L’IA et le Revenu de Base Universel : Une Solution Insuffisante, selon le PDG d’Anthropic

L'avènement de l'intelligence artificielle (IA) suscite des inquiétudes croissantes quant à son impact sur l'emploi et la répartition du pouvoir économique. Le PDG de la start-up Anthropic, Dario Amodei, a récemment mis en question l'efficacité du revenu de base universel (RBU) pour résoudre ces problèmes. Selon lui, cette solution pourrait ne pas suffire face aux bouleversements annoncés.

L’IA, Une Arme à Double Tranchant

Les experts s'accordent à dire que l'IA pourrait révolutionner l'économie mondiale, stimulant la productivité tout en provoquant des changements radicaux dans les entreprises et les industries. Une analyse de Goldman Sachs prévoit une augmentation de 7 % du PIB mondial, soit près de 7 000 milliards de dollars, et une hausse de la croissance de la productivité de 1,5 point de pourcentage sur dix ans. Cependant, cette évolution pourrait également entraîner une perturbation significative de la main-d'œuvre, avec jusqu'à 300 millions d'emplois potentiellement exposés à l'automatisation.

Dans ce contexte, l'idée d'un revenu de base universel a gagné en popularité parmi les acteurs de l'industrie technologique, servant de filet de sécurité pour ceux dont les emplois seraient menacés par l'IA.

Une Solution Incomplète

Dario Amodei, PDG d'Anthropic, exprime ses réserves quant à l'efficacité du RBU : « Les idées autour du revenu de base garanti - si nous ne pouvons pas trouver mieux, je pense certainement que c'est mieux que rien. Mais je préférerais de loin un monde dans lequel tout le monde peut contribuer. » Il craint que cette solution ne mène à une société dystopique où quelques individus amassent des billions de dollars, redistribués ensuite par le gouvernement à une masse inoccupée.

Amodei, qui a fondé Anthropic en 2021 avec sa sœur Daniela et cinq autres collègues d'OpenAI, se concentre sur l'alignement de l'IA avec les valeurs humaines. Pour lui, une solution plus globale est nécessaire, impliquant une réorganisation profonde de l'économie et de la manière dont les humains perçoivent leur vie. « Nous devrons vraiment réfléchir à la manière dont nous organisons l'économie et dont les humains envisagent leur vie », a-t-il déclaré.

Des Alternatives au RBU

Sam Altman, PDG d'OpenAI, propose une alternative : un calcul de base universel où chacun recevrait une part de la productivité de l'IA, à utiliser, revendre ou donner. « Je me demande si l'avenir ne ressemble pas plus à un calcul de base universel qu'à un revenu de base universel », a-t-il récemment déclaré.

Elon Musk, de son côté, milite pour un « revenu élevé universel », anticipant une future où l'IA rendra l'emploi humain obsolète.

La Course Technologique

Anthropic a récemment dévoilé Claude 3.5 Sonnet, son dernier modèle de chatbot, affirmant qu'il établit de nouvelles normes industrielles. « Notre objectif avec Claude n'est pas de créer un modèle de langage de plus en plus performant, mais de développer un système d'IA capable de travailler aux côtés des personnes », a déclaré Amodei.

La concurrence est féroce, avec des géants comme Microsoft, Amazon et Google investissant massivement dans le développement de leurs propres modèles d'IA. Pour Amodei, l'innovation et l'efficacité sont cruciales pour rester en tête. Il envisage également une possible implication gouvernementale dans le financement et la gestion de cette technologie, en raison de son importance stratégique.

Conclusion

L'impact de l'IA sur l'emploi et l'économie est un sujet complexe nécessitant des solutions innovantes et concertées. Le débat autour du revenu de base universel en est une facette, mais comme le souligne Dario Amodei, il est crucial de viser des solutions qui permettent à chacun de contribuer activement à la société. Le futur de l'IA est encore en construction, et c'est ensemble que nous devrons définir les meilleures voies à suivre.

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