine. Il ouvrit le robinet et se passa un peu d’eau fraîche sur le visage. Le contact de l’eau glacée contre sa peau l’aida à retrouver un peu de clarté. Il fallait qu’il parle à Marc et Sophie. Peut-être que ce qu’il avait vécu n’était qu’un cauchemar issu de son imagination surmenée, mais il devait en être sûr.

Alors qu'il retournait dans la chambre, son téléphone vibra sur la table de chevet. Un message. Julien fronça les sourcils, perplexe. Qui pouvait bien lui écrire à cette heure-ci ?

Il attrapa le téléphone et déverrouilla l’écran. Un message de Sophie.

“Julien, tu es réveillé ? Je viens de faire un cauchemar affreux, j’ai besoin d’en parler…”

Son cœur manqua un battement. Ce n’était peut-être pas qu’un rêve, après tout. Il répondit rapidement, demandant des détails, ses doigts tremblants légèrement. La réponse de Sophie ne se fit pas attendre.

“C’était tellement réel… on était dans un hôpital abandonné, il y avait des symboles bizarres partout, et… quelque chose nous poursuivait. Je suis encore sous le choc. Dis-moi que je ne deviens pas folle…”

Julien se laissa tomber sur le lit, les yeux rivés sur le message. Le rêve… ils l’avaient partagé. Il n’était pas le seul à avoir vécu ces événements en détail. Mais comment cela pouvait-il être possible ? Un rêve collectif ?

Avant qu’il ne puisse réfléchir plus avant, un autre message arriva. Cette fois-ci, de Marc.

“Julien, je sais que c’est bizarre, mais j’ai rêvé de nous, dans un endroit étrange… ça semblait tellement réel. Tu penses que ça veut dire quelque chose ?”

Julien serra le téléphone dans sa main, le souffle court. Ce n’était pas une coïncidence. Quelque chose reliait ces rêves. Mais quoi ?

Julien posa son téléphone sur la table de chevet, son esprit bourdonnant. Ils avaient tous les trois fait le même rêve. Ou plutôt, ils avaient tous les trois vécu la même expérience onirique, avec une précision troublante. Cette coïncidence était bien trop grande pour être ignorée. Il se leva lentement, ses pensées tourbillonnant, cherchant une explication rationnelle. Mais rien ne collait.

Il était encore tôt, le ciel à peine teinté d'une lueur bleuâtre annonçant l’aube. Malgré la fatigue qui pesait sur lui, Julien savait qu’il ne pourrait plus dormir. Il devait comprendre ce qui se passait. Et cela commençait par retrouver Sophie et Marc. Ils devaient parler de ce rêve, de ce qui s’était passé.

Le cœur battant, il envoya un message à Marc et Sophie, leur demandant de se retrouver au café habituel dès que possible. Peut-être que s'ils mettaient leurs souvenirs en commun, une explication émergerait. Peut-être que c'était une simple coïncidence, le fruit de leur obsession collective pour cette enquête… mais quelque chose, au fond de lui, lui disait que c’était plus que ça.

Quelques minutes plus tard, son téléphone vibra à nouveau. Sophie avait répondu.

"Je serai là dans 30 minutes."

Marc répondit peu après.

"Je viens aussi. On doit comprendre ce qui s’est passé."

Julien s’habilla rapidement, sans un mot. Népal, fidèle compagnon, se leva également, agitant doucement sa queue, comme s’il sentait l’urgence dans l’air. Julien lui caressa doucement la tête, prenant un instant pour se ressaisir. "Allez, Népal, on va y voir plus clair," murmura-t-il avant de sortir.

La fraîcheur matinale de Fribourg l'accueillit alors qu'il franchissait la porte de son appartement. L’air vif lui donna un frisson, mais l’aida également à se recentrer. La ville, encore silencieuse à cette heure, avait une tranquillité réconfortante. Les rues pavées, les bâtiments anciens, tout semblait inchangé, comme pour lui rappeler que la réalité était bien là, stable et solide, même après un rêve aussi troublant.

