On peut lire les déclarations de Donald Trump comme des outrances de plus. On peut aussi choisir de les prendre au sérieux — non pour leur exactitude, mais pour ce qu’elles révèlent d’un pouvoir qui ne cherche plus seulement à agir, mais à imposer sa version du réel.
Baptiser une classe de navires de guerre à son nom. Revendiquer le Groenland “par nécessité stratégique”. Menacer le Venezuela d’un départ “sage” de son président. Réécrire une conversation avec Emmanuel Macron sur le prix des médicaments.

Il y a quelque chose de profondément ironique à voir un pays du G7 se réveiller, fin décembre, avec une loi spéciale en guise de budget. Comme un automobiliste qui s’entête à rouler 300 km sur une galette de secours, le gouvernement nous jure que tout va très bien, que la mécanique est robuste, et qu’en janvier — promis — on remettra des pneus neufs.

Sauf que voilà : les pneus neufs, il faudra les négocier avec une Assemblée en guerre contre elle-même. Et en attendant, c’est tout l’État qui avance au ralenti.

Chronique de fin d’année politique — UneAutreVie.org

L’Union européenne a adopté un des virages les plus sécuritaires de son histoire.

Officiellement, ce ne sont que des “ajustements techniques”, des “simplifications”, des “harmonisations”.
Officieusement, c’est la plus grande transformation du droit d’asile européen depuis vingt ans — et elle s’effectue avec un soutien massif de la droite, de l’extrême droite… et d’une partie du centre.

Oui, même ceux qui l’an dernier juraient que l’Europe “ne trahirait jamais ses valeurs”.

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À Paris, la politique ressemble rarement à la France. En 2026, elle ressemble encore moins.

Pendant que le pays s’écharpe sur le budget et la sécurité, la capitale se découvre un luxe rare : une gauche qui réussit à s’unir sans s’insulter.
PS, EELV et PCF ont trouvé un accord dès le premier tour.
Rien que cette phrase devrait être inscrite au patrimoine de la surprise politique.

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La France a déclaré la guerre au narcotrafic. Encore.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis une “mobilisation générale”, dans un discours calibré pour marquer une rupture.
Ton grave, posture martiale, vocabulaire emprunté à la lutte antiterroriste : on aligne les références lourdes quand on ne sait plus vraiment comment s’y prendre.

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On connaissait la lenteur administrative européenne. 2025 nous a offert sa version géopolitique.

Alors que l’Ukraine s’enfonce dans une guerre d’usure, que les finances de Kiev frisent la syncope, et que la Russie jubile, l’Union européenne tente d’accoucher d’une idée révolutionnaire : financer l’effort ukrainien avec… l’argent russe.

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Le budget est censé être “l’acte majeur” d’un gouvernement. En 2025, c’est devenu un exercice de survie.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis qu’il ne dégainerait pas le 49.3. Une belle déclaration, presque romantique, dans un monde où la politique ne l’est plus depuis longtemps.
Mais à mesure que le texte s’enfonce dans la jungle parlementaire, la promesse a la même solidité qu’un parapluie en papier dans un ouragan.

Dans un siècle qui accélère plus vite que la conscience humaine, où les certitudes s’effritent et où les récits fondateurs semblent s’éloigner de nous, une question revient avec insistance : comment parler aujourd’hui de création, de justice et de fraternité sans renier la rigueur de la science ni l’intuition spirituelle qui traverse l’humanité depuis des millénaires ?

Ou comment un magazine public qui épingle Shein, l’agroalimentaire, les banques et les géants de l’e-commerce devient soudain trop coûteux pour la République.