Aller au contenu principal

Macron Dissout l'Assemblée : Le Néolibéralisme à l'Agonie

image prétexte

La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron est surprenante non seulement parce qu’elle est inattendue, mais aussi parce qu’elle est très démocratique. Permettre au peuple de s’exprimer après un désaveu électoral de la majorité présidentielle montre la profondeur de notre culture démocratique.

Des millions de Français, souvent désabusés par la dérive oligarchique des partis de gouvernement depuis 2005, ont senti pour la première fois depuis longtemps qu’une véritable respiration démocratique était possible, contrairement à la lente asphyxie à laquelle ils semblaient condamnés.

Il faut reconnaître à Emmanuel Macron le mérite de ce coup de théâtre qui a revigoré la démocratie en France. La fièvre politique qui s’empare du pays en est une preuve incontestable. Mais qu’est-ce qui a poussé le Président à prendre une telle décision ?

Un geste audacieux ou un acte désespéré ?

Beaucoup de commentateurs critiquent cette décision, la qualifiant d’irresponsable. Mais peut-être faut-il y voir un geste audacieux, inspiré par une vision gaullienne du pouvoir, loin des calculs politiciens habituels. Peut-être qu’arrivé à ce stade de son second mandat, où le rejet de sa politique est évident, Emmanuel Macron a compris qu’il pouvait trouver une forme de rédemption en revenant aux principes de la Ve République, où le chef de l’État entretient un lien direct et vital avec le peuple.

Si cette interprétation était juste (ce qui est douteux), Macron aurait, pour la première fois depuis 2017, agi en véritable homme d’État. Mais tout ce qui a précédé depuis sept ans rend cette hypothèse peu crédible. Emmanuel Macron a toujours incarné une version extrême de l’idéologie néolibérale, méprisant les citoyens ordinaires. Il est difficile de croire qu’il puisse soudainement adopter une vision gaullienne du pouvoir.

Le déclin inévitable du néolibéralisme

Macron était destiné à être le champion du néolibéralisme, prolongeant une idéologie rejetée par une majorité de Français à cause de ses effets néfastes sur la société. Au lieu de rallier les « Gaulois réfractaires » à sa cause, son arrogance oligarchique n’a fait qu’accélérer le déclin de cette idéologie.

Peut-être que la décision de dissoudre l’Assemblée nationale résulte plus d’une réaction psychologique que politique. Macron, produit du libéralisme contemporain, semble croire avant tout en lui-même. Sept ans de pouvoir l’auront convaincu qu’il n’obtiendrait jamais l’admiration qu’il souhaite des Français. Son annonce de dissolution peut être vue comme un acte de désespoir.

Un geste politique ou personnel ?

Cette dissolution, qui risque de le priver de son pouvoir en menant à une cohabitation, peut être vue comme un acte suicidaire politiquement. Peut-être veut-il montrer une dernière fois sa supériorité en se retirant d’un peuple qui, selon lui, ne le mérite pas. Cette conjecture psychologique donne du sens à une décision qui reste autrement énigmatique.

La République en marche ?

Quelle que soit la raison, la décision de Macron accélérera le déclin du néolibéralisme et la montée d’un nouveau régime idéologique. La campagne électorale qui s’engage rapidement polarise le pays entre républicains et extrémistes. Le « Front populaire » de la gauche s’oppose au « barrage républicain » des centristes et d’une partie de la droite. Les vieux réflexes idéologiques refont surface, mais il est incertain que les électeurs suivront ces schémas traditionnels.

Un clivage idéologique profond

Le clivage principal oppose les mondialistes, attachés à l’UE et à la dérégulation économique, aux partisans du retour de l’État et de la nation. Ce clivage est subverti par les réflexes idéologiques hérités. Reste à savoir si ces réflexes résonnent encore parmi les électeurs.

La dissolution de Macron, qu’elle soit un geste audacieux ou un acte de désespoir, marque la fin d’une ère. Aux Français de décider quel avenir ils souhaitent pour leur pays.