La Suppression de l'Impôt sur la Fortune : Promesses Non Tenues et Inégalités Croissantes
Depuis sa mise en place en 2017, la suppression de l'Impôt sur la Fortune (ISF) en France a été présentée comme un levier majeur pour dynamiser l'économie et encourager l'investissement privé. Cependant, les résultats de cette politique fiscale soulèvent des questions quant à son efficacité réelle et à ses impacts sur la répartition des richesses.
Initiée sous l'égide du président Emmanuel Macron, la réforme de la fiscalité visait à favoriser les investissements en précisant la pression fiscale sur les plus riches. Toutefois, les attentes en matière de « ruissellement » économique, censées bénéficier à l'ensemble de la société, n'ont pas été rencontrées.
Une analyse approfondie des effets de la suppression de l'ISF révèle un tableau contrasté. D'une part, les économies réalisées par les foyers les plus aisés n'ont pas été réinvesties de manière significative dans l'économie réelle. Les dividendes versés ont certes augmenté, mais cette manne financière n'a pas été canalisée vers de nouveaux investissements ou la création d'emplois.
D’un autre côté, les inégalités se sont accentuées. Pendant que les plus riches bénéficiaient de réductions d'impôts considérables, les réformes économiques touchaient souvent les plus modestes. La baisse des aides au logement, les réformes du chômage et des retraites ont pénalisé les segments les plus fragiles de la population, sans que les plus fortunés ne contribuent de manière équitable à l'effort collectif.
De plus, les arguments avancés pour justifier la suppression de l'ISF, notamment la menace d'une fuite des contribuables fortunés vers des précieux fiscaux plus cléments, ont été largement remis en question. Les données montrent que les effets de la migration des richesses sont minimes, contredisant ainsi l'idée selon laquelle une fiscalité plus élevée entraînerait inévitablement un exode des contribuables les plus aisés.
Enfin, l'évasion fiscale pratiquée par certains particuliers fortunés continue de poser un défi majeur pour les autorités fiscales. Malgré les appels à une fiscalité plus juste et équilibrée, les plus richesses semblent échapper largement aux obligations fiscales, accentuant ainsi les inégalités et sapant les fondements d'une société juste et équitable.
En conclusion, la suppression de l'ISF en France soulève des interrogations sur la pertinence des politiques fiscales favorisant les plus riches, ainsi que sur les mécanismes de redistribution des richesses. Face à des inégalités croissantes et à une évasion fiscale persistante, il devient impératif pour les décideurs politiques de revoir leur approche et de promouvoir des mesures fiscales plus équitables et inclusives.