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Quand le cerveau sauve la vie : la théorie NEPTUNE des Expériences de Mort Imminente

Illustration : un espace indéfini irradié d’une lumière bleue, évoquant la sérénité et l’attraction presque irrésistible d’une expérience de mort imminente.

ntroduction
Voir une lumière blanche, se sentir flotter hors de son corps, entendre des voix ou éprouver une paix absolue… autant d’images qui reviennent dans les récits de près de 20 % des survivants d’un arrêt cardiaque, lorsque la conscience, en quelque sorte, « déconnecte » pour mieux se protéger. Longtemps relégués au rang d’histoires spirituelles ou mystiques, ces témoignages font désormais l’objet d’études rigoureuses. Une revue récente propose le modèle global NEPTUNE (Neurophysiological Evolutionary Psychological Theory Understanding Near‑death Experience) pour expliquer ces phénomènes in vivo, non pas par le surnaturel, mais par des mécanismes cérébraux façonnés par l’évolution IFLScienceMedical Xpress.

Les EMI : entre récit mystique et réalité neurologique

Les expériences de mort imminente (EMI) se caractérisent par des éléments récurrents, rapportés de façon étonnamment uniforme par des personnes d’origines et de cultures très diverses :

Une lumière brillante au bout d’un tunnel

La sensation de quitter son corps (out‑of‑body experience)

La présence d’une entité bienveillante

La revue panoramique de sa vie en quelques secondes
Ces stéréotypes ont conduit la recherche à privilégier une origine neurologique plutôt qu’une explication purement religieuse ou surnaturelle WikipediaIFLScience.

« Conscience déconnectée » : le cerveau face au stress extrême

Les scientifiques parlent aussi de « conscience déconnectée » pour décrire cet état mental modifié, déclenché par un stress physique extrême (traumatisme grave, arrêt cardio‑respiratoire, etc.). Alors que le corps semble mourir, le cerveau, lui, reste capable de générer des perceptions cohérentes et puissantes : un paradoxe qui invite à repenser nos frontières vie‑mort PubMedMedical Xpress.

Le modèle NEPTUNE : un cadre explicatif global

Proposé par une équipe de neuroscientifiques de l’Université de Liège, le modèle NEPTUNE (« Neurophysiological Evolutionary Psychological Theory for Understanding the Near‑death Experience ») s’appuie sur des décennies d’études cliniques et expérimentales pour offrir un schéma unifié. Il intègre trois disciplines — physiologie, neurochimie et théorie évolutive — pour décrypter l’émergence de ces états de conscience à l’extrême bord de la vie Driving ECOMedical Xpress.

Mécanismes neurophysiologiques à l’œuvre

Trois déclencheurs clés

Hypoxie (manque d’oxygène)

Hypercapnie (excès de dioxyde de carbone)

Altération du métabolisme énergétique cérébral
Ces facteurs provoquent une acidification rapide du cerveau (acidose), déclenchant une tempête électrique et chimique capable d’engendrer des visions intenses Driving ECOWikipedia.

Suractivation de zones cérébrales

Un cortex visuel en hyperactivité : explication des « lumières brillantes »

Une jonction temporo‑pariétale perturbée : base des sensations de sortie de soi
Ces phénomènes rappellent ceux observés lors de crises épileptiques temporales ou d’états proches du sommeil paradoxal WikipediaIFLScience.

Déferlante neurochimique
Le cerveau libère massivement :

Sérotonine, pour des hallucinations visuelles vives

Endorphines et GABA, sources d’un profond sentiment de paix

Dopamine, renforçant l’impression de réalisme intense
Ces messagers chimiques sont les mêmes que ceux mis en jeu lors des rêves, de la méditation ou de la transe WikipediaIFLScience.

Une fonction évolutive : apaiser le cerveau en détresse

Les auteurs suggèrent que, face à une menace mortelle irréversible (noyade, arrêt cardiaque…), ce « cocktail » cérébral ancestral a pour but de réduire la souffrance psychique et de préserver l’espoir même lorsque fuir ou combattre est impossible. En d’autres termes, ce que nous percevons comme un « au‑delà » ne serait qu’une stratégie de survie mentale façonnée par des millions d’années d’évolution IFLScienceDriving ECO.

Pourquoi certains y sont plus sensibles

On constate que les personnes les plus enclines aux EMI partagent souvent :

Une forte propension à la rêverie éveillée

Une tendance à la dissociation mentale

Des intrusions de sommeil paradoxal à l’état de veille
Ces traits, déjà reliés à une plus grande plasticité des états modifiés de conscience, favoriseraient la perception de ces phénomènes extraordinaires WikipediaWikipedia.

Limites du modèle et questions ouvertes

Si NEPTUNE apporte une explication cohérente aux visions lumineuses, aux sensations extracorporelles et à l’euphorie rapportée, certains aspects, tels que des cas de précognition ou de récits partagés d’EMI, échappent encore à son champ d’application. De nombreuses zones d’ombre subsistent, appelant à de nouvelles études interdisciplinaires pour affiner notre compréhension PubMedcominghomechannel.substack.com.

Conclusion
Entre réaction biologique programmée et immersion dans un autre monde, la frontière reste ténue. Au-delà de la fascination qu’elles suscitent, les expériences de mort imminente soulignent surtout la puissance et la résilience de notre cerveau lorsqu’il est poussé dans ses derniers retranchements. Et vous, que croyez‑vous qu’il y ait… au bout du tunnel ?