Julien marcha rapidement vers le café du Marché, ses pensées toujours focalisées sur ce qu'ils avaient partagé. Il y avait bien des explications possibles : le stress, l’influence mutuelle de leurs échanges sur l’enquête, ou même une sorte de phénomène collectif. Mais quelque chose de plus mystérieux semblait à l'œuvre, quelque chose qu'il ne comprenait pas encore.

Lorsqu’il arriva au café, Sophie était déjà là, assise à une table près de la fenêtre, les yeux cernés et la mine défaite. Elle n’avait clairement pas dormi beaucoup. Elle leva la tête vers Julien, et dès qu’il s'assit, elle lança d’une voix à peine audible : "Dis-moi que tu as fait le même rêve."

Julien hocha lentement la tête, incapable de répondre immédiatement. La voir aussi affectée confirmait que ce n’était pas une simple coïncidence. "Oui," finit-il par dire. "Le même rêve, les mêmes détails. L’hôpital, les symboles… tout."

Sophie soupira, posant ses mains tremblantes sur la table. "Je n’arrive pas à comprendre. C’était si réel, Julien. J’ai encore l’impression de sentir l’humidité des murs, l’angoisse de ce qu’on fuyait. Ça ne peut pas être juste un rêve… n’est-ce pas ?"

Julien voulait trouver les mots pour la rassurer, mais il n’avait pas de réponse claire. Avant qu’il ne puisse formuler une pensée cohérente, Marc arriva à son tour, son visage marqué par la même inquiétude. Sans un mot, il prit place à la table, jetant un regard lourd de sens à ses deux amis.

"Vous aussi, hein ?" dit-il finalement, brisant le silence qui s’était installé entre eux.

Julien acquiesça. "Oui. Le même rêve. Ce n’était pas juste une coïncidence."

Marc croisa les bras, regardant fixement la table. "C’était tellement… intense. J’ai vraiment cru que quelque chose nous traquait dans ces tunnels. Je sens encore cette peur. Ça semblait trop réel pour n’être qu’un simple rêve."

Le silence tomba à nouveau sur eux, tous les trois pris dans leurs réflexions. Chacun essayait de trouver une logique dans cette expérience collective, mais plus ils cherchaient, plus cela leur échappait.

"Peut-être que c’est notre cerveau," commença Sophie, tentant de se rassurer. "On est tous tellement obsédés par cette enquête. Ça pourrait expliquer pourquoi on rêve des mêmes choses… non ?"

Julien haussa les épaules. "Peut-être… mais pourquoi exactement les mêmes détails ? Les mêmes lieux, les mêmes événements ? Ça va au-delà d’un simple rêve partagé."

Marc hocha la tête. "Ça ressemble à une… connexion, non ? Comme si on était tous plongés dans le même… je ne sais pas, la même réalité, mais pendant notre sommeil. C’est bizarre à dire, mais je n’arrive pas à m’en défaire."

Julien, les sourcils froncés, regarda ses amis. Une pensée étrange s’insinua dans son esprit. Et si ce qu’ils avaient vécu n’était pas qu’un rêve ? Et si, d’une manière ou d’une autre, ils avaient accédé à une réalité différente, une dimension où ces événements étaient réels ? Non, cela semblait trop absurde.

Mais après tout ce qu’ils avaient découvert sur les Chevaliers de la Poya, sur leurs rituels anciens et leurs secrets cachés sous la ville, rien ne semblait plus vraiment impossible. Peut-être que ce rêve n’était qu’une manifestation de quelque chose de plus grand, de plus ancien, qui cherchait à les atteindre.

"Je pense qu’on devrait être prudents," dit Julien après un long silence. "Ce rêve, ou cette expérience… ce n’est peut-être pas terminé. On ne peut pas l’ignorer."

Sophie et Marc acquiescèrent, chacun absorbé dans ses propres pensées. Ils avaient partagé quelque chose d’unique, d’effrayant, et il était évident que ce rêve collectif ne serait pas la fin de leur enquête, mais peut-être le début d’un nouveau mystère, plus profond, plus personnel.

Ils restèrent là, en silence, le café se remplissant doucement de l’agitation matinale. Le monde extérieur continuait de tourner, indifférent à leur expérience nocturne. Mais Julien savait que quelque chose avait changé. Ce rêve collectif avait laissé une empreinte, et ils allaient devoir en découvrir la signification.